Le jeune terroriste de Jérusalem revient sur ses aveux et clame son innocence
Ahmed Manasra, 13 ans, affirme que son cousin l’a convaincu de perpétrer une attaque au couteau mais qu’il s'est retracté au dernier moment
Ahmed Manasra, l’adolescent de 13 ans connu pour être le plus jeune terroriste dans la vague d’attaques palestiniennes qui sévissent depuis trois semaines, est revenu sur ses aveux et soutient qu’il n’a pas participé aux attaques au couteau de la semaine dernière à Jérusalem.
« Je n’ai poignardé personne car je n’aime pas le sang », a-t-il affirmé aux enquêteurs cette semaine après sa sortie de l’hôpital de Jérusalem où il a été soigné. Il souffrait en effet de blessures après avoir été percuté par une voiture alors qu’il tentait de fuir la scène du crime dans le quartier de Pisgat Zeev dans la capitale.
« Au milieu [de l’attaque] », a-t-il expliqué, « j’ai changé d’avis. C’est Hassan qui a donné les coups de couteau », s’est-il défendu selon le site Walla News. Il faisait référence à son cousin et complice âgé de 15 ans, Hassan Manasra, abattu par la police alors qu’il était en train de se précipiter sur les officiers, couteau à la main.
Deux Israéliens âgés de 13 et 25 ans ont été poignardés et blessés dans cette attaque.
« J’y suis allé avec mon cousin mais je n’ai poignardé personne, je lui ai même demandé de ne pas poignarder l’autre garçon », ajoute Manasra. « Je voulais poignarder des Juifs mais j’ai changé d’avis. Mon cousin m’avait convaincu de venir avec lui ».
L’avocat de Manasra a déclaré à la police que son client n’était « pas responsable de ses actes » et que son cousin Hassan l’avait convaincu de participer à l’attaque avec lui.
Les procureurs ont l’intention d’accuser Manasra de deux charges de tentative d’homicide mais ce dernier est trop jeune pour être détenu en prison. La loi criminelle israélienne dispense de prison les enfants de moins de 14 ans et ce, quelle que soit la gravité du crime qu’ils ont commis. Selon la procédure criminelle israélienne, l’accusation doit être classée avant le 1er novembre alors que Manasra n’aura 14 ans qu’en janvier.
Manasra était devenu le centre de la querelle médiatique israélo-palestinienne après que le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’était exprimé dans un discours à Ramallah mercredi dernier contre « l’agression par Israël et les résidents des implantations qui commettent des actes de terreur contre notre peuple » et qui « exécutent nos enfants de sang-froid, comme ils l’ont fait pour Manasra et d’autres enfants, à Jérusalem et ailleurs ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait immédiatement riposté, accusant Abbas de répandre « incitation et mensonges » en prétendant que Manasra avait été tué par des Israéliens à la suite de l’attaque du 12 octobre.
Vendredi, un officiel du cabinet d’Abbas était revenu sur l’accusation et avait déclaré que le chef de l’Autorité palestinienne avait été induit en erreur sur l’état de santé de Manasra.