Le maire de NYC veut utiliser la technologie israélienne pour maintenir l’ordre
Eric Adams déclare, après ses rencontres avec les chefs de la police israélienne, qu'il n'utilisera pas de mesures de surveillance qui "violent nos droits"
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.
Le maire de New York, Eric Adams, a rencontré mercredi des responsables israéliens de la police et de la sécurité pour discuter des technologies en matière de sécurité publique au terme de son voyage dans le pays.
Adams, un ancien capitaine de police, a déclaré qu’il avait demandé aux responsables de la police de New York d’envisager d’adopter des éléments du système israélien de drones et des tactiques de contrôle des foules, mais il s’est abstenu de cautionner d’autres méthodes de sécurité israéliennes lors d’une réunion d’information en ligne avec les journalistes, mercredi soir.
« De nombreuses forces de police à travers le monde utilisent des méthodes qui ne sont pas appropriées à notre ville, et nous n’utiliserons aucune méthode qui serait contraire à nos droits ou aux lois de notre pays », a déclaré Adams, en réponse à une question sur les tactiques de sécurité israéliennes qui ont fait l’objet de critiques de la part de groupes de défense des droits, notamment l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale pour identifier les Palestiniens.
Adams a également fait l’éloge des méthodes utilisées par la police israélienne pour « gérer stratégiquement et avec succès une grande foule ».
« Nous ne pourrions utiliser certaines de ces méthodes, mais il y en a d’autres qui sont très humaines », a déclaré Adams. « Lorsque nous avons dû faire face à un incident similaire dans notre ville, nous nous sommes interrogés sur la meilleure façon de procéder. Et ils ont appris à le faire correctement. Et nous sommes repartis avec certaines de ces tactiques ».
La police israélienne a été largement critiquée ces dernières semaines pour ses tactiques de plus en plus agressives à l’encontre du mouvement de protestation qui dure depuis huit mois et qui s’oppose aux projets du gouvernement visant à affaiblir le système judiciaire. L’ancien chef de la police de Tel Aviv, qui a supervisé les plus grandes manifestations, attirant chacune plus de 100 000 participants par semaine, a affirmé avoir été limogé pour des raisons « politiques », car il a ignoré la demande du ministre de la Sécurité nationale de faire preuve de beaucoup plus de fermeté à l’égard des manifestants.
Dirigée par de nouveaux responsables, la police de Tel Aviv s’est montrée plus agressive, faisant appel à la garde montée et aux canons à eau lorsque les manifestations se sont intensifiées à l’approche des vacances parlementaires qui ont commencé à la fin du mois de juillet. Plusieurs manifestants ont été blessés.
Accompagné du commissaire de police israélien Kobi Shabtaï lors de sa visite à l’Académie nationale de police, Adams a déclaré qu’un autre domaine que la ville de New York explorerait davantage était la technologie israélienne des drones.
« Je suis intéressé par la manière dont nous pourrions utiliser les drones de manière appropriée et ils disposent des meilleures technologies en matière d’utilisation des drones pour la détection précoce », a déclaré Adams.
Il a ajouté que la ville de New York étudierait notamment la manière dont Israël « utilise les motos et les drones ensemble, ce que nous n’avons pas fait dans la ville », afin d’orienter les agents d’intervention de manière à éviter les ralentissements dus à la circulation.
La première commissaire adjointe du NYPD, Tania Kinsella, qui a accompagné le maire en Israël, assurera le suivi, selon Adams.
« Nous sommes impatients de nouer d’excellentes relations avec eux et d’explorer leur technologie », a-t-il ajouté, la qualifiant de « technologie spécifiquement conçue pour concilier sécurité publique et justice ».
Sans s’étendre sur les méthodes policières que la ville de New York n’adoptera pas, le maire a résumé sa visite en affirmant que « nous sommes tous liés » par le souci d’améliorer la sécurité publique tout en protégeant les droits individuels.
Il a ensuite rencontré des représentants de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, mais a refusé de fournir toute information sur les détails de la réunion.
Mardi, Adams a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avec qui il a discuté de la refonte du système judiciaire israélien, des technologies et de la réponse à apporter en cas de crise. Il a également rencontré des représentants des mouvements de protestation contre le gouvernement.
« J’ai écouté, je n’ai pas donné mon avis, je pense que c’est au peuple d’Israël de décider de son destin. Il était important pour moi de rencontrer les gens des deux camps et de les écouter, a déclaré Adams, mais je n’ai pas exprimé mon opinion ni dans un sens ni dans l’autre. »
Mercredi, Adams a rendu visite au président Isaac Herzog et a rencontré le ministre ultra-orthodoxe des affaires de Jérusalem et du patrimoine, Meir Porush. Adams, qui est le maire de la ville comptant la population juive la plus importante au monde – plus importante que celle des villes israéliennes – est considéré comme étant proche des communautés juives de New York, y compris des communautés ultra-orthodoxes.
Une visite prévue avec le leader de l’opposition Yair Lapid a été annulée pour ce que Adams a décrit comme des conflits d’horaires, tandis que le bureau de Lapid a refusé de commenter les raisons pour lesquelles la réunion n’a pas eu lieu.
Adams a également rencontré le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, mercredi soir, avant son vol de retour prévu pour New York tôt jeudi matin.