Le Liban rappelle son ambassadeur à Paris visé par une enquête pour viol
Le rappel à Beyrouth de Rami Adwan devrait réduire la probabilité qu'il comparaisse devant des tribunaux en France, le Liban n'extradant pas ses ressortissants
Le Liban a rappelé son ambassadeur à Paris, Rami Adwan, visé par une enquête en France pour viol et violences volontaires, a annoncé jeudi le ministère des Affaires étrangères.
La justice française a ouvert une enquête pour viol et violences volontaires après des plaintes de deux anciennes employées de l’ambassade, avaient indiqué le 2 juin des sources proches de l’enquête confirmant des informations d’un média français en ligne, Mediapart.
« A la suite de (…) l’envoi, par le ministère des Affaires étrangères, d’une commission d’enquête à l’ambassade à Paris, il a été décidé de rappeler l’ambassadeur Rami Adwan à l’administration centrale », a indiqué jeudi la diplomatie libanaise dans un communiqué.
Le ministère a ensuite annoncé avoir informé le Quai d’Orsay que « le conseiller Ziad Taan prendrait la tête de la mission en tant que chargé d’affaires ».
Mardi, la diplomatie libanaise avait envoyé une délégation à Paris pour enquêter sur cette affaire, en auditionnant notamment du personnel de l’ambassade.
Le rappel à Beyrouth de M. Adwan devrait réduire la probabilité qu’il comparaisse devant des tribunaux en France, le Liban n’extradant pas ses ressortissants.
Cette décision a été prise après que la France a demandé aux autorités libanaises de lever l’immunité de l’ambassadeur. Cette levée d’immunité est « nécessaire pour faciliter le travail de la justice française », avait indiqué lundi une source diplomatique à l’AFP.
La première femme, âgée de 31 ans, a porté plainte en juin 2022 pour un viol commis, selon son récit à la police, en mai 2020 dans l’appartement privé de l’ambassadeur, selon les sources proches de l’enquête.
Elle entretenait une « relation amoureuse » avec l’ambassadeur qui exerçait sur elle des « violences psychologiques et physiques avec humiliations quotidiennes ».
La deuxième femme, âgée de 28 ans, qui avait noué aussi une relation intime avec le diplomate, a porté plainte en février dernier pour dénoncer une série d’agressions physiques souvent commises après un refus d’un rapport sexuel.
L’avocat de Rami Adwan, Me Karim Beylouni, a indiqué à l’AFP que son client « conteste toute accusation d’agressions sous quelques formes que ce soit ». « Il a eu avec ces deux femmes entre 2018 et 2022 des relations amoureuses émaillées de disputes et de ruptures », a-t-il ajouté.