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Le militaire accusé de 79 agressions sexuelles pourrait toucher une pension militaire

Le lieutenant-colonel Dan Sharoni, qui devrait plaider coupable au terme d’un accord avec les procureurs militaires, avoue avoir filmé des dizaines de soldats à leur insu

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Dan Sharoni, un officier de Tsahal accusé de délits sexuels, arrive pour une audience au tribunal militaire de Beit Lid, le 24 juillet 2022. (Crédit : Flash90) (Crédit : Facebook)
Dan Sharoni, un officier de Tsahal accusé de délits sexuels, arrive pour une audience au tribunal militaire de Beit Lid, le 24 juillet 2022. (Crédit : Flash90) (Crédit : Facebook)

L’officier de l’armée israélienne qui fait face à 79 chefs d’accusations pour avoir filmé, pendant huit ans au moins, des dizaines de subordonnés, nus, à leur insu mais également s’être procuré des photographies à connotation sexuelle de soldats et de civils, devrait plaider coupable, selon une information publiée lundi.

En décembre, le lieutenant-colonel Dan Sharoni a été inculpé pour avoir utilisé des caméras cachées, certaines dissimulées à l’intérieur de chargeurs de téléphone, pour filmer des soldats placés sous son commandement, dans les casernes et dans les douches. Il est également accusé de s’être emparé des téléphones des soldats, pour des motifs spécieux, et d’en avoir consulté le contenu, à la recherche de photos nues ou intimes, qu’il aurait copiées sur son propre téléphone.

L’acte d’accusation recense les cas de 49 victimes, femmes et hommes, mais il pourrait y en avoir eu bien davantage. La majorité sont des soldats, mais il a également filmé à leur insu des civils car il avait installé des caméras dans plusieurs maisons, dont la sienne. On lui reproche en outre d’être entré dans la chambre de certaines de ses victimes pendant leur sommeil et de s’être masturbé en les filmant.

Sharoni serait sur le point de signer une reconnaissance de culpabilité avec les procureurs militaires, a rapporté lundi soir le site d’information Ynet.

Aux termes de cet accord, il devrait avouer les faits qui lui sont reprochés, exprimer des remords, mais aussi percevoir une pension militaire, alors même qu’il n’a pas cumulé le nombre d’annuités requis.

Sharoni est à deux ans de l’âge requis pour bénéficier d’une pension militaire, aussi son procès a-t-il été programmé pour avril 2024, a rapporté Ynet.

Les pensions militaires sont généreuses et, comme elles sont accordées à partir de 46 ans, elles donnent aux officiers la possibilité d’entamer une deuxième carrière en plus de cette confortable retraite.

L’armée israélienne a déclaré que les procureurs avaient informé les victimes de la possibilité qu’un accord soit conclu avec Sharoni, pour qu’il avoue, indemnise ses victimes et soit libéré de l’armée.

« Après la cessation de service, la possibilité de révoquer la pension de l’officier sera envisagée », a déclaré Tsahal dans un communiqué, en réponse à l’information donnée par Ynet selon laquelle il pourrait percevoir une confortable pension.

Démis de ses fonctions, Sharoni est emprisonné depuis son arrestation, en novembre dernier.

Des centaines de photographies et vidéos de soldats et de civils, entièrement ou partiellement dénudés, ont été trouvées en possession de Sharoni au moment de son arrestation, annonçait l’armée l’an dernier.

Les victimes sont, dans l’ensemble, des soldats et officiers avec
lesquels Sharoni a entretenu des relations proches.

L’acte d’accusation a été déposé contre Sharoni devant un tribunal militaire spécial, au siège de Tsahal, à Tel Aviv. Il fait face à 43 chefs d’accusation pour violation de la vie privée, 30 pour attentat à la pudeur, un pour tentative d’attentat à la pudeur – une affaire dans laquelle il a installé une caméra cachée dans la chambre d’une victime mais s’est contenté de le photographier habillé -, trois pour piratage d’un ordinateur, un pour entrave au travail d’un agent de la police militaire et enfin un pour conduite indigne d’un soldat.

Selon l’acte d’accusation, Sharoni aurait commis ses exactions entre 2013 à 2021, au sein de trois unités de l’armée.

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