Un officier de Tsahal arrêté pour avoir filmé des soldates à leur insu
Le lieutenant-colonel Dan Sharoni aurait enfermé sa subordonnée en quarantaine, caché des caméras dans la salle de bain ; "il m'a filmée 24 heures sur 24", dit-elle
Un officier de l’armée israélienne a été arrêté il y a deux semaines pour des délits sexuels présumés, notamment pour avoir filmé secrètement des soldates. Un embargo interdisant la publication de l’affaire a été levé mercredi.
Dan Sharoni, lieutenant-colonel dans une école de conduite militaire sur la base de Bahad 6, est soupçonné de délits, notamment d’atteinte à la vie privée.
Pendant plusieurs années, sur différentes bases où il a servi, Sharoni aurait filmé des soldates à l’aide de caméras cachées. Certains de ces appareils étaient déguisés en chargeurs de téléphone portable.
Sharoni aurait commis des délits similaires à l’encontre de femmes civiles, selon la Douzième chaîne.
Il est également soupçonné d’avoir transféré illégalement des photos intimes de soldates sous son commandement sur son propre téléphone portable.
Mercredi, il a été traduit devant un tribunal militaire spécial dans le complexe militaire de la Kirya à Tel Aviv.
Au moins 15 femmes sont plaignantes dans cette affaire, mais il est probable que beaucoup plus soient impliquées, a rapporté la chaîne publique israélienne Kan.
« Sharoni a choisi de filmer plus de 30 filles en secret pendant cinq ans. Je suis l’une d’entre elles, » a écrit l’une des victimes présumées dans un message largement diffusé sur les réseaux sociaux.
Elle a dit qu’elle avait considéré Sharoni comme une figure paternelle, un ami et un commandant efficace, mais que « tout n’était que mensonge. »
« Il y a un mois, il m’a mise en quarantaine sur la base dans sa chambre », a-t-elle écrit. « Lorsque je suis entrée dans la chambre de Dan, je suis tombée sur plusieurs chargeurs connectés à des prises. J’ai reçu un message de sa part m’ordonnant de ne retirer aucun des chargeurs. »
« Il s’est avéré que tout était relié à des caméras – une caméra en face du lit, une caméra dans la douche, une caméra dans la salle de bain et dans tous les autres endroits auxquels seul un pervers peut penser. »
« Les caméras me filmaient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en train de m’habiller, sous la douche, en train de me sécher avec une serviette, en train de dormir », a-t-elle déclaré, ajoutant que d’autres femmes avaient des éléments pour appuyer le fait que Sharoni avait piraté leurs téléphones et les avait filmées dans leurs locaux d’habitation.
L’affaire fait suite à deux autres incidents très médiatisés de délits sexuels présumés contre des soldates.
Mercredi, le commandant de la prison de Gilboa, Freddy Ben Shitrit, a semblé confirmer des informations de 2018 selon lesquelles des soldates qui effectuaient leur service militaire dans l’établissement pénitencier en tant que gardiennes étaient « prostituées » par leurs supérieurs pour assouvir les besoins obscènes de terroristes palestiniens détenus.
La semaine dernière, un officier d’une unité d’élite de la marine a été inculpé de trois chefs d’accusation de viol à l’encontre d’une soldate.