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Le groupe ultranationaliste Britain First veut-il vraiment aider les Juifs ?

Britain First, un parti d'extrême droite qui s’oppose à « l'islamisation » du Royaume-Uni, affirme être consterné à l’idée que les juifs envisagent de quitter le pays...

Le dirigeant de Britain First tenant une affiche pour la "patrouille de solidarité" dans un quartier juif de Londres en janvier 2015 (Crédit : Capture d'écran YouTube)
Le dirigeant de Britain First tenant une affiche pour la "patrouille de solidarité" dans un quartier juif de Londres en janvier 2015 (Crédit : Capture d'écran YouTube)

Le groupe nationaliste d’extrême-droite Britain First tend la main à la communauté juive du Royaume-Uni en signe de soutien, mais les juifs britanniques ne sont pas enthousiastes à l’idée de ce rapprochement.

Britain First dénonce l' »islamisation du Royaume-Uni » et se décrit comme « un parti politique patriotique et une organisation de défense de rue ».

Fin janvier, le groupe a organisé une « patrouille de solidarité » pour soutenir les Juifs vivant à Golders Green, un quartier du nord-ouest de Londres, dans l’arrondissement de Barnet et comprenant une importante communauté juive orthodoxe.

Dans une vidéo portant sur la patrouille et réalisée par l’organisation, ses dirigeants citent des passages anti-juifs du Coran et expriment leur « chagrin » face au fait que la montée de l’antisémitisme pousse une part de plus en plus importante des 300 000 juifs britanniques à envisager l’émigration.

Selon les résultats d’un sondage publié juste avant la « patrouille de solidarité », près de la moitié des juifs britanniques interrogés affirment craindre n’avoir aucun avenir à long terme au Royaume-Uni ou en Europe.

Une autre enquête mettait en évidence que les opinions antisémites étaient monnaie courante dans la population britannique.

Plus tôt ce mois-ci, le Community Security Trust, une organisation de surveillance de l’antisémitisme au Royaume-Uni, rapportait que 1 168 incidents antisémites avaient eu lieu en 2014 – soit plus du double par rapport à l’année précédente. Quelques 500 incidents ont également eu lieu au cours de l’année écoulée.

Aussi affligeants que puissent être ces chiffres, les représentants de la communauté juive organisée au Royaume-Uni ont affirmé sans équivoque que l’offre de Britain First n’était pas opportune.

« Il s’agit d’un groupe d’extrême droite, méchant et raciste qui intimide les minorités et en particulier la communauté musulmane » affirme au Times of Israel, Dave Rich, un porte-parole du Community Security Trust.

« La communauté juive ne devrait rien avoir à faire avec eux et ne fera rien avec eux » poursuit-il.

https://www.youtube.com/watch?v=tJkQcCU6lpU

Paul Golding, le dirigeant de Britain First, a déclaré dans une interview au Times of Israel que son parti veut simplement soutenir la communauté juive face à « une attaque soutenue de l’islamisation ».

« La façon dont les Juifs sont traités est assez scandaleuse » souligne-t-il.

Golding affirme que Britain First compte des juifs dans ses rangs et que le parti prévoit davantage d’événements afin de témoigner de sa solidarité avec la communauté juive. Golding, cependant, n’en dit pas davantage, mettant en avant une politique du « seulement ce que vous avez besoin de savoir ».

« Nous fonctionnons un peu comme l’armée. Les soldats ne connaissent pas les plans de bataille et seuls les généraux sont au courant, » explique Golding.

« Les plans de bataille » du parti ont jusqu’ici inclus les « invasions de mosquées » : des membres en uniforme de Britain First entrent dans les mosquées sans y être invités et distribuent des tracts chrétiens et des Bibles de l’armée aux fidèles musulmans. C’est ce qu’ils appellent une « croisade chrétienne ».

Le fondateur de Britain First, Jim Dowson, aurait quitté le parti en juillet 2014 à cause de son opposition à ces « invasions de mosquées » qu’il a qualifiées de « provocatrices et contre-productives ».

Selon Rich, le Community Security Trust a consulté le Conseil pour les Mosquées de Bradford à propos des « invasions de mosquées » à Bradford au printemps dernier. L’an dernier, le Conseil a fait un don qui a permis de sauver la seule synagogue de la ville.

Alors que le député de Bradford, George Galloway, a désigné Britain First comme un « gang néo-fasciste de fanatiques », Golding préfère qualifier son parti de « loyaliste ».

Britain First a été fondé en 2011 par d’anciens membres du Parti national britannique (BNP), dont Golding. Les deux partis sont farouchement anti-immigration, et préconisent tous deux la réinstallation volontaire des immigrés dans leurs pays d’origine.

Le recensement montre qu'un Juif sur cinq vit dans le borough londonien de Barnet, qui est le centre de la communauté orthodoxe du pays (Crédit : CC BY/Satguru via Flickr.com)
Le recensement montre qu’un Juif sur cinq vit dans le borough londonien de Barnet, qui est le centre de la communauté orthodoxe du pays (Crédit : CC BY/Satguru via Flickr.com)

Lorsqu’on lui demande si les juifs, dont la plupart des familles ont immigré au Royaume-Uni, pourraient être ciblés par la mission de Britain First de débarrasser le pays des immigrés et des influences non-chrétiennes, Golding insiste : son parti n’a aucun problème avec les juifs.

« Les juifs ne causent pas de problèmes, affirme-t-il. La seule communauté qui n’est pas disposée à s’intégrer dans la société britannique est la communauté musulmane. »

Mais Rich n’y croit pas. Il affirme que Britain First n’aime pas vraiment les juifs et les utilise seulement comme un moyen de « se débarrasser des musulmans ».

« D’autres groupes de droite comme la Ligue de défense anglaise et le BNP ont essayé ce genre de chose avant, mais nous ne sommes pas dupes » ajoute-t-il.

Simon Round, porte-parole du Conseil des députés des juifs britanniques, abonde : « Nous sommes consternés – mais pas trompés – par les tentatives de l’extrême droite de gagner les faveurs de notre communauté. Notre opposition de principe à toutes les formes de racisme comprend à la fois l’antisémitisme et l’islamophobie. Ces attitudes ne ont pas de place dans notre société. »

Sydney Faber, qui a fait son alyah depuis le Royaume-Uni il y a six ans, est l’un de ces juifs dont Britain First prétend regretter le départ.

Faber a déclaré au Times of Israel qu’il ne voyait aucun avenir pour les juifs en Grande-Bretagne et s’inquiète, quand il vient en visite à Londres, de voir des amis qui ne veulent pas partir.

« L’augmentation de la population musulmane est problématique. C’est écrit et prévisible », affirme Faber.

Cependant, Faber ne croit pas que Britain First soit sincère dans sa préoccupation pour le sort des juifs.

« La plupart des mouvements d’extrême droite au Royaume-Uni a été antisémite. Je ne crois pas qu’ils soient vraiment amis avec les juifs » conclut-il.

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