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Le hashtag #bringbackourboys divise la Toile

Suite à l'enlèvement, et en pleine bataille d'opinion, la page Facebook de #bringbackourboys recueille déjà plus de 100 000 "like"

Capture d'écran de la page Facebook #Bringbackourboys
Capture d'écran de la page Facebook #Bringbackourboys

Après l’enlèvement de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, internautes israéliens et palestiniens se sont lancés dans une guerre de communication sur les réseaux sociaux, avec un même hashtag #bringbackourboys (« ramenez nos garçons »).

Côté israélien, la page Facebook de #bringbackourboys recueillait mercredi près de 100 000 « like », et on pouvait y trouver plusieurs milliers de messages de sympathisants réalisant des selfies aux quatre coins du monde avec des pancartes appelant à la libération des trois jeunes disparus.

Les Palestiniens, de leur côté, ont saisi l’occasion pour réclamer la libération des mineurs emprisonnés par Israël.

Les trois Israéliens – Eyal Yifrach, Naftali Frenkel et Gil-ad Shaar ont été kidnappés jeudi dernier, alors qu’ils faisaient de l’auto-stop. Les autorités israéliennes ont accusé une cellule du mouvement islamiste palestinien Hamas d’être derrière ce rapt.

Pour tenter de retrouver les trois jeunes gens, l’armée israélienne a déployé le plus important contingent de forces de sécurité en Cisjordanie occupée depuis la fin de la deuxième Intifada en 2005, sous le nom d' »Opération +Gardien de nos frères+ ».

Les services de communications de l’armée utilisent également désormais le hashtag #bringbackourboys, donnant une plus grande visibilité à cette campagne, qui s’affiche également sur les autobus de Jérusalem.

Le hashtag s’inspire du slogan #BringBackOurGirls lancé au Nigeria pour attirer l’attention sur le sort de plus de 200 lycéennes enlevées à la mi-avril par les islamistes de Boko Haram, qui a été repris par Michelle Obama et des centaines de milliers d’anonymes et de célébrités.

Bataille pour l’opinion

« Notre mission c’est de mettre la pression sur l’opinion internationale et développer une prise de conscience », explique Elizabeth Zlatkis, une étudiante en communication de 26 ans animatrice de cette campagne en ligne, qui revendique une démarche de « hasbara » (« campagne d’explication » en hébreu, un terme qui désigne les opération de relations publiques d’Israël).

Mais la contre-offensive n’a pas tardé dans le camp palestinien. Le hashtag #bringbackourboys a immédiatement été détourné par des militants dénonçant la détention par Israël de mineurs palestiniens qui étaient au nombre de 196 en mai, selon Addameer, une ONG palestinienne de soutien aux prisonniers.

« Israël a fait une erreur en utilisant ce hashtag facilement détournable. Il y a tellement de documentation disponible sur les arrestations par l’armée de mineurs palestiniens », dit à l’AFP Rami Abou Abdo, un cybermilitant palestinien.

Mme Zlatkis ne s’offense pas de ce détournement, assurant que la campagne israélienne « n’a aucun but politique ou militant ». Par précaution, elle veille à ce qu’aucun appel à la haine ne figure sur la page #bringbackourboys.

Car cette bataille pour l’opinion a pris un tour nettement moins bon enfant depuis quelques jours, avec l’apparition sur Facebook d’une page « Tuons un terroriste palestinien par heure jusqu’à ce que les adolescents reviennent ». Cette page a déjà reçu près de 20.000 soutiens et était mercredi toujours en ligne malgré des signalements d’usagers auprès de Facebook.

Les médias israéliens se faisaient également largement écho mercredi de l’utilisation par des Palestiniens sur internet d’un symbole figurant une main faisant le V de la victoire avec trois doigts –pour les trois jeunes Israéliens– un clair signe de soutien aux ravisseurs, selon ces médias.

 

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