Le Hamas exhorte à attaquer les Israéliens en dépit des preuves apportées
Même les pays alliés de l'État hébreu l'accusent de "massacre", alors que l'armée a diffusé de nombreuses preuves que le Jihad islamique palestinien a touché le parking d'Al-Ahli
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a appelé mercredi à des attaques contre l’armée israélienne et a exhorté les pays arabes et musulmans à expulser les ambassadeurs d’Israël, alors que la fureur arabe à l’égard de l’État juif persiste quelques heures après que Tsahal a présenté de nombreuses preuves qu’elles n’étaient pas à l’origine de l’explosion qui a frappé le parking d’un hôpital de Gaza la veille au soir.
De nombreux États arabes, dont des alliés d’Israël, ont accusé l’armée israélienne d’avoir bombardé l’hôpital baptiste al-Ahli dans la bande de Gaza, ce qui aurait causé des centaines de morts, et ont condamné Israël dans des déclarations virulentes. Aucun ne s’est rétracté, même après que l’armée israélienne a publié les preuves qu’une roquette palestinienne mal tirée était en cause et après que des images de jour de la scène ont montré que, de façon atypique pour une frappe aérienne israélienne, aucun bâtiment entourant le parking incendié n’avait subi de dommages structurels significatifs et qu’il n’y avait pas de cratère dans le sol.
Le ministère de la Santé de Gaza – contrôlé par le Hamas, le groupe terroriste palestinien qui a déclenché cette guerre en massacrant au moins 1 400 Israéliens le 7 octobre – a d’abord affirmé que plus de 500 personnes avaient été tuées dans l’explosion, avant de revoir ce chiffre à la baisse (entre 200 et 300). Aucun chiffre vérifié n’était disponible.
En visite en Israël, le président américain Joe Biden a appuyé la version israélienne lors d’une apparition conjointe avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu : « D’après ce que j’ai vu, il semble que ce soit la partie adverse qui l’ait fait, et non pas vous », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Il y a beaucoup de gens qui en doutent. Nous avons donc tant de choses à surmonter. »
Lors d’une conférence de presse à Beyrouth mercredi, un responsable du Hamas a appelé à des attaques contre les forces israéliennes en Cisjordanie et dans d’autres territoires en réponse à l’incident.
« Nous appelons notre peuple en Cisjordanie et notre peuple en Palestine à se soulever contre l’ennemi sioniste et à affronter ses forces dans toutes les villes, tous les villages et tous les camps », a déclaré Osama Hamdan aux journalistes.
Full footage from TASS, no impact craters, interior spaces appear to be intact. Injuries from flying glass appear to have occurred. pic.twitter.com/XCP8mG5YGx
— OSINTtechnical (@Osinttechnical) October 18, 2023
Hamdan a appelé à des manifestations régionales vendredi et samedi, exigeant « l’expulsion des ambassadeurs de l’entité sioniste dans toutes les capitales arabes et islamiques ».
Les dénonciations d’Israël par les pays arabes ont coïncidé avec des manifestations de colère au , d’autres étant prévues mercredi à la suite d’appels à un « jour de rage » dans toute la région.
Les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont tous deux établi des liens avec Israël dans le cadre des Accords d’Abraham de 2020, ont condamné l’attaque « israélienne », qui s’est produite alors que Tsahal mène une incursion aérienne de grande envergure contre les infrastructures du Hamas à Gaza, avant une possible opération terrestre visant à renverser le pouvoir du groupe terroriste qui contrôle la bande de Gaza.
« Les Émirats arabes unis condamnent fermement l’attaque israélienne qui a fait des centaines de morts et de blessés », a déclaré l’agence de presse officielle des Émirats arabes unis, WAM, tôt dans la journée de mercredi.
Le ministère bahreïni des Affaires étrangères « a exprimé la condamnation et la forte dénonciation du Royaume de Bahreïn à l’égard du bombardement israélien », a déclaré l’agence de presse bahreïnie.
Le Maroc, un autre pays qui avait reconnu Israël en 2020, l’a également blâmé pour la frappe, tout comme l’Égypte, qui est devenue en 1979 le premier pays arabe à normaliser ses relations avec Israël.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a condamné avec la plus grande fermeté « le bombardement israélien » près de l’hôpital Ahli Arab, qui a entraîné « la mort de centaines de victimes innocentes » parmi les citoyens palestiniens de Gaza.
Il a qualifié ce « bombardement délibéré » de « violation flagrante du droit international ».
L’Arabie saoudite, qui a gelé les discussions sur tout éventuel accord de normalisation avec Israël depuis la flambée de violence, a qualifié l’explosion de « crime odieux commis par les forces d’occupation israéliennes ».
La Jordanie a déclaré qu’Israël « porte la responsabilité de ce grave épisode », tandis que le Qatar, qui entretient des liens étroits avec le Hamas, a dénoncé un « massacre brutal ».
L’Organisation de la coopération islamique a également blâmé Israël pour l’explosion, la qualifiant de « crime de guerre, de crime contre l’humanité et de terrorisme d’État organisé ».
Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Jasem Mohamed Albudaiwi, a déclaré qu’il s’agissait d’une « preuve flagrante des graves violations commises par les forces d’occupation israéliennes ».
Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a appelé mardi les dirigeants à « mettre fin immédiatement à cette tragédie ».
« Quel esprit diabolique bombarde intentionnellement un hôpital et ses habitants sans défense ? », a-t-il écrit sur X – anciennement Twitter.
Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, a appelé à un « jour de rage » contre Israël à la suite de l’explosion, alors que des centaines de personnes se sont rassemblées devant les ambassades américaine et française dans la nuit, où elles se sont heurtées aux forces de sécurité.
D’autres manifestations étaient prévues pour mercredi, le Liban se joignant à d’autres États arabes pour décréter une journée de deuil national.
En Tunisie, des milliers de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade de France et ont demandé l’expulsion des ambassadeurs français et américain pour protester contre le soutien de leurs gouvernements à Israël.
L’Irak, qui a également blâmé les autorités israéliennes, a demandé une « résolution immédiate et urgente » du Conseil de sécurité des Nations unies pour mettre fin à la campagne israélienne à Gaza, alors que des centaines de personnes ont manifesté dans la capitale, Bagdad, en brandissant des drapeaux palestiniens.
L’Algérie a condamné la frappe en la qualifiant d' »acte barbare » perpétré par les « forces d’occupation ».
Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli a qualifié l’explosion de l’hôpital de « crime abject », alors que plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Tripoli et dans d’autres villes libyennes.
L’AFP a contribué à cet article.
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