Le Hamas répond à la proposition d’accord, disant avoir avancé « des amendements »
Selon Israël, le groupe terroriste a procédé à des changements drastiques s'apparentant à un rejet de l'offre
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Hamas a soumis, mardi, sa réponse officielle à la proposition portant sur un accord qui ouvrirait la porte à un cessez-le-feu et à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, une proposition qui avait été mise sur la table par Israël il y a douze jours. Le groupe terroriste a déclaré avoir procédé à des « amendements » dans l’offre, et Israël a affirmé que ces derniers, dans leur nature, s’apparentaient à un rejet de sa proposition.
Le réponse du Hamas a été transmise au Qatar et à l’Égypte qui l’ont remis au troisième pays intermédiaire dans les pourparlers, les États-Unis. Les trois États médiateurs ont tous émis des communiqués disant qu’ils examinaient l’offre du groupe terroriste, sans donner d’autre détail.
Dans un communiqué conjoint, les Égyptiens et les Qataris se sont engagés à continuer leur travail de médiation jusqu’à ce qu’un accord soit enfin finalisé, ajoutant qu’ils « se coordonneront avec les parties en lice s’agissant des prochaines initiatives à prendre ».
La réponse apportée par le Hamas n’a pas été particulièrement surprenante dans la mesure où des officiels arabes avaient confié au Times of Israel, la semaine dernière, que le groupe terroriste éviterait de rejeter purement et simplement l’offre soumise par Israël – dans un contexte de soutien croissant apporté à un accord dans le monde – et qu’il chercherait plutôt à lui apporter des révisions.
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas réagi officiellement à la réponse du Hamas, mais un responsable israélien, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a indiqué que le groupe terroriste « a modifié tous les principaux paramètres, les paramètres les plus importants » de l’offre – ce qui s’apparenterait à un rejet de la proposition de sa part.
Les réactions les plus critiques viendront probablement, malgré tout, des médiateurs – et en particulier des États-Unis – lorsqu’ils auront fini de réexaminer la proposition et qu’ils se prononceront sur l’ampleur des amendements apportés par le Hamas.

S’ils estiment que les changements sont justifiés, les intermédiaires encourageront probablement les parties à trouver un compromis – un processus qui pourrait probablement prendre encore une semaine au vu du temps qu’il a fallu pour que les officiels du Hamas, à l’étranger, délivrent des messages aux décisionnaires du groupe terroriste qui sont actuellement réfugiés dans les tunnels creusés dans les profondeurs de Gaza.
La réponse du Hamas avait été une première fois annoncée dans un communiqué conjoint émis avec une autre organisation terroriste de Gaza de taille plus modeste, le Jihad islamique palestinien. Tous deux avaient fait part de leur volonté de négocier de bonne foi les dispositions d’un accord qui mettrait un terme définitif à la guerre.
La réponse « ouvre une large voie » vers la conclusion d’un accord, a déclaré un membre du bureau politique du Hamas, Izzat al-Rishq.
« Nous avons répété notre positionnement antérieur. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’écarts. La balle est dorénavant dans le camp d’Israël », a pour sa part estimé un responsable du Hamas qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat.
Le porte-parole du Hamas Jihad Taha a précisé que la réponse comprenait « des amendements qui confirment le cessez-le-feu, le retrait des troupes, la reconstruction de Gaza et l’échange des otages ».
Parmi ces amendements, un calendrier réactualisé sur le cessez-le-feu permanent et sur le départ de l’armée israélienne de l’enclave côtière – notamment de Rafah et du corridor Philadelphi, qui court le long de la frontière qui sépare l’Égypte et Gaza, selon un officiel de l’un des pays médiateurs qui a demandé à s’exprimer anonymement.