Israël en guerre - Jour 343

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Le nouveau Premier ministre de l’AP annonce un ensemble de réformes

Sous la pression de l'Occident, les mesures reprennent en grande partie celles de son prédécesseur, en matière de transparence, de réforme judiciaire, d'éducation et de santé

Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Mohammad Mustafa s'adressant aux journalistes dans la ville de Tulkarem, en Cisjordanie, le 22 avril 2024. (Crédit : Majdi Mohammed/AP)
Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Mohammad Mustafa s'adressant aux journalistes dans la ville de Tulkarem, en Cisjordanie, le 22 avril 2024. (Crédit : Majdi Mohammed/AP)

RAMALLAH – Le nouveau Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP) Mohammad Mustafa a annoncé mardi un ensemble de réformes visant à renforcer l’AP alors que les pressions internationales s’intensifient pour relancer le dialogue politique avec Israël.

Mustafa, nommé par le président de l’AP Mahmoud Abbas au début de l’année, a affirmé que son gouvernement introduirait des mesures visant à améliorer la transparence et à lutter contre la corruption, à réformer les secteurs de la justice et de la sécurité, et à améliorer l’efficacité du secteur public.

Il a également indiqué que les systèmes de santé et d’éducation seraient améliorés, que les finances publiques seraient renforcées et que des réformes économiques seraient mises en œuvre.

Les promesses de réforme reprennent en grande partie celles faites par son prédécesseur Mohammed Shtayyeh, qui avait présenté sa démission en février, alors que l’AP tentait de se constituer une base pour jouer un rôle plus important dans le cadre de la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste Hamas dans la bande de Gaza.

Les États-Unis et d’autres partenaires internationaux ont pressé l’AP à procéder à des réformes radicales afin de restaurer la confiance des Palestiniens, qui ont été profondément désillusionnés par l’organe mis en place dans le cadre des accords de paix intérimaires d’Oslo, il y a plus de 30 ans.

« Une AP revitalisée est essentielle pour obtenir des résultats pour le peuple palestinien en Cisjordanie et à Gaza et pour établir les conditions nécessaires à la stabilité dans l’ensemble de la région », a affirmé Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain, lorsque la décision a été annoncée à la fin du mois de mars.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (à gauche) et le nouveau Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Mustafa, à Ramallah, le 14 mars 2024. (Crédit : Bureau de presse de l’Autorité palestinienne PPO/AFP)

Outre le nouveau cabinet, l’AP est en train de finaliser les discussions avec l’administration Biden sur la réforme de sa politique dite sociale très controversée, qui consiste à fournir des allocations aux terroristes et à leurs familles, comme l’ont indiqué deux sources au fait de la question au Times of Israel le mois dernier.

L’urgence des réformes est d’autant plus grande que l’attention converge vers la gouvernance de la bande de Gaza, à établir une fois la campagne militaire d’Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas achevée. La guerre a commencé après les massacres du 7 octobre dans le sud d’Israël, lorsque 3 000 terroristes du Hamas ont tué près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 253 otages.

Malgré les réticences du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Washington et ses alliés maintiennent que l’AP devra être impliquée dans l’administration de l’enclave après le retrait des troupes israéliennes.

Jusqu’à présent, Netanyahu a rejeté tout effort visant à inclure l’AP dans la planification de l’après-guerre, arguant que le contrepoids plus modéré du Hamas, qui soutient publiquement une solution à deux États, n’est en réalité guère différent du groupe terroriste de Gaza en ce qu’il refuse d’accepter un État juif et qu’il soutient de manière tacite le terrorisme.

Certains membres de l’establishment sécuritaire ont néanmoins souligné que l’AP constituait la moins mauvaise option pour Israël pour ce qui est de la gestion de Gaza après la guerre, l’alternative étant le Hamas ou un l’anarchie, selon un responsable israélien.

Les États-Unis et la plupart des pays occidentaux estiment que seule une solution à deux États, impliquant un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël, pourrait apporter des chances de résoudre le conflit de manière pacifique, après des dizaines d’années de conflit.

La semaine dernière, Abbas a réagi avec colère lorsque Washington a opposé son veto à une demande palestinienne d’adhésion à part entière aux Nations unies (ONU), et a fait savoir que l’AP allait reconsidérer ses liens bilatéraux avec les États-Unis à la suite de cette décision.

L’ambassadeur adjoint des États-Unis, Robert Wood, votant contre une résolution lors d’une réunion du Conseil de sécurité, au siège des Nations unies, le 18 avril 2024. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)

La menace d’Abbas contre les États-Unis, déjà brandie sous le mandat du président américain Joe Biden sans pour autant être mise à exécution, a été publiée par la Wafa, l’agence de presse de l’AP.

« Alors que le monde s’accorde sur l’application du droit international et soutient le droit des Palestiniens, l’Amérique continue de soutenir l’occupation, refusant d’obliger Israël à mettre fin à sa guerre génocidaire », a indiqué Abbas. « Elle fournit à Israël des armes et des fonds qui tuent nos enfants et détruisent nos maisons, et elle se dresse contre nous dans les forums internationaux, dans des positions qui ne servent pas la sécurité et la stabilité dans la région. »

L’AP est en proie à une grave crise financière, suite à laquelle la plupart des employés du secteur public n’ont reçu qu’une partie de leurs salaires habituels au cours des deux dernières années.

La crise s’est aggravée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Israël ayant supprimé une partie des recettes fiscales qu’il perçoit au nom de l’AP.

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