Le Hamas dément l’existence de tunnels sous les bâtiments civils
Même si l'armée israélienne a fourni les données exactes des entrées dans les souterrains, le groupe terroriste affirme que cette dernière tente de donner une légitimité au ciblage d'innocents
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a démenti lundi les allégations israéliennes attestant de la construction d’entrées de tunnels souterrains d’attaque sous les maisons de civils gazaouis, clamant que cette accusation israélienne a pour objectif de justifier d’éventuelles attaques menées contre des bâtiments résidentiels lors d’un futur conflit.
Mercredi, le chef du Commandement du sud de l’armée, le général de division Eyal Zamir, a révélé la localisation de deux tunnels présumés du Hamas qui ont été creusés sous un immeuble résidentiel et une maison familiale dans le nord de Gaza. Le haut-responsable militaire a menacé de faire exploser les deux structures malgré le désir d’éviter des victimes civiles.
« De tels mensonges et rumeurs font partie de la politique ratée [du général de division Eyal Zamir] et de la guerre psychologique menée pour influencer le moral du peuple palestinien et rendre légitimes des crimes qui pourraient être commis contre les civils à Gaza », a fait savoir le Hamas dans un communiqué publié sur son site officiel.
Le Hamas a appelé les médias à « ne pas publier les mensonges et les rumeurs de l’armée d’occupation » et les groupes de défense des droits de l’Homme internationaux à « faire leur devoir pour exposer les intentions de l’occupation sioniste, qui veut cibler intentionnellement des civils non-armés ».
Tandis que le Hamas a démenti les affirmations israéliennes, les militaires israéliens onrt fait parvenir aux journalistes des images satellites situant les deux tunnels dans la ville de Beit Lahiya, dans le nord de Gaza, ainsi que leurs coordonnées géographiques : 31°33’05.9″N 34°28’07.9″E et 31°32’45.2″N, 34°29’52.8″E.
Selon le général israélien, l’entrée de l’un des tunnels est située sous une résidence de six étages qui a été construite au cours de ces deux dernières années. Elle se trouve à côté d’une station-service, dans le quartier d’ al-Atatra.
La photographie satellite note le lieu approximatif où se trouve l’entrée du tunnel, sur le côté sud de l’immeuble.
L’armée a indiqué que le second site concerné est une maison appartenant à Omar Muhammad Mahmoud Hamad, où il réside avec ses cinq enfants à Beit Lahiya. Le père et le frère de Hamad vivent également dans la maison. Les militaires ont fait savoir que Hamad est un membre actif du Hamas.
Selon l’armée israélienne, le tunnel sous la maison de Hamad est connecté à une mosquée avoisinante.
Le bâtiment se trouve à côté d’un cimetière, en bas d’une rue de la municipalité de Beit Lahiya et il est proche d’une école pour garçons et d’une station-service. Il se trouve également à côté du centre médical Hala Al Shawa.
Zamir a indiqué que le Hamas ne semblait pas intéressé par l’idée d’une guerre contre Israël actuellement mais que le groupe se prépare pour un conflit à l’avenir – ce qui est également le cas d’Israël.
La construction d’une barrière terrestre et souterraine autour de la bande de Gaza, qui a pour objectif de contrer le creusement de tunnels par le Hamas en Israël pour perpétrer des attentats, avance comme prévu, a dit le général.
Dans le passé, les militaires ont fait part de leur inquiétude, craignant que la construction du tunnel, qui a débuté sérieusement cet été, pourrait servir de catalyseur pour des affrontements renouvelés avec le Hamas.
Le groupe terroriste considère les tunnels comme une arme centrale dans sa lutte contre Israël et la barrière présente en cela une menace.
Placer des infrastructures militaires sous des bâtiments civils n’est pas une nouvelle pratique pour le Hamas. Pendant et après la guerre de Gaza, le Hamas s’était attiré des critiques internationales pour avoir utilisé des hôpitaux, des écoles et des mosquées comme couvertures à ses activités terroristes.
Au mois de juin de cette année, un tunnel terroriste creusé par le Hamas a été découvert sous une école dirigée par les Nations unies dans le centre de la bande de Gaza.
Au mois de juillet 2014, Israël avait lancé l’opération Bordure protectrice en réponse aux tirs de roquette depuis Gaza. Au cours de cette campagne de 50 jours, l’armée avait détruit environ 14 tunnels qui permettaient d’entrer sur le territoire israélien.
Dans le temps qui s’est écoulé depuis la guerre de 2014, une à deux roquettes en moyenne, tirées depuis Gaza, se sont écrasées sur le sol israélien chaque mois. Elles ont été lancées par des groupes salafistes extrémistes et non par le Hamas, qui s’est saisi de la bande de Gaza en 2007 et qui contrôle depuis l’enclave côtière.