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Le Liban demande au Hezbollah d’éviter la guerre, selon un haut diplomate libanais

Abdallah Bouhabib a déclaré qu'il essayait d'empêcher le groupe terroriste de pousser le Liban à la guerre contre Israël, mais il admet n'avoir que peu de contrôle sur la puissante milice terroriste

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bouhabib, à Beyrouth, au Liban, le 19 décembre 2021. (Crédit : Hassan Ammar/AP Photo)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bouhabib, à Beyrouth, au Liban, le 19 décembre 2021. (Crédit : Hassan Ammar/AP Photo)

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bouhabib, a déclaré à CNN mercredi qu’il essayait de convaincre le Hezbollah de faire marche arrière et d’empêcher le groupe de pousser le Liban à la guerre contre Israël, mais il admet que Beyrouth a peu de contrôle sur la puissante milice terroriste.

« Ce n’est pas comme si nous pouvions leur donner des ordres. Nous ne faisons pas croire que nous pouvons [leur donner des ordres], mais nous pouvons les convaincre et je pense que cela fonctionne dans ce sens », a-t-il déclaré à la chaîne lors d’une visite à Washington.

Il a affirmé que le Liban « ne veut pas de guerre » et craint que les escarmouches entre Israël et le groupe terroriste, qui se sont principalement limitées à la région frontalière, ne s’étendent.

« Nous n’aimons pas une guerre régionale parce qu’elle est dangereuse pour tout le monde. Dangereuse pour le Liban, dangereuse pour Israël et pour les pays qui entourent Israël », a-t-il déclaré.

Sans fournir aucune preuve, BouHabib accuse par ailleurs Israël d’être à l’origine de la double explosion qui s’est produite sur la tombe du général iranien Qassem Soleimani, dans laquelle 84 personnes ont été tuées.

Le Liban, frappé par une grave crise économique, redoute une extension de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée il y a près de trois mois suite aux massacres barbares perpétrés par des terroristes du Hamas et des civils gazaouis.

L’armée libanaise, qui joue un rôle crucial dans le maintien de la stabilité dans le pays, peine à subvenir aux besoins essentiels de ses 80 000 militaires. En plus de l’aide de la France, elle a notamment bénéficié d’aides ponctuelles du Qatar et des Etats-Unis pour payer leurs salaires.

La France a fourni 15 tonnes de fret sanitaire pour soutenir l’armée libanaise ces deux derniers mois, et prévoit d’approfondir la coopération médicale avec des projets structurels, a indiqué mardi une source proche du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.

Les médicaments, notamment des antibiotiques ou antidouleurs, ont été destinés à l’hôpital militaire de Beyrouth, où sont soignés soldats et civils, selon cette source.

« Un projet de coopération médicale commun entre les deux services de santé des armées français et libanais se traduira rapidement par la signature d’un document officiel », a déclaré un membre de l’entourage du ministre à l’AFP, citant le lancement de projets de formation des soignants militaires ou le renforcement des capacités d’accueil.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre, plus de 50 % des réservations de voyage au Liban ont été annulées pour les vacances d’hiver, écrit la Banque mondiale, pointant que « la dépendance du Liban à l’égard du tourisme et des entrées de fonds des travailleurs à l’étranger n’est ni une stratégie économique viable ni un plan de résolution de la crise économique ».

Et de poursuivre qu' »avant même que n’éclate le conflit actuel, il n’était guère vraisemblable que la croissance morose indiquée par les projections pour 2023 perdure ».

Le produit intérieur brut (PIB) devrait diminuer « entre -0,6 % et -0,9 % en fonction de l’ampleur du choc touristique », prédit-elle.

L’économie libanaise s’est effondrée fin 2019, plongeant la majorité de la population dans la pauvreté, selon les Nations unies.

Largement accusés de corruption, les politiques ont été incapables de se mettre d’accord sur des mesures de sauvetage de l’économie ou sur un nouveau chef d’État.

Le Liban est dirigé par un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs limités. Il n y a actuellement pas de président, les législateurs ayant échoué à plusieurs reprises à élire un nouveau dirigeant.

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