Le leader juif de la méditation Jonathan Omer Man décède à l’âge de 89 ans
Le rabbin, qui a fondé une communauté juive égalitaire et non confessionnelle à Los Angeles, avait rencontré le Dalaï Lama en 1990
JTA – Jonathan Omer Man, rabbin et pionnier de la méditation juive dont la rencontre avec le Dalaï Lama en 1990 a été décrite dans le best-seller de Rodger Kamenetz Le Juif dans le Lotus, est décédé mardi dernier à l’âge de 89 ans.
Omer Man faisait partie d’une délégation de Juifs, comprenant des rabbins de diverses confessions, qui s’était rendue à Dharamshala, en Inde, dans le cadre d’un dialogue inter-confessionnel avec le chef en exil du bouddhisme tibétain. Le livre de Kamenetz, paru en 1994, s’intéressait en grande partie aux rabbins et aux penseurs juifs comme Omer Man, qui cherchaient à insuffler dans la pratique juive des techniques et des idées tirées des religions orientales, et peut-être à comprendre pourquoi de nombreux jeunes Juifs étaient attirés par d’autres traditions que la leur.
À cette fin, Omer Man a également fondé Metivta, une communauté juive égalitaire et non confessionnelle basée à Los Angeles, qui met l’accent sur l’apprentissage des textes juifs et la méditation. Omer Man enracinait ses leçons et ses techniques dans les traditions mystiques juives, notamment la Kabbale et les enseignements des maîtres hassidiques.
« Il y a toujours eu des Juifs qui suivaient une voie mystique traditionnelle, et il n’y a jamais eu de consensus rabbinique », avait-il déclaré à un journaliste en 2004. « Tout ce qu’il y a toujours eu, c’est ‘notre groupe contre le leur’. »
Né Derek Orlans à Portsmouth, en Angleterre, en 1934, Omer Man a passé des années à travailler dans un kibboutz en Israël avant que ses jambes ne soient paralysées par la polio. Il s’est installé à Jérusalem où il a occupé divers emplois – électricien, enseignant et dans l’industrie de l’édition – avant d’être captivé par l’étude de la mystique juive au milieu de la trentaine.
Il a reçu une ordination rabbinique privée du rabbin Zalman Schachter-Shalomi, le fondateur du Jewish Renewal movement, et en 1981, il s’est installé à Los Angeles, où il a été invité par le conseil Hillel de Los Angeles à mettre en place un programme de sensibilisation pour les « Juifs religieusement aliénés » – en particulier ceux qui s’intéressent à des religions telles que l’hindouisme et le bouddhisme.
« Il a travaillé pendant plusieurs années sur une base individuelle », a écrit Kamenetz dans Le Juif et le Lotus. « Jonathan avait entamé une conversation avec des jeunes Juifs de Los Angeles. Lorsqu’ils ont appris que Jonathan allait bientôt ouvrir une école de méditation juive, ils se sont immédiatement inscrits pour étudier avec lui. »
Omer Man a été l’un des enseignants fondateurs de l’Institute for Jewish Spirituality (Institut de spiritualité juive), une organisation fondée en 1999 qui développe et enseigne des pratiques spirituelles juives telles que la méditation, le yoga, l’étude de la Torah, le chant et les niggounim – le chant d’une mélodie sans paroles.
Il est l’auteur de nombreux essais, de nouvelles et de proses, et a enseigné et donné de nombreuses conférences.
Omer Man, qui résidait à Berkeley, en Californie, était marié à Nan Gefen, auteure de fiction et de non-fiction. Leur famille recomposée compte sept enfants et dix petits-enfants. La famille a récemment accueilli un arrière-petit-fils.
« Les gens sont très attachés à l’idée de rendre le judaïsme plus amusant », avait déclaré Omer Man à Kamenetz dans Le Juif dans le Lotus. « Mais l’amusement n’est pas la joie. La joie, c’est la connaissance extatique de toutes les parties de son être, une façon intégrée de connaître. C’est une véritable quête. »