Le film sur le passé nazi de Kurt Waldheim remporte un prix à la Berlinale
Un film examine si l'ex-président de l'Autriche et ancien chef de l'ONU a menti sur son rôle dans les atrocités commises dans l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale
BERLIN – Le documentaire d’une cinéaste juive-autrichienne sur la campagne de 1986 visant à mettre au jour le passé nazi de Kurt Waldheim a remporté un prix au 68e Festival international du film de Berlin.
Ruth Beckermann a reçu le Prix du meilleur documentaire pour « The Waldheim Waltz », qui utilise des images d’archives pour revenir sur la question de savoir si Waldheim, président de l’Autriche et ancien secrétaire général des Nations unies, a menti sur son implication dans les atrocités commises alors qu’il servait dans l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce faisant, Ruth Beckermann, qui a reçu environ 61 000 dollars pour avoir remporté le prix, demande également si l’Autriche a fait assez de progrès pour affronter son implication dans les crimes nazis plutôt que de se présenter comme la première victime du nazisme.
L’Autriche a-t-elle tiré les leçons de son passé nazi ?
La campagne visant à dénoncer Waldheim, qui opposait il y a 32 ans les militants locaux et le Congrès juif mondial au politicien autrichien et à ses partisans, a contribué à déclencher un mouvement d’auto-examen qui a abouti en 1995 à la création du Fonds national autrichien pour les victimes du nazisme.
Waldheim, né en 1918, est devenu ministre des Affaires étrangères de l’Autriche en 1968, puis le quatrième secrétaire général des Nations unies avant de se présenter avec succès à la présidence autrichienne en 1986.
Le documentaire se concentre sur la période de sa campagne présidentielle et ses conférences de presse avec Edgar Bronfman et Israel Singer, respectivement président et secrétaire général du CJM (Congrès juif mondial) à l’époque, ainsi que des interviews de Waldheim en anglais et en allemand.
Il y a également des manifestations anti-Waldheim et des confrontations verbales dans les rues de Vienne qui révèlent un antisémitisme persistant au sein de la société.
https://youtu.be/TDkY-s3Pd6w
Lorsque Waldheim mourut en 2007 à 88 ans, le New York Times révéla que Waldheim avait menti sur son appartenance à des organisations nazies, sa « complicité dans les crimes de guerre nazis » et sa « signature sur des documents liés aux massacres et déportations » de résistants yougoslaves et de juifs grecs.
Dans d’autres nouvelles du festival, une coproduction israélienne avec l’Allemagne et la Pologne, »The War Has Ended », mise en scène par Hagar Ben Asher, a reçu le soutien du Prix international Arte, d’une valeur d’environ 7 300 dollars, dans le cadre du soutien de la Berlinale aux films prometteurs.