Le gouvernement veut atténuer les souffrances des évacuations d’avant-postes
Les dirigeants de la coalition ont déclaré être en train d'approuver les indemnisations pour 15 familles à Netiv Haavot ; HaBayit HaYehudi promet de retarder les démolitions
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Alors qu’il reste 15 jours avant la démolition de l’avant-poste illégal de Netiv Haavot ordonnée par la Haute Cour, le gouvernement s’apprête à fournir de l’aide aux résidents qui doivent être évacués de leurs maisons de Cisjordanie.
Selon le quotidien Haaretz, les dirigeants de la coalition s’apprêteraient à approuver l’octroi de 20 millions de shekels (5,68 millions de dollars) pour dédommager les 15 familles qui devraient perdre leur maison le 6 mars.
Dimanche, les résidents ont rencontré le ministre de l’Éducation Naftali Bennett et le ministre de la Justice Ayelet Shaked – tous deux du parti national religieux HaBayit HaYehudi – qui ont promis de proposer une résolution visant à retarder la démolition de trois mois afin de fournir une solution alternative de logement pour les familles.
Ils ont cité des « raisons humanitaires » exigeant l’adoption d’une proposition qui permettrait aux familles de déménager immédiatement dans un nouveau foyer après l’évacuation, si celle-ci a lieu.

L’engagement a probablement été pris en réponse à une décision rendue la semaine dernière par le procureur général qui a permis aux résidents de présenter une demande pour retarder l’évacuation ordonnée par le tribunal.
Bennett et Shaked ont également dit aux résidents que le Cabinet prévoyait de faire avancer une résolution parallèle pour légaliser l’avant-poste, bien qu’un tel plan se heurte probablement à des obstacles juridiques importants en raison d’un jugement de la Haute Cour de septembre 2016 ordonnant la démolition des maisons, qui a depuis été maintenu à plusieurs reprises.
Pour leur part, les habitants ont félicité les ministres du parti HaBayit HaYehudi d’avoir pris l’initiative de trouver une solution pour l’avant-poste, qui se trouve dans le Gush Etzion, au sud de Jérusalem. Cependant, les familles ont précisé dans une déclaration de dimanche : « Nous ne nous satisferons plus de promesses et nous ne nous calmerons pas tant que nous n’aurons pas vu des actions sur le terrain ».
Ils ont depuis annoncé la création d’une tente de protestation devant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, dans laquelle ils exigeront une solution immédiate pour empêcher l’évacuation ainsi que la construction de 350 logements dans le Gush Etzion. Les habitants se sont référés à cette dernière exigence comme « une réponse sioniste appropriée aux éléments d’extrême gauche entraînant la destruction des maisons ».

« Nous allons construire un nouveau quartier avec des centaines de nouvelles maisons et renforcer ainsi l’implantation en Judée et en Samarie », ont-ils déclaré, se référant à la Cisjordanie par ses noms bibliques.
L’ONG anti-implantations La Paix maintenant a dénoncé le projet d’indemnisation des habitants, qu’elle qualifie de « corruption politique pour la construction illégale ».
« Les habitants de Netiv Haavot ont volé des terres, en ont pris le contrôle et y ont construit leurs maisons sans la permission d’aucune source officielle. Ce n’est pas nous, mais plutôt l’Etat, qui a donné des ordres de démolition pour toutes les structures. Aujourd’hui, ils reçoivent une compensation financière très généreuse de la part du même État », a indiqué lundi Shabtay Bendet de La Paix maintenant.
La semaine dernière, l’organisme du ministère de la Défense chargé d’autoriser la construction en Cisjordanie a accordé une autorisation définitive pour 15 logements provisoires aux familles dont les maisons doivent être détruites le 6 mars.

Les maisons temporaires seront placées à côté de l’implantation voisine d’Alon Shvut et pourront rester en place pendant trois ans jusqu’à ce qu’une solution plus permanente soit trouvée pour les 15 familles.
La Haute Cour de justice a ordonné la démolition des maisons – considérées comme un quartier de l’implantation d’Elazar – après avoir accepté la requête d’un groupe de Palestiniens qui soutenaient que les maisons avaient été construites en partie illégalement sur leurs terres.
L’approbation du plan est venue s’ajouter à un effort juridique supplémentaire de l’État pour minimiser les dommages causés par la démolition imminente. En janvier, l’organisme du ministère de la Défense a autorisé un lot de permis de construire provisoires pour sept des 15 maisons soumises à la démolition.
Ce dernier plan représentait une tentative ultime du ministère de la Défense pour sauver une majorité des maisons après que la Haute Cour a rejeté un compromis proposé par les résidents de supprimer les « parties problématiques » de six maisons qui empiètent de quelques mètres sur des terres palestiniennes privées.
La proposition n’a pas encore été définitivement approuvée et se heurte encore à un certain nombre d’obstacles juridiques.
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