Le Liban reçoit une proposition américaine sur le litige frontalier avec Israël
Michel Aoun a appelé Mikati et le président du Parlement Nabih Berri pour les consulter sur "la manière de donner une réponse libanaise dès que possible".
La présidence libanaise a annoncé samedi avoir reçu un message du médiateur américain Amos Hochstein portant sur des propositions relatives à la démarcation de la frontière maritime avec Israël, sans en révéler le contenu.
Le Liban et Israël, pays voisins officiellement en état de guerre, négocient depuis deux ans par l’intermédiaire des Etats-Unis pour délimiter leur frontière maritime et lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures sur le gisement offshore controversé de Karish en Méditerranée orientale.
« Le président libanais Michel Aoun a reçu l’ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, qui lui a transmis un message écrit » de M. Hochstein sur « les propositions liées à la démarcation de la frontière maritime sud », a indiqué la présidence sur son compte Twitter.
Le bureau du Premier ministre Najib Mikati a également fait état d’une rencontre entre lui et Mme Shea « qui (lui) a remis une offre écrite de la part du médiateur américain ».
Aucun des deux bureaux n’a donné d’information sur le contenu des propositions.
Selon la présidence, M. Aoun a appelé M. Mikati et le président du Parlement Nabih Berri pour les consulter sur « la manière de donner une réponse libanaise dès que possible ».
Hassan Nasrallah, chef du groupe terroriste armé du Hezbollah qui domine la vie politique au Liban, a mis en garde à plusieurs reprises Israël contre toute activité à Karish.
Samedi, il a salué « une étape très importante », se félicitant qu’il y ait « désormais un texte écrit ». « Les jours à venir seront cruciaux », a-t-il ajouté dans un discours télévisé.
A l’issue d’une visite le mois dernier au Liban, Amos Hochstein avait déclaré que des « progrès » avaient été réalisés dans les discussions indirectes entre le Liban et Israël sur cette épineuse question, mais qu’il restait « encore du travail à faire » avant de parvenir à un accord.
MM. Aoun et Mikati ont aussi fait état de progrès ces dernières semaines.
Israël considère que le gisement de Karish est situé dans sa zone économique exclusive, mais pour le Liban il se trouve dans des eaux contestées.
L’arrivée en juin à Karish d’un navire affrété par une société censée extraire du gaz pour le compte de l’Etat hébreu avait exacerbé les tensions et poussé le Liban à réclamer une reprise des négociations, qui avaient été suspendues à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée.