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Le « Groupe Wagner », des soldats de l’ombre au service de Poutine

Accusés de "crimes de guerre" commis en Syrie par des ONG, les hommes de Wagner sont aussi suspectés par l'ONU d'exactions en Centrafrique

L'homme d'affaires Yevgeny Prigozhin, à gauche, et le président russe Vladimir Putin, à droite, visitent une usine de Prighozin aux abords de Saint Peterbourg, en Russie, le 20 septembre 2010. (Crédit : Alexei Druzhinin/Pool Photo via AP, File)
L'homme d'affaires Yevgeny Prigozhin, à gauche, et le président russe Vladimir Putin, à droite, visitent une usine de Prighozin aux abords de Saint Peterbourg, en Russie, le 20 septembre 2010. (Crédit : Alexei Druzhinin/Pool Photo via AP, File)

Leur présence a été rapportée en Ukraine, en Syrie et en Afrique. Pour nombre d’ONG et de journalistes, aucun doute, le Kremlin emploie l’opaque « Groupe Wagner » et ses mercenaires pour servir ses intérêts à l’étranger.

La France et l’Allemagne ont récemment brandi la menace d’un retrait de leurs forces du Mali au vu d’un potentiel contrat entre la junte au pouvoir et cette société privée russe, portant sur le déploiement d’un millier de paramilitaires dans ce pays d’Afrique de l’ouest.

De toutes les crise

Les hommes de Wagner sont pour la première fois signalés en 2014 aux côtés des séparatistes prorusses de l’Est de l’Ukraine, où la Russie réfute toute présence militaire.

Avec l’intervention russe en Syrie en 2015 en soutien à Bachar al-Assad, leur présence est rapportée aux côtés de l’armée russe, notamment lors de batailles majeures comme la reprise de la cité antique de Palmyre. Moscou dément.

La sphère d’action de Wagner s’est ensuite étendue : en Libye, ses hommes auraient combattu aux côtés des forces du maréchal Khalifa Haftar et en Centrafrique, des centaines d’entre eux figurent parmi les « instructeurs » de l’armée, au point que Paris y évoque une « captation du pouvoir ».

On les signale aussi au Soudan, au Mozambique, au Venezuela… Un faisceau de soupçons, jamais de preuves formelles et toujours les dénégations russes.

Outkine et Prigojine

Selon les médias russes, on trouve aux commandes opérationnelles de Wagner Dmitri Outkine. Peu de choses sont connues de cet homme d’une cinquantaine d’années qui serait passé par le renseignement militaire.

En décembre 2016, il est reçu au Kremlin pour une cérémonie en hommage aux « héros » de Syrie. Il est même pris en photo avec le président Vladimir Poutine.

Côté finances, Wagner serait piloté par un homme clé du Kremlin, l’homme d’affaires Evguéni Prigojine, un proche de M. Poutine visé par des sanctions américaines pour ingérence électorale et recherché par le FBI pour « fraude ».

L’intéressé a toujours démenti.

Secret de polichinelle

Wagner n’a aucune existence légale en Russie, où les sociétés militaires privées sont interdites. Le groupe disposerait néanmoins de plusieurs milliers d’hommes, en particulier des vétérans de l’armée ou des services de sécurité, avec des salaires bien plus élevés.

Pour le centre Carnegie de Moscou, Wagner est au final le « secret le moins bien gardé de Russie ». Les médias russes ont rapporté à plusieurs reprises les funérailles de membres supposés du groupe paramilitaire.

Le groupe a selon Carnegie deux rôles : « fournir au Kremlin une possibilité de déni lors du déploiement de combattants dans des zones de guerre » et servir d’ « outil tout prêt pour renforcer son influence auprès d’Etats réceptifs ».

Pertes et fracas

Les opérations de Wagner ne se sont néanmoins pas faites sans pertes et scandales.

Une crise entre la Russie et le Bélarus met un coup de projecteur inattendu sur l’organisation en 2020, lorsque Minsk annonce l’arrestation de 33 « mercenaires » du groupe.

Ces hommes disent alors qu’ils transitaient via le Bélarus pour aller sur d’autres terrains: Venezuela, Libye, Cuba, Turquie, Syrie… Moscou est embarrassé et négocie leur retour discret en Russie.

Des véhicules militaires russes traversent la ville de Darbasiyah dans la province de Hasakeh, au nord-est de la Syrie, le long de la frontière Syrie-Turquie, le 24 février 2020. (Delil Souleiman/AFP)

En février 2018, le groupe aurait subi de lourdes pertes en Syrie dans des frappes américaines contre des combattants pro-régime, qui tentaient de s’emparer de champs pétroliers.

La même année en Centrafrique, trois journalistes russes qui enquêtaient sur les activités du groupe sont tués. Victimes de bandits selon Moscou. Victimes d’un guet-apens tendu par des professionnels, selon l’opposition russe.

Accusés de « crimes de guerre » commis en Syrie par des ONG, les hommes de Wagner sont aussi suspectés par l’ONU d’exactions en Centrafrique.

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