Le géant américain du stockage Dropbox ferme ses activités de R&D et quitte Israël
Le fournisseur de stockage sur le cloud illimité va licencier une cinquantaine de personnes, principalement les ingénieurs de son bureau de Tel Aviv
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Dropbox, le géant américain du stockage sur le cloud ferme son centre de recherche et développement en Israël et met fin à l’ensemble de ses activités, huit ans après s’être installé dans le pays.
Le centre de R&D basé à Tel Aviv emploie une cinquantaine de personnes, dont un grand nombre d’ingénieurs en informatique. L’ensemble du personnel en Israël sera licencié alors que l’entreprise technologique américaine réduit ses effectifs au niveau mondial et se concentre sur les produits basés sur l’intelligence artificielle (IA) afin de stimuler la croissance de ses activités.
« Dropbox met fin aux activités de ses employés en Israël, mais nous continuerons à fournir des produits Dropbox et à servir les clients Dropbox dans la région », a déclaré Dropbox dans un communiqué envoyé par courriel.
Cette décision intervient alors que le fournisseur de services de stockage illimité a annoncé jeudi en fin de journée qu’il allait licencier 16 % de son effectif total, soit 500 employés dans le monde, en invoquant le ralentissement de la croissance de son activité principale de stockage sur le cloud, les « vents contraires » liés au ralentissement économique mondial et la priorité donnée à l’investissement dans le recrutement de talents dans le domaine de l’IA.
Dropbox rejoint ainsi les grands acteurs du secteur technologiques que sont Google, Microsoft et Amazon, qui ont annoncé ces derniers mois des réductions d’effectifs à l’échelle mondiale afin de rationaliser leurs opérations, ce qui a également eu des répercussions sur le marché du travail en Israël.
En 2015, Dropbox a acheté CloudOn et a transformé les bureaux de la start-up israélienne en son premier centre de R&D dans le pays. Le bureau de Tel Aviv représentait le deuxième plus grand bureau international de Dropbox après l’Irlande, et l’entreprise américaine a déclaré en 2018 qu’il s’agissait d’un « centre important » pour l’innovation et les talents d’ingénierie de l’entreprise.
L’équipe israélienne a été chargée de développer un ensemble d’outils Dropbox pour les entreprises, ce qui est devenu ces dernières années l’un des moteurs de croissance de la firme. Parmi les entreprises clientes de Dropbox figurent des sociétés telles qu’Adidas, la BBC et Expedia, qui comptent chacune des dizaines de milliers d’utilisateurs.
Dans un courriel adressé aux employés, le PDG de Dropbox, Drew Houston, a expliqué que « les investissements prometteurs avant la crise ont un potentiel plus limité aujourd’hui ».
« Les vents contraires du ralentissement économique ont mis la pression sur nos clients et, par conséquent, sur notre entreprise. De ce fait, certains investissements qui offraient des rendements positifs ne sont plus viables », a écrit Houston.
« L’ère de l’IA est enfin arrivée (…) notre prochaine étape de croissance nécessite une combinaison différente de compétences, en particulier dans le domaine de l’IA et du développement de produits à un stade précoce. Nous avons recruté d’excellents talents dans ces domaines au cours des deux dernières années et nous en aurons encore plus besoin », a-t-il poursuivi.
Fondée en 2007 par Houston et Arash Ferdowsi et basée à San Francisco, Dropbox est passée ces dernières années du statut de simple emplacement de stockage de fichiers sur le cloud à celui d’espace de travail virtuel permettant aux équipes de travailler ensemble.
Pour le quatrième trimestre 2022, la société de partage de fichiers a déclaré un chiffre d’affaires de 598,8 millions de dollars, soit une hausse de 5,9 % par rapport à la même période de l’année précédente. Elle compte plus de 700 millions d’utilisateurs enregistrés dans 180 pays.