Le déficit budgétaire passe à 1 %, les recettes diminuent, les dépenses augmentent
Depuis le début de l'année, les dépenses publiques enregistrent une hausse de 6,8 %, face à une baisse de 4,3 % en glissement annuel de l'impôt foncier sur les recettes fiscales
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Le déficit budgétaire d’Israël a atteint 1 % du PIB, soit 18,3 milliards de shekels, en juillet par rapport aux 12 mois précédents. Ceci est dû à la baisse soutenue des recettes fiscales de l’État, en raison de l’effondrement des recettes de l’impôt foncier et de l’impôt sur le revenu, alors que les dépenses du gouvernement ont augmenté, selon les premières données publiées par le ministère des Finances ce mardi.
Depuis plusieurs mois, les économistes avertissent que le pays aura du mal à atteindre l’objectif de déficit budgétaire d’environ 1,1 % fixé pour cette année, en raison des prévisions d’une baisse prolongée des recettes fiscales, compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale et de la hausse des coûts d’emprunt qui réduit grandement le volume des transactions immobilières. À cela s’ajoute la crainte que le climat d’incertitude lié au projet de refonte du système judiciaire ne décourage les investissements étrangers et n’entrave l’activité économique locale.
En 2022, le gouvernement a publié le premier excédent budgétaire en 35 ans, représentant 0,6 % du PIB, les recettes de l’État ayant augmenté de 4,8 % pour atteindre 468,5 milliards de shekels, en raison d’une augmentation exceptionnellement importante de la collecte des recettes fiscales.
Les chiffres du mois de juillet montrent que les recettes de l’État s’élevaient à 39,2 milliards de shekels, contre 32,7 milliards de shekels en juin, soit une baisse de 20 % d’un mois sur l’autre. Depuis le début de l’année, les recettes de l’État sont en baisse de 4,1 % et les recettes fiscales de l’État sont en baisse de 4,3 % en glissement annuel.
Pendant ce temps, les dépenses de l’État ont bondi de plus de 16 milliards de shekels au cours des sept premiers mois de 2023, soit 6,8 % en glissement annuel, pour atteindre 263,4 milliards de shekels. Les dépenses de l’État se sont élevées à 39,7 milliards de shekels en juillet, contre 36 milliards de shekels pour le même mois de l’année précédente.
La collecte des recettes fiscales de l’État en juillet 2023 a totalisé 37,4 milliards de shekels, soit une baisse de 3,6 % en termes réels par rapport au mois correspondant de l’année dernière, selon les données publiées par l’Autorité fiscale israélienne. Depuis le début de l’année, les recettes fiscales ont diminué de 7 % en glissement annuel. Les impôts directs ont baissé de 4,3 % en juillet par rapport au même mois de 2022, et de 9,1 % au cours des sept premiers mois de cette année par rapport à la période correspondante de l’année dernière.
La baisse des recettes fiscales directes provient principalement d’une forte baisse des revenus provenant de l’impôt foncier, d’une baisse de l’impôt sur le revenu et d’une augmentation des remboursements fiscaux, a déclaré l’administration fiscale. Les recettes nettes de l’impôt foncier ont presque diminué de moitié pour atteindre 1,2 milliard de shekels (en juillet), contre 2,2 milliards de shekels collectés au cours du même mois en 2022. Le niveau le plus bas depuis le début de l’année 2021.
Les recettes fiscales sur les achats ont chuté de 49 % en juillet par rapport à l’année précédente, et les recettes fiscales sur la valorisation des biens immobiliers ont chuté de 48 % en juillet par rapport à l’année précédente.
Sur une base cumulative, les recettes de l’impôt foncier ont chuté de 43 % depuis le début de l’année.
Israël a publié des déficits de 4,4 % du PIB en 2021 et de 11,3 % en 2020, suite à l’introduction par le gouvernement d’un plan pluriannuel de dépenses d’aide économique de 196,3 milliards de shekels pour aider l’économie à faire face à la pandémie du coronavirus.