Le couvent des Capucins, une oasis au milieu de Jérusalem
Bien qu'ils vivent une vie communautaire, les Capucins ne sont pas cloîtrés dans leurs monastères ; ils sortent pour accomplir des activités de bienfaisance
Au 16e siècle, alors que les frères franciscains travaillaient dans les champs italiens, un groupe d’enfants les suivaient en criant « cappuccino, cappuccino ! » Ils se référaient aux grandes hottes portées par les frères d’une branche de l’ordre franciscain pour protéger leurs cous de la pluie et du soleil brûlant.
Il n’a pas fallu longtemps pour que ces Franciscains reçoivent, dans le monde entier, le nom de « Capucins ». Et, un jour, cette délicieuse boisson au café de la couleur de leurs hottes est devenu le « cappuccino ».
Naturellement, il y a des églises franciscaines, des monastères et des moines en Terre Sainte – dont un bon nombre à Jérusalem. Ce qui est inhabituel, cependant, est l’emplacement du couvent des Capucins, en plein milieu de Talbieh, l’un des quartiers les plus chics de la capitale.
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Beaucoup moins grandiose que de nombreux établissements similaires, le monastère des Capucins reflète les valeurs de ses occupants : des moines capucins, des Franciscains qui choisissent une vie simple remplie de prières et de pénitence.
Les Capucins font partie des ordres monastiques catholiques les plus stricts et passent la majorité de leur temps à communier avec le Seigneur.
Leur aventure en Terre Sainte a commencé en 1932. Invité par le Patriarche latin, un Capucin qui travaillait avec les pauvres et les nécessiteux au Liban, nommé Abouna Yacoub, a été dépêché à Jérusalem. Après l’achat par Abouna Yacoub de terres dans le nouveau quartier de Talbieh, la construction d’un couvent a commencé.
Les travaux du bâtiment, conçu par un moine de Lyon, ont commencé en 1935. Mais les relations entre l’Italie et la Grande-Bretagne se sont détériorées dans les années 1930.
Et en 1937, à peine la majeure partie du couvent achevée, l’Angleterre a réquisitionné la propriété et l’a transformée en prison militaire. Deux frères sont restés dans une petite maison dans le jardin, pour préserver la propriété.
Lorsque les Britanniques ont finalement quitté le pays, l’Etat d’Israël a demandé aux Capucins la permission de louer l’immeuble pour le transformer en hôpital psychiatrique. Le terrain attenant servait de jardin thérapeutique aux patients.
À la fin des années 1990, dès qu’Israël leur a rendu leur propriété, les Capucins ont entrepris d’importantes rénovations. Malheureusement, l’hôpital était dans un état de piteux délabrement et rempli de l’amiante utilisé à la fois par les Britanniques et les Israéliens.
Après plus d’une décennie, en 2010, les frères capucins avaient reconstruit environ la moitié des structures, ajouté une chapelle, et retiré l’amiante. La synagogue de l’ancien hôpital psychiatrique est restée en l’état : le Sefer Torah a été retiré, mais les grilles sur les fenêtres sont toujours recouvertes d’étoiles de David.
S’ils vivent une vie communautaire, les Capucins ne sont pas cloîtrés dans leurs monastères. Ils sortent dans la société pour effectuer des activités de bienfaisance.
Aujourd’hui, il y a des Capucins dans 107 pays ; ils travaillent dans les communautés, les hôpitaux ou les écoles.
Les frères capucins de Jérusalem continuent de recevoir des visiteurs et des pèlerins en quête de retraite spirituelle. Appelé le Centre capucin de spiritualité, ce havre de paix au milieu de Jérusalem abrite des théologiens, des savants et des pèlerins qui y logent dans une atmosphère qui se marie parfaitement avec la Ville Sainte.
La lumière joue un rôle important dans l’impressionnante chapelle dotée de lucarnes pour la lumière du jour et de panneaux pour l’éclairage électrique.
Les murs blancs et les peintures modernistes offrent un contraste frappant avec la lourdeur de nombreuses églises catholiques plus antiques et reflètent la devise du Centre : « Je suis la lumière du monde » (Jean 8 : 12).
Deux portraits grandeur nature sont disposés en vedette à l’entrée, et font la fierté des frères du monastère.
L’un d’eux dépeint Abouna Yacoub ; l’autre, le courageux Capucin, Père Pierre-Marie Benoît, qui a sauvé des milliers de vies juives pendant l’Holocauste. Le 26 avril 1966, Pierre-Marie Benoît a été reconnu par Yad Vashem comme Juste parmi les nations.
(Un grand merci au Père Stephano et au Père Joseph pour leur aide dans la préparation de cet article.)
Aviva Bar-Am est l’auteure de sept guides en anglais sur Israël.
Shmuel Bar-Am est un guide agréé qui propose des visites privées personnalisées en Israël aux individus, familles et petits groupes.
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