Le Hamas aurait commencé à planifier l’attaque du 7 octobre avant 2014
Des sources proches du groupe terroriste ont raconté au journal Asharq Al-Awsat la préparation et l'exécution de l'assaut, notant que le feu vert au massacre avait définitivement été donné en 2021
L’attaque meurtrière du 7 octobre a commencé lorsque 70 terroristes ont attaqué par surprise plusieurs endroits de la frontière avec Gaza où ils ont ouvert des brèches, selon des sources proches de l’aile militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam.
Les sources ont confié au journal Asharq Al-Awsat dans un article qui a été publié mercredi que les hommes armés qui ont pris part à l’assaut dévastateur avaient été sélectionnés parmi les centaines de membres des commandos d’élite de tout Gaza. Ils avaient ensuite pris part à un entraînement pendant un certain nombre d’années pour se préparer au mieux à l’attaque et ils avaient aussi été soumis à des tests continus pour évaluer leurs compétences.
Environ 1 200 personnes ont été kidnappées et 240 prises en otage dans la bande de Gaza, le 7 octobre – après que des milliers de terroristes ont franchi la frontière, semant la désolation dans les communautés et sur les bases militaires du sud du pays.
Le journal, dont les bureaux se trouvent à Londres, a affirmé que le plan de l’assaut dévastateur lancé dans les villes israéliennes proches de la bande de Gaza existait depuis déjà des années – il datait d’avant l’Opération Bordure protectrice en 2014 – mais que les entraînements majeurs à cet effet avaient été gelés lorsque la guerre contre l’armée israélienne avait commencé, cette année-là. Ils avaient repris un an après.
Après un autre conflit militaire, l’Opération Gardien des murs, au mois de mai 2021, le Hamas avait pris la décision définitive de mettre son plan à exécution.
Le journal, qui appartient à des Saoudiens, a précisé que le groupe terroriste était si déterminé à taire les détails de son plan, empêchant ainsi de potentielles fuites en direction des services de renseignement israéliens, qu’un grand nombre de commandants de bataillon, au sein de l’enclave côtière, n’avaient pas eu connaissance de la raison justifiant ces entraînements. Certains avaient prêté serment en s’engageant à garder le silence.
Selon l’article, la décision finale concernant le lancement de l’assaut avait finalement été prise par cinq hauts-responsables du Hamas — le chef militaire du groupe terroriste à Gaza, Yahya Sinwar ; le commandant de son aile militaire, Muhammad Deif ; Muhammed Sinwar, le frère du leader du Hamas ; un membre de premier plan du bureau politique du groupe terroriste et proche de Sinwar, Rawhi Mushtaha ainsi qu’Ayman Nofal, membre du Conseil général militaire du Hamas et responsable de la Brigade du centre de Gaza, qui a été tué au mois d’octobre dans une frappe israélienne, dans l’enclave côtière.
Ayman Siam, le responsable officiel des unités chargées des tirs de roquettes – qui, lui aussi, est mort dans une attaque israélienne au mois d’octobre – a reçu l’ordre de lancer des centaines de projectiles pour coïncider avec le début de l’assaut.
Les sources ont déclaré à Asharq Al-Awsat que les responsables des préparations avaient averti les commandants de moindre rang, trois jours avant, que les « équipements » avaient été mis en place pour le lancement de l’attaque sans leur préciser quand cette dernière débuterait. Des rencontres avaient ensuite été organisées avec les commandants des Brigades régionales et des missions leur avaient été assignées, sans qu’ils ne soient avertis du moment et du lieu où le plan serait mis en vigueur de manière précise.
Et les cinq leaders du Hamas avaient déterminé, le 6 octobre, que l’attaque se produirait le lendemain.
Une décision qui avait été prise après avoir pris en compte un certain nombre de considérations – notamment le fait que la région frontalière était relativement calme et que c’était le jour de la fête juive de Simhat Torah.
Le journal a expliqué que cela n’avait été qu’à ce stade qu’un grand nombre de leaders du Hamas, à Gaza et hors de la bande, avaient eu l’information portant sur l’existence de l’opération. Il leur avait été conseillé, semble-t-il, d’aller se cacher conformément aux procédures de sécurité habituelles qui sont mises en œuvre par le groupe terroriste en période de conflit.
Les sources ont déclaré que si le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, et son bras droit, Saleh Al-Arouri (qui a été tué dans une frappe israélienne présumée à Beyrouth, au début du mois) avaient entendu parler de l’existence d’un plan « d’attaque exceptionnelle », ils n’avaient pas eu de détail sur cette dernière et ils en avaient ignoré la date.
Le journal a affirmé que les deux hommes n’avaient été informés de l’assaut que quelques heures avant qu’il ne soit lancé, comme cela avait été le cas également des autres responsables du groupe terroriste.
Les sources ont expliqué au journal que la nuit du 6 au 7 octobre, à minuit, les commandants de terrain avaient reçu pour instruction de commencer à se préparer et de mettre les hommes armés en position en vue du lancement de l’attaque.
Les terroristes avaient utilisé des explosifs pour ouvrir des brèches dans la clôture frontalière dont ils avaient antérieurement identifié les points faibles – des explosifs qui avaient été spécialement fabriqués à cet effet. Au même moment, d’autres hommes armés étaient entrés en Israël en deltaplane et d’autres encore avaient lancé une attaque navale.
Le plan initial du groupe terroriste avait été de lancer « une attaque majeure du point de vue qualitatif » – prévoyant d’enlever un certain nombre de soldats, selon le journal.
Les sources ont toutefois dit que le Hamas avait été surpris par la facilité avec laquelle il était parvenu à abattre la défense militaire dans le secteur jouxtant la frontière – ce qui avait signifié qu’il avait rapidement pu tuer, blesser et kidnapper un nombre important de soldats.
Une heure et demie après le lancement de l’assaut, le Hamas avait décidé d’envoyer un plus grand nombre de ses forces d’élite de l’autre côté de la frontière pour qu’ils viennent soutenir les terroristes qui se trouvaient d’ores et déjà dans les communautés.
Après cela, le coordinateur de l’aile militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, avait informé d’autres groupes qu’ils pouvaient, eux aussi, rejoindre le massacre en cours, assignant une mission spécifique à chaque faction.
Les commandants du Hamas avaient ordonné aux terroristes de se confronter aux soldats israéliens le plus possible, concentrant ainsi leur attention, pour permettre au groupe de kidnapper un plus grand nombre d’otages.
Plus de la moitié des otages sont encore actuellement en captivité dans la bande de Gaza.
Selon le ministère de la Santé placé sous l’autorité du Hamas au sein de l’enclave côtière, 23 000 Palestiniens ont été tués depuis qu’Israël a décidé d’anéantir le Hamas en réponse aux attaques du 7 octobre, en lançant une offensive à grande échelle dans la bande de Gaza. Les chiffres émis par le ministère de la Santé, dans la bande, sont invérifiables et le groupe terroriste ne fait pas de distinction, dans son bilan, entre civils et hommes armés. Israël, pour sa part, estime que plus de 8 500 terroristes ont été tués depuis le lancement de l’incursion terrestre à Gaza, à la fin du mois d’octobre. Un millier d’hommes armés avaient déjà été tués sur le territoire israélien, le 7 octobre et les jours qui avaient suivi.