Le ministre de la Défense envisage la construction d’une nouvelle ville en Cisjordanie
Alors que les tensions entre les États-Unis et Israël sont à un point culminant, Gallant estime que la population israélienne devrait être encouragée à se déplacer vers l'est
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé jeudi qu’Israël devrait construire une nouvelle ville en Cisjordanie pour accueillir l’afflux de résidents à mesure que la population des implantations continue de croître.
Ces propos ont été tenus par Gallant lors d’une cérémonie célébrant l’agrandissement d’un point de contrôle clé en Cisjordanie sur la route 5, à l’est de Tel Aviv, dans le cadre d’un projet du ministère de la Défense visant à améliorer les seize points de passage situés le long de la Ligne verte.
Ses propos interviennent alors que les tensions entre Israël et Washington s’exacerbent et que la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza se poursuit. Les Palestiniens souhaitent que la Cisjordanie fasse partie d’un futur État, un arrangement qui est au cœur de la politique américaine visant à résoudre le conflit israélo-palestinien.
Se référant à la nécessité de relier les routes du nord de la Cisjordanie aux principales autoroutes israéliennes, Gallant a indiqué que « logiquement, une ville beaucoup plus grande devrait être développée » dans la zone située à l’est de l’implantation d’Ariel. Cette zone, a-t-il dit, est « la jonction la plus centrale qui nous permettra de détourner la population d’Israël vers l’est », selon un communiqué de son bureau.
Le directeur général du ministère de la Défense, Eyal Zamir, a expliqué que l’objectif était de « renforcer la sécurité et la qualité de vie ici, ce qui permettra l’expansion des implantations ».
L’agrandissement du poste de contrôle, qui a coûté 15 millions de shekels, a permis d’ajouter une voie supplémentaire afin d’accélérer le passage.
Ces remarques ont été faites un jour après que la Douzième chaîne a rapporté que le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, semblait avoir posé un ultimatum au Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’avertissant qu’il n’accepterait pas ce qu’il considérait comme un arrêt récent des constructions dans les implantations.
En vertu des accords de coalition, Smotrich est également ministre chargé des implantations au sein du ministère de la Défense.
Dans une lettre, Smotrich s’est plaint que la dernière réunion du Conseil supérieur de planification de l’administration civile, qui approuve les projets de construction en Cisjordanie, ait eu lieu en juin 2023.
« Cette réalité, dans laquelle il y a un gel de facto de la construction (…) est intolérable, inacceptable et une récompense au terrorisme. Je ne peux plus la supporter », a déclaré Smotrich dans la lettre, selon la chaine.
« Puisque l’autorité m’appartient, veuillez me notifier dans les quatre jours que vous n’autorisez pas la construction », a poursuivi Smotrich. « Si vous n’envoyez pas de notification, je me considère comme autorisé à démarrer les travaux. »
La commission de la Chambre s’est réunie pas plus tard que le 6 mars et a approuvé les plans de construction de plus de 3 000 unités de logement dans les implantations. Le bureau de Smotrich a décrit cette série d’approbations comme mineure par rapport à la dernière fois que la commission s’est réunie en juin 2023, lorsqu’elle a approuvé 5 700 unités de logement dans les implantations, et a déclaré que la réunion de mars n’était qu’une réponse à une attaque terroriste à l’extérieur de Maale Adumim en février.
Les politiques menées par le gouvernement de Netanyahu en Cisjordanie ont exaspéré l’administration Biden. À la suite de l’accord conclu l’année dernière pour autoriser la construction d’un nombre record de nouvelles unités de logement dans les implantations et l’expansion de l’empreinte d’Israël en Cisjordanie, les États-Unis avaient convoqué l’ambassadeur de Jérusalem à Washington pour la première fois depuis plus de dix ans.