Israël en guerre - Jour 398

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Le Hamas aurait retardé le 7 octobre afin d’impliquer l’Iran et le Hezbollah – média

Des enregistrements laissent entendre que le groupe terroriste était prêt à mener son massacre en septembre 2022

Un Palestinien sur un char israélien à la barrière frontalière près de la ville de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza après que quelque 3 000 terroristes du Hamas ont franchi la frontière et sont entrés en Israël, massacrant près de 1 200 personnes, le 7 octobre 2023. (Crédit : Yousef Mohammed/Flash90)
Un Palestinien sur un char israélien à la barrière frontalière près de la ville de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza après que quelque 3 000 terroristes du Hamas ont franchi la frontière et sont entrés en Israël, massacrant près de 1 200 personnes, le 7 octobre 2023. (Crédit : Yousef Mohammed/Flash90)

Le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, devait initialement avoir lieu l’année précédente – et l’attaque meurtrière avait été reportée dans le contexte des efforts livrés par le groupe terroriste palestinien visant à impliquer l’Iran et le Hezbollah dans ce projet sanglant, selon des documents qui ont été obtenus et rendus publics samedi par les médias internationaux.

Ces médias se sont appuyés sur les comptes-rendus d’une série de rencontres organisées par les chefs militaires et politiques du Hamas pendant deux ans – des réunions qui leur avaient permis de programmer la logistique de l’assaut – ainsi que sur des courriers qui avaient été échangés entre le leader du Hamas, Yahya Sinwar, et des officiels iraniens.

Un reportage initial, paru samedi dans le New York Times, est entré dans le détail des comptes-rendus de dix réunions qui s’étaient tenues entre janvier 2022 et août 2023 – des documents qui, selon le journal, avaient été découverts en janvier sur l’ordinateur d’un centre de commandement du Hamas qui était installé à Khan Younès. Le Times a ajouté avoir vérifié l’authenticité de ces documents et avoir obtenu, en parallèle, un rapport interne émis par l’armée israélienne qui avait également confirmé la véracité de ces informations.

Les contenus d’autres réunions et messages – qui étaient, dans leur grande majorité, consacrés à l’implication de l’Iran dans la planification et dans le financement du pogrom – ont ensuite été transmis par Tsahal au Washington Post et au Wall Street Journal, qui ont tous les deux fait savoir qu’ils n’avaient pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité des informations reçues.

Alors qu’il est difficile de dire quels sont les responsables de l’organisation terroriste qui avaient très précisément pris part à ces rencontres, le Times a dévoilé que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, n’en avait manqué aucune. Muhammed Deif, un officiel de premier plan du groupe qui a été tué dans une frappe israélienne depuis, et Marwan Issa, qui est également mort, avaient assisté à plusieurs d’entre elles – comme cela avait été le cas également de Muhammad Sinwar, le frère de Yahya.

L’idée d’une potentielle attaque transfrontalière menée contre les infrastructures militaires et contre les communautés civiles israéliennes avait été mentionné pour la première fois lors d’une réunion qui avait eu lieu au mois de janvier 2022, a indiqué le Times, lorsque les responsables du Hamas avaient évoqué la nécessité d’éviter une escalade du conflit avec Israël, demandant à ce que le groupe terroriste se concentre « sur le grand projet ».

Toutefois, il est possible que le processus se soit enclenché auparavant – le Times affirmant avoir obtenu des lettres écrites par Sinwar aux hauts-responsables iraniens, des courriers où il leur demandait une assistance financière et militaire concernant un assaut d’envergure contre Israël.

« Nous vous promettons que nous ne perdrons pas une minute et que nous ne perdrons pas un centime si cela peut nous permettre d’atteindre cet objectif sacré », avait ainsi écrit Sinwar dans une missive écrite au mois de juin 2021, selon le journal.

Yahya Sinwar, à droite, le leader du Hamas à Gaza et Ismail Haniyeh, chef du Hamas, lors des funérailles d’un responsable du groupe terroriste, Mazen Faqha, à Gaza City, le 25 mars 2017. (Crédit : AFP Photo/Mahmud Hams)

Une requête qui, semble-t-il, avait été honorée – le Wall Street Journal notant avoir eu entre les mains une lettre dans laquelle un officiel iranien confirmait avoir alloué la somme de dix millions de dollars à l’aile armée du groupe terroriste. Sinwar devait ultérieurement demander un montant supplémentaire de 500 millions de dollars qui, disait-il, pourrait être versé sur deux ans, avec le transfert de 20 millions de dollars par mois.

Suite à la réunion du mois de janvier 2022, « le grand projet » devait faire l’objet de longues discussions au cours des rencontres qui avaient ensuite rassemblé les dirigeants du Hamas à Gaza, des rencontres qui avaient eu lieu au mois d’avril et au mois de juin de la même année.

Cela avait été pendant cette période que les choses avaient commencé à prendre forme. Au mois de novembre dernier, un document de 36 pages avait été retrouvé par les soldats dans le nord de Gaza, a signalé le Washington Post, document où figuraient des scénarios d’attaque variés.

Parmi les cibles envisagées, des centres commerciaux et des centres de commandement militaire, a dit le Post, ainsi que les tours Azrieli de Tel Aviv – elles hébergent des bureaux, un grand centre commercial et une gare ferroviaire. Dans ce cas de figure, les terroristes auraient examiné la possibilité de perpétrer un attentat similaire à celui qui avait été commis le 11 septembre 2001 au World Trade Center de New York.

Néanmoins, selon le journal, cette possibilité avait été écartée après que le groupe terroriste a estimé qu’il n’avait pas les capacités nécessaires pour détruire les tours.

Vue aérienne du complexe Azrieli. (Crédit : Oren Kfir via iStock by Getty Images)

Parmi les autres plans qui, semble-t-il, avaient été écartés par le groupe terroriste, celui d’utiliser des calèches tirées par des chevaux qui seraient « un moyen rapide et léger » de transporter des terroristes sans attirer l’attention, faisant moins de bruit que les véhicules modernes.

Au moment où Rosh HaShana était arrivé, neuf mois plus tard – au mois de septembre 2022 – le Hamas avait semblé prêt à attaquer et il avait prévu de d’abord s’en prendre aux bases militaires avant de prendre d’assaut les habitations civiles, a indiqué le Times. Mais il devait se passer encore 13 mois avant que les hommes armés ne se livrent à leur pogrom sanglant dans le sud du pays, semant la désolation et commettant des atrocités.

La raison de ce retard n’est jamais citée de manière explicite dans les comptes-rendus obtenus par le Times – mais il semble y avoir des indications qui laissent entendre qu’il a été lié aux efforts livrés par le groupe terroriste de rallier l’Iran et son proxy, le groupe terroriste libanais du Hezbollah, dans son projet.

Citant le compte-rendu d’une rencontre qui avait eu lieu au mois d’août 2023, le reportage note que le bras droit de Sinwar, Khalil Al-Hayya, s’était rendu au Liban, le mois précédent, pour discuter des détails prévus de l’attaque avec un haut-responsable du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien, Mohammed Said Izadi.

Pendant leur entretien, al-Hayya avait expliqué à Izadi que le Hamas aurait besoin d’aide pour frapper des cibles israéliennes « pendant la première heure de l’assaut » – une attaque qui avait été nommée par le groupe terroriste le « Déluge Al-Aqsa ».

Le Hamas tirant un grand nombre de roquettes en direction d’Israël dans la ville de Rafah, depuis le sud de la Bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Selon le journal, Izadi avait confié à al-Hayya que l’Iran et le Hezbollah se réjouissaient du plan ourdi par le groupe au pouvoir dans la bande de Gaza, soulignant toutefois qu’ils avaient besoin de temps « pour préparer l’environnement ». L’article n’établit pas clairement quelle avait été la réponse qui avait finalement été donnée par la république islamique.

Si al-Hayya avait également l’intention de discuter de ce projet avec Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah qui a depuis été tué depuis par Israël, leur rencontre avait été reportée et il est difficile de dire si elle aura réellement eu lieu.

Malgré la volonté apparente de l’Iran et du Hezbollah de prendre part à l’attaque, le Hamas avait finalement lancé son assaut sans leur aide directe – même si le groupe terroriste libanais devait entrer dans la mêlée en commençant à attaquer le territoire israélien par des tirs de roquette dès le lendemain du pogrom, des frappes qui ont entraîné, à terme, la guerre actuelle que mène Tsahal sur ce front nord.

Le Times évoque plusieurs raisons qui ont pu déterminer le Hamas à passer à l’acte sans ses alliés et sans perdre davantage de temps. Le groupe terroriste aurait ainsi été inquiet à l’idée qu’un nouveau système de défense antiaérienne, très vanté, pouvait être déployé de façon imminente au sein de l’État juif. Il cite également les avancées qui avaient été réalisées vers la normalisation des liens entre l’Arabie saoudite et Israël.

Le groupe terroriste avait aussi dit au Hezbollah qu’il se sentait « dans l’obligation de se lancer dans une bataille stratégique » au vu « de la situation intérieure en Israël » – une référence apparente aux agitations politiques qui avaient secoué le territoire israélien, l’année dernière, avec pour toile de fond le plan de refonte radicale du système de la justice israélien.

A partir du moment où il avait commencé à planifier l’assaut et jusqu’à la date de son exécution, le Hamas s’était focalisé sur la nécessité de donner à Israël un faux sentiment de sécurité, laissant croire qu’il s’intéressait davantage à gouverner Gaza qu’à chercher un nouveau conflit – une ruse qui avait réussi, l’État juif ayant été réellement pris par surprise, le 7 octobre, sans préparations antérieures qui lui auraient permis de faire face au massacre.

Lors d’une rencontre du Hamas, au mois d’avril 2022, les participants avaient fait part de leur soulagement après un mois de ramadan musulman qui s’était déroulé sans incident, permettant ainsi au groupe terrorisme de « camoufler son grand projet ». Le même soulagement s’était exprimé lors de réunions ultérieures, notamment au mois de juin 2022, après la « marche des drapeaux » annuelle de Jérusalem qui traverse la Vieille Ville et une fois encore à l’issue du ramadan, l’année suivante.

Ne voulant pas mettre leur plan en péril, les responsables du Hamas avaient décidé que seul un petit nombre de personnes devait être informé de ce projet d’envergure. Le leadership du groupe terroriste au Qatar avait ainsi, a noté le Times, été tenu dans l’ignorance de ce qui était en train de se préparer et seul le chef politique de l’organisation, Ismail Haniyeh, qui a depuis été assassiné, avait été informé des réunions secrètes qui étaient organisées avec des responsables iraniens et avec des personnalités du Hezbollah.

Une voiture détruite lors de l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas, à Sderot, en Israël, le 7 octobre 2023. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP)

Sur le territoire gazaoui, la même décision avait été prise concernant les membres du groupe terroriste de moindre rang. Le compte-rendu de la réunion qui avait eu lieu au mois de juin 2022 révèle que Sinwar avait décidé qu’ils ne seraient informés de l’ampleur de l’attaque prévue que dans les heures qui la précéderaient.

À l’automne 2023, après avoir leurré Israël pendant près de deux ans, le Hamas semblait à nouveau prêt à passer à l’acte. Il ne restait plus qu’un point de désaccord majeur : Prendre d’assaut l’État juif le jour de Yom Kippour, qui tombait le 25 septembre, ou attendre Simhat Torah, le 7 octobre.

Finalement, le 7 octobre au matin, le groupe terroriste avait franchi la frontière séparant Israël de Gaza. Les hommes armés avaient massacré plus de 1 200 personnes dans des dizaines de communautés situées dans le sud d’Israël, et ils avaient kidnappé 251 personnes, qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza.

97 otages seraient encore détenus en captivité au sein de l’enclave côtière.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, affirme que plus de 42 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes au cours de la guerre qui a suivi dans la bande de Gaza. Des chiffres invérifiables et qui ne font aucune distinction entre civils et hommes armés. Israël, de son côté, a déclaré au mois d’août que les soldats avaient tué environ 17 000 terroristes depuis le début du conflit, en plus d’un millier qui avaient été abattus sur le sol israélien, le 7 octobre.

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