Le conseiller à la Sécurité nationale de Biden reçoit son homologue israélien
Jake Sullivan et Eyal Hulata se verront pour la première fois en personne pour discuter de la menace nucléaire de Téhéran, des Palestiniens et des accords d'Abraham
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, accueillera son homologue israélien Eyal Hulata à la Maison Blanche mardi pour des entretiens sur le programme nucléaire iranien.
M. Sullivan et M. Hulata présideront une réunion du Groupe consultatif stratégique (SRG) américano-israélien, un forum bilatéral inter-agences, créé en mars pour discuter de l’Iran et d’autres questions de sécurité régionale, a déclaré un haut responsable américain lors d’un point de presse lundi. Le SRG comprend des représentants des communautés militaire, diplomatique et du renseignement en Israël et aux Etats-Unis.
Le forum s’est réuni à plusieurs reprises au cours des derniers mois, mais la session de mardi matin sera la première à se tenir en personne. Le haut fonctionnaire américain a déclaré que la réunion du SRG s’inscrira dans le prolongement de la rencontre à la Maison Blanche entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre Naftali Bennett, fin août.
À l’époque, Joe Biden avait assuré à Bennett qu’il ne laisserait jamais l’Iran se doter d’une arme nucléaire et que, si son administration poursuivait toujours les efforts diplomatiques – à savoir un retour au Plan d’action global conjoint (JCPOA) -, elle serait prête à poursuivre d’autres voies si elles échouaient.
« Nous croyons toujours très fermement que la voie diplomatique reste la meilleure voie pour résoudre cette question », a déclaré le responsable américain aux journalistes lundi. « Depuis notre arrivée, nous n’avons levé aucune sanction, nous n’allons pas payer d’avance, et nous l’avons dit très clairement. »
Israël s’oppose à la relance du JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action – Plan d’action global conjoint), que l’ancien président Barack Obama a signé en 2015, et que son successeur Donald Trump a quitté en 2018. Cependant, Bennett a dit à Biden qu’il ne ferait pas publiquement campagne contre le JCPOA comme l’a fait son prédécesseur Benjamin Netanyahu.
La session de mardi sera également la troisième fois que Sullivan accueille Hulata pour des entretiens à Washington, après l’avoir fait à deux reprises en août.
« Nous avons été engagés dans des contacts réguliers avec l’administration Bennett sur les nombreuses menaces posées par l’Iran, y compris son programme nucléaire, ses activités régionales déstabilisantes, son programme de missiles balistiques, son soutien au terrorisme, le réseau de drones soutenu par l’Iran », a déclaré le haut fonctionnaire.
Le responsable a ajouté qu’il y a un accord entre les parties « sur la mesure dans laquelle le programme nucléaire iranien, est sorti du cadre de manière spectaculaire, depuis que l’administration précédente a quitté l’accord sur le nucléaire iranien. »
« Nous sommes très étroitement alignés sur la façon dont nous voyons la situation dans son ensemble. Nous ne sommes pas d’accord sur tous les sujets, mais il y a une grande convergence de vues sur la façon dont nous voyons les défis posés par l’Iran et sur la façon de nous assurer que nous utilisons efficacement toute la gamme d’outils à notre disposition », a-t-il déclaré.
En plus de la réunion du SRG, Sullivan et Hulata tiendront une session séparée pour discuter d’autres questions relatives aux relations bilatérales entre les Etats-Unis et Israël. Il s’agira notamment de l’aide américaine à la sécurité d’Israël ainsi que du renforcement et de l’élargissement des accords d’Abraham.
À la question de savoir si la possibilité d’une normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël a été abordée lors des rencontres de M. Sullivan à Ryad la semaine dernière, le responsable américain a répondu que ces discussions portaient principalement sur la guerre civile au Yémen. Le fonctionnaire a reconnu que la normalisation israélo-saoudienne « changerait la donne », mais a ajouté : « Je ne veux pas prendre de l’avance sur un quelconque processus. Ce sont des décisions qui appartiennent aux Saoudiens, et je m’en tiendrai là. »
L’administration Biden a souligné à plusieurs reprises son engagement envers les accords d’Abraham, une initiative lancée par Trump, mais n’a pas encore avancé sur la question, ses priorités en matière de politique étrangère étant largement concentrées ailleurs.
« Nous évoquerons également la situation actuelle avec les Palestiniens, notamment l’importance d’assurer le calme à Gaza, qui était un sujet clé lors des réunions [de M. Sullivan] au Caire il y a une semaine, et plus généralement l’importance des efforts visant à atténuer les points d’inflammation potentiels en Cisjordanie et à Gaza et à prendre des mesures pour améliorer la vie des Palestiniens », a déclaré le haut fonctionnaire.
M. Sullivan a rencontré des responsables de la sécurité égyptienne la semaine dernière lors d’une tournée régionale et a discuté des efforts du Caire pour négocier un cessez-le-feu à long terme entre Israël et le Hamas, qui dirige la bande de Gaza.
Interrogé sur le fait de savoir si les États-Unis prévoyaient de faire pression sur Israël en ce qui concerne ses projets de développement des colonies en Cisjordanie, le haut fonctionnaire n’a pas fait de commentaire direct sur la question, mais a plutôt répété un point de discussion fréquemment utilisé, à savoir que l’administration Biden s’oppose aux mesures unilatérales prises par les Israéliens et les Palestiniens et souhaite voir des niveaux semblables de liberté et de prospérité pour les deux.