Le Forum des otages exige une enquête autour de l’affaire de fuite de documents
Plusieurs membres de l'appareil sécuritaire israélien sont soupçonnés de sabotage et d'atteinte à la sécurité de l'Etat et ont potentiellement pu nuire à un accord sur la libération des otages
Le Forum des familles, principale association des proches d’otages retenus en captivité dans la bande de Gaza, a exigé lundi que toute la lumière soit faite dans l’affaire de fuite de documents qui éclabousse le Premier ministre Benjamin Netanyahu et aurait pu nuire à un accord sur la libération des otages.
« Les familles (d’otages) exigent une enquête sur toutes les personnes impliquées dans des soupçons de sabotage et d’atteinte à la sécurité de l’Etat. Une telle action en général et particulièrement pendant la guerre met en danger les otages, compromet leurs chances de retour et les abandonne avec le risque d’être tués par les terroristes du Hamas », a affirmé le Forum dans un communiqué.
Ce Forum regroupe la majorité des familles des 97 otages encore captifs à Gaza.
Dimanche, un tribunal israélien a annoncé qu’un ancien porte-parole de Netanyahu, avait été arrêté pour avoir diffusé à la presse sans autorisation des documents militaires confidentiels, ce qui aurait pu nuire à un accord sur la libération des otages.
Quatre personnes incluant des membres de l’appareil sécuritaire israélien et Eliezer Feldstein, ancien collaborateur de Netanyahu, sont actuellement en détention, a précisé dimanche le tribunal de Rishon LeZion.
Selon les médias israéliens, un officier de Tsahal aurait été interpelé dans le cadre de l’enquête, ce qui porte à cinq le nombre de suspects de cette affaire.
Selon la radio publique Kan, les documents en question n’ont pas été découverts par les soldats israéliens à Gaza, mais par « une autre source de renseignements ».
L’affaire est d’autant prise très au sérieux par les procureurs car elle présente le risque de révéler au Hamas les principales méthodes de collecte de renseignements.
Une enquête a été ouverte par le Shin Bet, les services du renseignement intérieur, et par l’armée après la diffusion en septembre d’articles dans la presse étrangère basés sur des documents militaires confidentiels.
L’un détaillait un plan supposé de Yahya Sinwar, l’ex-chef politique du Hamas, pour fuir la bande de Gaza avec les otages vers l’Egypte par le « couloir de Philadelphie », zone tampon le long de la frontière. L’autre se basait sur des notes présentées comme émanant de la direction du Hamas sur la stratégie de son chef pour faire achopper les négociations sur la libération des otages.
Ces informations, en partie fausses, auraient selon le tribunal « porté atteinte à la capacité des agences de sécurité à atteindre l’objectif de libérer les otages », selon le tribunal, qui a émis un avis de censure sur une grande partie de l’enquête.