Le gouvernement vote la prolongation du service militaire obligatoire
La procureure générale a informé le gouvernement que cette mesure est inconstitutionnelle si les Haredim étudiant en yeshiva ne sont pas également enrôlés
Le gouvernement israélien a voté dimanche la prolongation du service militaire obligatoire pour les hommes, dont la durée passerait de 32 à 36 mois, alors que les effectifs de l’armée sont sous pression en raison de la guerre à Gaza.
Le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a confirmé l’adoption du projet de loi, qui sera soumis au Parlement.
Si elle est adoptée, la durée du service de 36 mois sera effective immédiatement, pour une période de cinq ans, selon une copie du projet de loi publiée en ligne.
En raison des « besoins actuels de l’armée après les événements du 7 octobre 2023 », la disposition temporaire propose que « la durée maximale du service des hommes soit de 36 mois », précise le projet de loi.
La loi s’appliquerait également aux soldats actuellement déployés.
La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a critiqué l’application inégale du service obligatoire, en raison des exemptions dont bénéficient les hommes juifs ultra-orthodoxes.
« Alourdir le fardeau pour ceux qui servent depuis des années, sans prendre simultanément des mesures concrètes pour recruter les étudiants des yeshivot et répartir le fardeau, ne sera pas constitutionnel », a-t-elle écrit après le vote du gouvernement.
Le service militaire est obligatoire en Israël, mais les ultra-orthodoxes, qui représentent 13 % de la population (près de 10 millions d’habitants en tout), peuvent l’éviter s’ils se consacrent à l’étude des textes sacrés du judaïsme.
Mais en juin, la Cour suprême a ordonné la conscription des étudiants en écoles talmudiques, estimant qu’en l’absence de « cadre légal adéquat » le gouvernement n’avait pas le droit de les exempter, ce qui pourrait affaiblir la coalition de Benjamin Netanyahu, soutenue par des partis ultra-orthodoxes.
Des centaines de milliers de réservistes ont été déployés depuis le 7 octobre à Gaza, en Cisjordanie et le long de la frontière nord avec le Liban.
Dans ce contexte, les commandants militaires ont réclamé davantage d’effectifs, le ministre de la Défense Yoav Gallant évoquant une question de « mathématiques » et non de politique.
Au moins 325 soldats israéliens ont été tués depuis le début des opérations terrestres le 27 octobre dans la bande de Gaza, selon l’armée.
Si les réalités militaires actuelles rendent cette mesure nécessaire, elle doit s’accompagner de l’adoption d’un schéma de service pour les ultra-orthodoxes « afin de garantir que dans quelques années, nous pourrons à nouveau raccourcir le service et le répartir plus équitablement », a écrit sur le réseau social X l’ancien ministre du cabinet de guerre, Benny Gantz. « Celui qui a le courage d’envoyer des soldats au combat devrait aussi avoir le courage de mettre en danger sa coalition pour le bien de la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté.