Le fils d’un otage israélo-polonais à Gaza sur les traces de son père à Cracovie
Youval, fils de l'otage Alex Dancyg, fait partie d'une délégation israélienne composée d'ex-otages, de proches d'otages, de rescapés de l'attaque du Hamas venues participer à la "Marche des vivants"
« Je rêve de revenir avec mon père ici, qu’il m’explique chaque endroit », confie dans les rues de Cracovie, Youval Dancyg. Son père Alex, formateur de guides en Pologne, est otage du Hamas à Gaza depuis le 7 octobre.
Né en Pologne, Alex Dancyg, 75 ans, vit en Israël depuis 1957.
Le 7 octobre, lors de l’attaque sanglante du Hamas sur le territoire israélien, il a été capturé à son domicile au kibboutz Nir Oz, près de la frontière avec Gaza.
Son fils Youval fait partie d’une délégation israélienne composée d’ex-otages libérés dans le cadre d’une trêve fin novembre, de proches d’otages, de rescapés de l’attaque du Hamas et de personnalités de tous milieux, venues participer à la « Marche des vivants » au camp d’extermination d’Auschwitz lundi.
Chaque année, des milliers de personnes, juifs et non-juifs, du monde entier, participent à cette marche organisée sur ce site qui abrite les vestiges du camp de la mort installé en Pologne occupée par l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Submergé par l’émotion, Youval Dancyg, ne peut retenir ses larmes quand au détour des rues de l’ancien ghetto juif de Cracovie, les guides de la délégation citent son père.
Portant un T-shirt à l’effigie d’Alex Dancyg, un guide venu d’Israël explique que M. Dancyg était son formateur en Israël.
« Il a été mon maitre et m’a appris comment guider des groupes en Pologne », déclare Zohar Vlosky, 56 ans, après avoir serré dans ses bras le fils de son mentor.
« Alex nous a tous enseigné… je fais partie de générations de guides qui non seulement guident avec ses livres mais aussi avec la complexité de ses liens entre la Pologne dont il était originaire et Israël, son pays », renchérit un autre guide, Adi Dadon, éducateur de 40 ans, tenant à la main le livre en hébreu d’Alex Dancyg sur Cracovie.
Shoah et 7 octobre : chacun « sa particularité »
A l’occasion de Yom HaShoah, la journée de commémoration du génocide juif (dimanche soir et lundi), Adi Dadon pointe des différences fondamentales entre la Shoah et les massacres du 7 octobre en Israël, mais il dit comprendre que les membres de la délégation puissent ressentir des choses communes avec ceux qui ont vécu la Shoah.
This #YomHaShoah, I’m thinking of Alex Dancyg.
Born in Warsaw, 1948, to Holocaust survivor parents. He’s a Holocaust historian, and on October 7, Hamas took him hostage from Nir Oz. Captivity survivors say he gave history lectures to fellow hostages.
Hamas must let him go. ????️ pic.twitter.com/LkrVoNZmy0
— Eylon Levy (@EylonALevy) May 5, 2024
Refusant la comparaison, Youval Dancyg juge que « chacun des événements a sa particularité ».
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 252 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Sur les 253 personnes qui ont été enlevées, 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l’armée.
Au kibboutz Nir Oz, environ 75 personnes avaient été capturées le 7 octobre.
« Cela fait 212 jours qu’il a été pris et depuis 150 jours, on a aucune nouvelle, je ne peux qu’espérer qu’il va bien », dit Youval Dancyg, portant sur son T-shirt le ruban jaune, symbole de la solidarité avec les otages en Israël, ainsi qu’un médaillon avec l’inscription « BringThem Home Now » (ramenez-les à la maison maintenant).