Le ministre de l’Education maintient les programmes de culture populaire
Yoav Gallant a annoncé que des financements temporaires financeront les spectacles après de vives critiques sur les pertes de revenus des artistes et le manque culturel des enfants
Le ministre de l’Education Yoav Gallant a annoncé samedi qu’il offrirait un soutien au moins temporaire au programme Sal Tarbut de culture populaire, mené au sein du système de l’Education, qui devait être annulé, et qu’il avait alloué des fonds même temporaires pour permettre aux jeunes élèves de continuer à aller voir des spectacles et autres expositions.
« J’ai stoppé la procédure d’annulation du programme dans le système d’enseignement », a écrit Gallant sur Twitter. « J’ai accepté d’allouer huit millions de shekels pour mettre en place une solution temporaire jusqu’à la fin de l’année de travail. »
Un mouvement de protestation prévu dimanche par les artistes a été annulé.
L’Association des centres communautaires, qui dépend du gouvernement, gère ce programme. Elle avait annoncé, à la fin de la semaine dernière, l’annulation de ce dernier pour des raisons non-précisées, entraînant un tollé dans l’industrie de la culture, où il est considéré comme déterminant pour les revenus de nombreux artistes.
Ce programme permet en grande partie de faire découvrir l’art et la culture aux enfants dans les écoles.
« Sal Tarbut est peut-être la seule opportunité pour les enfants provenant des milieux socioéconomiques défavorisés d’aller à des spectacles, de voir des expositions, d’aller à des concerts. Ce n’est pas une affaire d’argent mais bien une affaire de valeurs », avait commenté Uri Rashtik, directeur général du syndicat Shaham, qui regroupe des acteurs. « Comment le gouvernement israélien peut-il regarder les enfants dans les yeux ? Cette décision a également de graves implications pour les acteurs qui n’ont pas travaillé pendant cinq mois [suite à l’épidémie]. »
La possibilité que cet abandon du programme ne vienne davantage nuire à une industrie d’ores et déjà décimée par la pandémie de coronavirus, qui a entraîné la fermeture des théâtres et autres lieux culturels, a fait naître des inquiétudes profondes.
« Sal Tarbut est un projet qui a été établi il y a trente ans par le président de l’époque, Yitzhak Navon. Son objectif était de permettre à tous les élèves du pays de découvrir et de pouvoir profiter de tous les aspects de la culture », avait déclaré Hadas Calderon, directeur artistique du Théâtre national pour les enfants et les jeunes.
« Cette initiative permet, chaque année, à 30 000 spectacles d’avoir lieu. Cela fait trente ans que notre théâtre existe et ce programme assure 90 % de mes activité », avait-il ajouté. « Les enfants découvrent un théâtre éducatif, de grande qualité, non-commercial, avec des pièces sélectionnées par des commissions en fonction de critères spécifiques. »
L’industrie de la culture a été durement touchée par les directives gouvernementales visant à lutter contre la propagation du coronavirus. La majorité des événements culturels ont dû être annulés et certains ont été soumis à de lourdes restrictions depuis l’apparition de la pandémie. Un grand nombre de ceux qui travaillent dans l’industrie sont des auto-entrepreneurs et ont un accès aux allocations sociales moins optimale que les employés salariés.
Les responsables des institutions culturelles ont averti que sans plan permettant aux spectacles d’être organisés sous une forme ou une autre, leurs établissements pourraient s’effondrer et ne jamais rouvrir leurs portes.
Les événements et les lieux culturels, les bars et les boîtes de nuit sont actuellement fermés jusqu’à une date indéterminée. Les rassemblements doivent se limiter à dix personnes en espace fermé et à vingt personnes en espace ouvert.
Les députés avaient indiqué, lundi dernier, qu’ils étaient déterminés à prendre des initiatives pour garantir l’accès public aux événements culturels, et notamment dans les espaces fermés, dans un proche avenir – entrant apparemment dans un autre bras de fer avec le gouvernement. Une commission de la Knesset a d’ores et déjà renversé plusieurs ordonnances gouvernementales de fermeture.
Il y a actuellement une forte colère dans des secteurs variés de l’économie, qui affirment que le gouvernement ne fait pas assez pour les aider à traverser la crise, en plus d’une indignation face à une mauvaise allocation présumée des aides financières et aux complexités bureaucratiques lors de l’obtention d’une aide.
Gallant et le ministre des Finances, Israel Katz, se sont accordés la semaine dernière sur un plan à hauteur de plusieurs milliards de shekels en faveur du lancement de la prochaine année scolaire à la date prévue, et ce malgré la pandémie actuelle de coronavirus.
Le plan de 4,2 milliards de shekels a été soutenu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et va dorénavant être présenté au cabinet pour approbation.
La Treizième chaîne a indiqué qu’une somme de 2,6 milliards de shekels serait allouée pour couvrir les coûts d’un renforcement de personnels dans les classes, de manière à pouvoir répartir les élèves en petits groupes dans la mesure du possible. 1,2 milliard de shekels seront utilisés pour améliorer les infrastructures d’apprentissage à distance qui sont au cœur d’un plan pour les élèves plus âgés. Gallant avait déclaré que le ministère se battait de façon à garantir que tous les élèves, dans le pays, auraient accès à l’enseignement à distance, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Le reste de cette enveloppe budgétaire sera consacré à des matériels d’hygiène et de protection, à des programmes de soutien en direction de secteurs plus vulnérables de la population et à des services d’information, a noté le reportage de la Treizième chaîne.