Le maire de Nazareth a l’intention de créer un nouveau parti arabo-juif
Ali Salam a appelé les députés arabes à le rejoindre, à l'exclusion d'Ayman Odeh ; des rumeurs circulent sur la présence du maire de Haïfa dans la faction juive
Ali Salam, le maire de Nazareth, ville à majorité arabe, a annoncé jeudi son intention de fonder un parti commun arabo-juif pour le prochain cycle électoral.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision de la Knesset, Salam a appelé les partis qui composent la Liste arabe unie à le rejoindre dans sa course au prochain cycle électoral, mais a notamment exclu Hadash, la plus grande et la plus stable des factions du parti, dirigée par Ayman Odeh.
Salam, dans une attaque personnelle contre Odeh, a déclaré qu’il n’était « pas invité » à rejoindre son nouveau parti politique, et a ajouté sur un ton sarcastique : « Odeh est trop grand pour nous, nous ne sommes pas à son niveau ».
Des rumeurs ont commencé à circuler quant aux possibles politiciens juifs qui pourraient rejoindre la liste.
Selon un reportage diffusé en octobre par une station de radio du nord, l’ancien maire de Haïfa, qui à trois mandats à son actif, Yona Yahav, figure en tête de liste des possibilités.
Interrogé sur ses projets de rejoindre le nouveau parti, Yahav a déclaré que c’était « actuellement un secret. Quand cela deviendra plus réel, nous vous le ferons savoir ».
Yahav a poursuivi en disant que « cela ne devait pas être rendu public et qu’il est trop tôt pour tout gâcher », avant d’affirmer qu’il était « le juif le plus populaire de la communauté arabe ».
L’animosité entre Salam et Odeh n’a rien de surprenant : en 2015, alors qu’Odeh se préparait à interviewer une équipe de journalistes à Nazareth, Salam s’est retrouvé dans son véhicule et s’est mis à l’injurier.
« Ayman, va t’occuper ailleurs, tu nous as ruiné la ville ! », avait-il crié en arabe. « Sortez d’ici, assez avec les interviews. Tu nous as ruiné la ville. »
Salem a reproché à Odeh, entre autres politiciens arabes, d’avoir soutenu les violentes manifestations palestiniennes et a déclaré à la radio de l’armée de l’époque qu’il pensait que les dirigeants arabes devaient faire entendre leur voix de manière appropriée, qui ne serait pas préjudiciable aux Palestiniens.
En 2018, Salam a annoncé qu’il faisait l’objet d’une enquête criminelle. La police avait alors détenu un certain nombre de fonctionnaires de Nazareth pour les interroger sur des soupçons de vol, d’acceptation d’un cadeau illégal dans des circonstances aggravées, de fraude et d’abus de confiance.
Salam a alors indiqué que les soupçons de la police à son encontre étaient le résultat de tentatives d’adversaires – qu’il n’a pas nommés – visant à le discréditer.
« J’ai été convoqué pour un interrogatoire, puis je suis immédiatement retourné au travail », a déclaré Salam selon le site d’information Ynet, ajoutant que certaines personnes étaient « déterminées à nuire à notre travail en ville ».
Jeudi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il n’y avait « aucun doute » que des élections allaient avoir lieu, et a blâmé ses partenaires de la coalition alors que deux ministres de Kakhol lavan ont confirmé que le parti envisageait de soutenir une motion de censure la semaine prochaine qui ferait tomber le gouvernement.