« Le Juif rouge », un roman qui imagine un superhéros juif au 20e siècle
Le premier roman de Stéphane Giusti décrit les tragédies antisémites du siècle dernier à travers la figure d'un soldat roumain dont la mission est de sauver tous les Juifs
La rentrée littéraire de septembre offre l’occasion pour le réalisateur français Stéphane Giusti (« Odysseus », « Douce France ») de signer son tout premier roman, intitulé Le Juif rouge.
L’histoire commence en Roumanie durant la Première Guerre mondiale. Aaron Tamerlan Muntaneu, soldat roumain terré dans les tranchées des Carpates, tente de sauver sa peau et celle de son compagnon de combat.
Celui-ci se méfie et tente, un soir, d’étrangler son compagnon en lui criant : « Tu ne peux pas être Roumain et tu ne le seras jamais ! Tu es un diable de Juif ! »
Aaron riposte et tue son agresseur dès le début du roman. Le voici sous le coup d’une malédiction : un « dybbouk » (démon du folklore juif d’Europe centrale et orientale) lui offre l’immortalité mais lui confère aussi la responsabilité écrasante de sauver les Juifs.
Mais pour Aaron, c’est mission impossible, dans le contexte d’un 20e siècle rongé par l’antisémitisme. Pourtant, il appartient à la lignée légendaire des « Juifs rouges », héritier de ces « guerriers khazars » chargés de protéger le peuple élu.
À travers le récit de ce superhéros bien malgré lui, le lecteur traverse ce 20e siècle jalonné de désastres qui s’abattent sur les Juifs d’Europe, des pogroms à la Shoah.
Il peut aussi y croiser le leader sioniste Haïm Arlozoroff, qui fuit les persécutions en Ukraine pour développer un foyer juif en Palestine.
Le roman s’achève à Tel Aviv, au début du siècle suivant, par ces mots tragiques : « Nous vivons derrière un mur comme nous y vécûmes ailleurs, mais ce mur-là, nous l’avons élevé nous-mêmes. »