Le Ku Klux Klan, qui ouvre de nouveaux groupes, est toujours une menace pour les Etats-Unis, dit l’ADL
Un nouveau rapport établit que le mouvement raciste et antisémite a 42 groupes actifs. Plus de la moitié se sont formés ou ont repris leurs activités au cours des trois dernières années
Le Ku Klux Klan représente encore « une menace pour la société » même si le mouvement est relativement instable et désorganisé, selon l’ADL (Anti-Defamation League).
Les conclusions d’un rapport de l’ADL rendu public cette semaine attestent que 42 groupes du KKK sont encore actifs dans 33 états, et le nombre de membres au sein du mouvement est estimé à 3 000. Plus de la moitié des groupes se sont formés ou se sont reconstitués au cours des trois dernières années.
Mais le Ku Klux Klan est assailli par les querelles internes, les rumeurs et les changements fréquents de leadership – « qui causent la perte de membres au sein des alliances et des groupes ainsi que des scissions », avec même « la présence de bien moins de 50 à 100 membres actifs dans les plus importants Klans, tandis que la majorité d’entre eux comptent moins de 25 membres », selon le rapport.
La majorité des groupes se concentrent dans le sud et dans l’est des Etats-Unis, avec une légère augmentation depuis le début de l’année 2016.
Environ la moitié des groupes souscrivent à l’idéologie suprématiste blanche « traditionnelle » avec un sentiment « à prédominance anti afro-américaine, anti-immigration et homophobe », mais un « nombre croissant de Klans – approximativement 40 % – font la promotion d’une idéologie du Klan infusée de croyances néo-nazies. »
« Les dix pour cent restants sont des adhérents de Christian Identity, une secte religieuse raciste et antisémite qui existe depuis longtemps », a fait savoir l’ADL.
Le rapport a montré que certains groupes sont encore impliqués dans les activités criminelles et dans la violence mais qu’ils ont formé des alliances avec d’autres groupes suprématistes blancs dans l’espoir de retrouver une continuité, tout en devant également faire face à « la concurrence de l’Alternative-right’ qui émerge actuellement et d’un nombre croissant de gangs de prisonniers suprématistes blancs ».
Leur principale activité est la « distribution de prospectus racistes, antisémites, homophobes et islamophobes », a fait savoir le rapport.
« Ces racistes et fanatiques endurcis tentent de faire se propager la peur », a estimé Jonathan Greenblatt, directeur de l’ADL, « et s’ils sont insatisfaits de ce que leur propose le Klan, ils partent vers d’autres groupes à l’extrême de l’extrême-droite ».
Oren Segal, directeur du centre de l’ADL sur l’extrémisme, a indiqué que malgré le déclin du groupe depuis son apogée, « nous constatons encore la même idéologie extrémiste qui se manifeste dans la violence pour certains de ses membres présumés ».
« La colloboration quelque peu nouvelle avec certains de suprématistes blancs les plus véhéments ici est une tendance préoccupante que nous continuerons à contrôler et à exposer ».