Le Hamas dit avoir tué un otage et blessé grièvement deux autres femmes ; l’armée enquête
Le porte-parole du groupe terroriste a attribué la responsabilité de ce qui s'est passé à Israël, disant que des efforts sont en cours pour sauver deux captives dans un état grave
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’aile armée du Hamas a indiqué, lundi, que les membres du groupe terroriste qui avaient été chargés de garder des otages israéliens ont tué l’un d’entre eux, un homme, blessant grièvement deux autres captives. De son côté, l’armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de confirmer les faits.
Hudhaifa Kahlout — qui est mieux connu sous son nom de guerre Abu Obeida et qui est le porte-parole des Brigades Ezzedine Al-Qassam et littéralement une star auprès des partisans du groupe terroriste – a expliqué dans un communiqué qu’il y avait eu deux incidents distincts. Les deux ont impliqué l’usage, par les geôliers, d’une arme à feu – l’otage a été tué par balle et « des tentatives sont actuellement en cours » pour sauver les deux femmes.
Le communiqué d’Abu Obeida, qui a été diffusé sur le réseau Telegram, n’a pas identifié les otages, ni précisé le lieu et le moment où se sont produits les deux incidents.
Des incidents dont il a attribué la responsabilité aux « massacres », a-t-il dit, dont sont victimes les Palestiniens, selon lui.
« Le gouvernement ennemi [Israël] endosse toute la responsabilité de ces massacres et des réactions qui en résultent, des réactions qui ont des conséquences sur la vie des prisonniers sionistes », a continué Abu Obeida.
Il a aussi déclaré qu’une commission avait été formée et qu’elle avait lancé des investigations sur les incidents.
Peu après cette annonce, l’armée israélienne a déclaré que « à ce stade, nous n’avons aucun renseignement nous autorisant à réfuter ou à confirmer ces informations transmises par le Hamas ».
« Nous continuons à contrôler la véracité de cette déclaration et à enquêter et nous transmettrons les informations supplémentaires qui seront mises à notre disposition dans les meilleurs délais », a continué Tsahal dans un communiqué.
C’est la première fois que le Hamas affirme que ses hommes ont tué des otages. Le groupe terroriste avait souvent attribué la responsabilité de la mort des captifs aux frappes israéliennes.
Israël rejette généralement les informations données par le Hamas concernant la mort des otages en évoquant une stratégie de guerre psychologique.
Le groupe terroriste avait kidnappé 251 personnes lors de son pogrom dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023. Les milliers d’hommes armés qui avaient franchi la frontière séparant l’État juif de Gaza, ce jour-là, avaient aussi massacré près de 1200 personnes.
111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouveraient toujours à Gaza, y compris les corps de 39 otages dont le décès a été confirmé par l’armée.
105 civils avaient été libérés au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre – et quatre otages avaient été relâchées avant la trêve. Sept otages, dont une soldate, avaient été secourus, bien vivants, par les forces israéliennes. Les corps sans vie de 24 otages ont également été récupérés – dont les dépouilles de trois hommes qui avaient été tués accidentellement par l’armée lors d’un incident tragique en décembre, au moment même où ils étaient parvenus à échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.
Au début de la guerre, Abu Obeida avait menacé d’exécuter les captifs et de diffuser les images de leur mise à mort.