Le Hamas donne dix jours pour se rendre au chef du clan Abu Shabab
Le Palestinien est accusé d'avoir formé une "milice armée" et de "collaborer avec des entités ennemies", a annoncé le "Tribunal révolutionnaire" du groupe terroriste

Le ministère de l’Intérieur de Gaza, qui est placé sous la direction du Hamas, a annoncé que le chef d’un clan qui mène ses opérations dans la région de Rafah, un homme soutenu par Israël, devait se rendre aux « autorités compétentes » – c’est-à-dire au Hamas – afin d’être poursuivi en justice dans les dix prochains jours.
Le « tribunal révolutionnaire » a décidé « d’accorder à l’accusé Yasser Jihad Abu Chabab un délai de dix jours à compter de ce mercredi pour se rendre aux autorités compétentes, afin d’être jugé », a indiqué dans un communiqué cette instance, équivalent d’une cour militaire.
Ce Palestinien est accusé d’avoir formé une « milice armée » et de « collaborer avec des entités ennemies », a ajouté cet organe, sans dire précisément à qui il faisait référence.
Le clan d’Abu Shabab mène ses opérations à l’ouest de Rafah, une zone placée sous contrôle israélien. Selon des images qui ont été diffusées par le clan, ce dernier sécurise l’aide humanitaire qui entre dans le secteur et il a même établi des complexes résidentiels.
Ce groupe avait affirmé la semaine dernière avoir « ciblé un site affilié au Hamas », évoquant un entrepôt d’aide humanitaire « confisquée » aux Gazaouis par une unité armée du Hamas.
Le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) a décrit, de son côté, Abu Chabab comme le chef d’un « gang criminel (…) accusé de piller les camions d’aide » humanitaire à Gaza ».
Israël a récemment reconnu qu’il avait transféré des armes à des acteurs locaux dans le cadre de ses efforts visant à affaiblir le Hamas, après des informations qui avaient laissé entendre que l’État juif avait armé Abu Shabab.
Le communiqué n’a pas précisé la nature des mesures qui pourraient être prises si Abou Shabab ne devait pas se rendre. Les médias, dans l’enclave, ont affirmé, ces dernières semaines, que le Hamas avait tenté en vain d’assassiner Yasser Abu Shabab, dont le gang aurait été impliqué dans des trafics de drogue et dans des pillages de camions qui transportaient l’aide humanitaire à destination de l’enclave.
Le ministère a également appelé le public à communiquer toute information concernant l’endroit où se trouve Yasser Abu Shabab.
Le Hamas dirige Gaza d’une main de fer et, même s’il autorise la présence de groupes plus petits et de divers clans locaux, il ne laisse que peu de place à la dissidence politique, exécutant les Gazaouis qui ont protesté contre le contrôle exercé par le groupe terroriste sur la bande de Gaza et de nombreuses autres personnes qu’il a pu accuser de collaboration avec Israël.