Le débat sur la trêve a fait sentir aux otages que leurs vies « ne valaient pas assez »
L'ex-otage Agam Berger a témoigné au micro de la radio Kan ; elle a aussi parlé de l'aggravation de leurs conditions de détention suite à la mission de sauvetage de juin

Agam Berger, une soldate de surveillance de l’armée israélienne qui a été enlevée le 7 octobre 2023 et libérée le mois dernier, a déclaré mardi qu’il était difficile, pendant sa captivité dans les geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas, d’entendre parler du débat en Israël sur le coût d’un accord pour ramener les otages chez eux.
« Ce n’est pas de leur faute s’ils ont été kidnappés, ils ont besoin de savoir que des gens se battent pour eux », a déclaré Berger dans une interview accordée à la radio publique Kan, à propos des suggestions selon lesquelles le prix d’un accord de cessez-le-feu était « trop élevé ».
« Nous devons payer un prix, mais nous devons continuer à nous battre pour les [otages restés là-bas]… les jeunes hommes sont maltraités d’une manière différente », a-t-elle souligné.
Entendre parler d’un tel débat alors qu’ils étaient captifs leur a donné « l’impression que nos vies ne valaient pas assez ». Cependant, a-t-elle ajouté, ils ont entendu des hauts responsables dire qu’ils étaient prêts à payer le prix pour parvenir à un accord, et cela leur a donné de l’espoir.
Berger a déclaré qu’en janvier 2024, ils avaient reçu des objets que les troupes de Tsahal avaient laissés derrière elles, notamment un livre de prières siddour et un quotidien qui « nous ont donné quelques réponses » sur la situation en Israël.
Cependant, elle a déclaré qu’après la mission de sauvetage qui a permis de libérer quatre otages – Noa Argamani, Almog Meïr Jan, Andrey Kozlov et Shlomi Ziv – en juin 2024, ses geôliers avaient emporté leur radio, les privant ainsi d’une grande partie de leur accès à l’information.
Lorsque Berger a été laissée seule en captivité après la libération de ses quatre camarades, elle a déclaré s’être demandé : « Y a-t-il un cessez-le-feu ? Est-ce que je rentre chez moi ? J’y croyais, mais j’ai quand même été surprise d’apprendre que je rentrerais chez moi dans deux jours. »
Elle a déclaré qu’elle n’avait pas été autorisée à emporter quoi que ce soit avec elle, pas même un cahier dans lequel elle et Liri Albag avaient écrit pendant leur captivité.
Elle a rapporté avoir été forcée de revêtir le faux uniforme de l’armée israélienne qu’on lui avait donné pour filmer des vidéos de remerciement à ses ravisseurs : « À ce moment-là, je ne pouvais pas dire ce que je voulais, j’ai fait ce que j’ai pu mais je m’en fichais, l’essentiel était que je rentre chez moi. »