Le maire de Sderot refuse le retour des habitants dès le 4 février
Après que Netanyahu a, semble-t-il, ordonné un retour anticipé des résidents pour réduire les dépenses gouvernementales, Alon Davidi a présenté une liste de demandes sécuritaires
Le maire de Sdeot a indiqué que les résidents de la ville, qui ont été évacués, ne se conformeront pas à la décision prise par le gouvernement de les renvoyer vivre dans la localité dès le début du mois prochain.
Le maire Alon Davidi a présenté une liste de toutes les conditions qui permettront aux résidents de revenir dans la journée de dimanche. Parmi elles, le dépeuplement total du nord de la bande de Gaza et la prolongation, jusqu’au mois de juin, des indemnités accordées aux évacués pour qu’ils puissent se reloger dans l’intervalle.
C’est la dernière d’une série de querelles entre le gouvernement et les résidents et autres représentants de Sderot, qui ont protesté de manière répétée contre ce qu’ils considèrent comme l’échec, de la part de l’État, à les protéger face aux terroristes palestiniens qui lancent des roquettes en direction de la ville depuis 2001.
« Nous ne retournerons pas dans nos maisons à moins que nos conditions soient prises en compte », a écrit le maire suite à des informations parues dans les médias, dimanche, qui ont indiqué que le cabinet avait réactualisé son plan pour le retour des habitants de Sderot, finalisant la date du 4 février. Dans un plan dévoilé la semaine dernière, l’échéance avait été fixée au mois d’août.
Le centre de Sderot – une ville peuplée d’environ 27 000 résidents – se trouve à environ 2,5 kilomètres de la frontière avec Gaza.
Les habitants de la localité se préparent à manifester, mardi, devant la Kirya, le quartier-général de l’establishment de la Défense à Tel Aviv. « Nous sommes abandonnés encore une fois. Les résidents de Sderot se montrent aujourd’hui pour défendre leurs foyers avant qu’il ne soit trop tard. Une réalité différente pour Sderot, » est-il écrit sur une bannière faisant la promotion du mouvement de protestation qui circule sur les réseaux sociaux.
Dans ses écrits, Davidi présente les conditions permettant un retour à Sderot – avec notamment la transformation du nord de la bande de Gaza en « zone de tir », selon ses propres mots, et le déploiement de deux divisions de l’armée israélienne dans le secteur.
Il demande aussi au gouvernement de continuer à fournir des logements gratuits aux évacués et des indemnités à ceux qui ne peuvent pas bénéficier de ces derniers. Les adultes évacués touchent actuellement 200 shekels – 100 shekels pour les enfants – par jour de la part de l’État.
La fin du versement de ces indemnités est le principal outil à disposition du gouvernement pour inciter les 60 000 évacués environ du sud du pays à retourner chez eux. 40 000 personnes vivant à la frontière avec le Liban – où le groupe terroriste du Hezbollah, par ses tirs de missile, prend pour cible les Israéliens – ont aussi été déplacées.
Sderot figurait dans la liste des localités où le retour prévu des habitants était programmé au mois d’août, selon le plan mis en place par l’Autorité Tekuma, une instance gouvernementale chargée de réinstaller et de remettre en état les communautés qui avaient été évacuées dans le sud d’Israël suite au massacre du 7 octobre et suite à la guerre qui a suivi.
Mais une information qui a filtré dimanche a signalé que le ministère de l’Éducation se préparait au retour d’environ 25 000 élèves à Sderot et dans le conseil régional de Shaar Hanegev voisin, le 4 février. Davidi, le maire, a écrit dimanche qu’il confirmait que le gouvernement prévoyait le retour de tous les résidents à cette date.
Une porte-parole de l’Autorité Tekuma s’est refusée à tout commentaire, disant au Times of Israel que l’organisation « suit les décisions qui sont prises par le cabinet ». Selon la Douzième chaîne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné le retour des habitants de Sderot et des résidents de deux petites communautés adjacentes, le kibboutz Gevim et Ibim, un petit village.
Le reportage diffusé par la Douzième chaîne a indiqué que cette décision avait été prise suite aux pressions exercées par le ministre des Finances, qui réclame une diminution du coût induit par les logements occupés par les évacués. L’engagement pris par le ministère de l’Éducation de relancer la scolarité des 25 000 élèves de Sderot et de ses environs a aussi tenu un rôle dans cette décision, a précisé la chaîne.
L’assaut du 7 octobre – les hommes du groupe terroriste du Hamas s’étaient infiltrés sur le sol israélien et ils avaient tué au moins 1 200 personnes, prenant aussi 240 personnes en otage – a été également l’attaque terroriste la plus meurtrière de toute l’histoire de Sderot. Les hommes armés ont abattu des dizaines d’habitants et de nombreux agents de police. Le commissariat de la ville a été incendié au cours d’affrontements avec les terroristes qui avaient trouvé refuge à l’intérieur. Il a été ultérieurement rasé.