Le ministère de l’Agriculture critiqué pour ne pas avoir arrêté l’exportation d’ovins vivants
Un groupe de défense des droits des animaux s'insurge contre la poursuite des "ignobles" exportations d'animaux vivants à des fins d'engraissement et d'abattage
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Un groupe de défense des droits des animaux qui fait campagne pour mettre fin à l’envoi d’animaux vivants en Israël à des fins d’engraissement et d’abattage a critiqué dimanche le ministère israélien de l’Agriculture pour son manque d’action visant à mettre fin à ce qu’il appelle une « industrie honteuse et infâme ».
Le ministère israélien a annoncé qu’à partir de mai 2028, les exportations australiennes d’agneaux vivants cesseraient dans le monde entier, à la suite d’une décision du gouvernement australien.
L’Australie est l’un des principaux exportateurs mondiaux de viande ovine. En 2022 et 2023, la valeur estimée des exportations australiennes de viande ovine était de 4,5 milliards de dollars. Toutefois, les cargaisons vivantes représentaient moins de 2 % de ce commerce, soit environ 77 millions de dollars.
Selon les notes explicatives d’un projet de loi parlementaire australien visant à mettre un terme aux exportations d’ovins vivants, la demande de moutons vivants, qui sont engraissés dans leur pays de destination avant d’être abattus, est principalement le fait de clients du Moyen-Orient qui préfèrent abattre les animaux conformément à leurs coutumes culturelles ou religieuses.
Le projet de loi précise également que l’exportation d’animaux vivants « pourrait » entraîner des risques importants pour leur bien-être.
Des groupes de défense des animaux d’Australie, d’Israël et d’ailleurs ont à maintes reprises apporté la preuve des conditions de vie déplorables qui règnent sur les navires transportant du bétail, où les animaux baignent souvent dans leurs propres excréments.
Pas plus tard qu’en avril, plus de 14 000 animaux destinés à l’engraissement et à l’abattage en Israël sont arrivés au port de Haïfa après plus de trois mois de transit – dans l’une des plus longues expéditions de ce type en provenance d’Australie – après que le voyage a été détourné par les attaques des Houthis contre les navires en mer Rouge.
« Alors que des pays progressistes comme l’Australie comprennent enfin la gravité de la souffrance et de la cruauté liées au transport d’animaux vivants à travers les continents et prennent des mesures pour mettre fin à cette industrie honteuse et ignoble, Israël continue de pratiquer la politique de l’autruche et d’ignorer l’atrocité commise à l’encontre des animaux dans le cadre des exportations d’animaux vivants », indiquait le communiqué d’Israel Against Live Shipments.
En novembre 2018, la Knesset avait adopté un projet de loi visant à mettre fin aux exportations d’animaux vivants lors d’une lecture préliminaire qui n’a suscité aucune opposition.
S’il avait été adopté, le projet de loi, présenté par le député Miki Zohar (Likud), aurait mis fin aux importations dans un délai de trois ans et serait passé complètement à la viande réfrigérée importée.
Un mois plus tard, une loi visant à dissoudre la Knesset a été approuvée, annonçant quatre années d’élections législatives non concluantes et d’instabilité politique.