Le nouveau Premier ministre promet de faire de Yamina le parti du gouvernement
Bennett dit se focaliser sur le bien du pays et non sur les gains politiques à court terme ; Saar reproche au Likud de menacer la sécurité d'Israël pour renverser la coalition
Lors d’un événement de « victoire » pour célébrer la formation du nouveau gouvernement, le Premier ministre Naftali Bennett a promis mercredi de transformer son petit parti Yamina en principal parti de gouvernement en Israël dans les années à venir.
Lors du rassemblement des militants de Yamina, Bennett a prédit que le gouvernement de coalition qu’il dirige avec Yair Lapid de Yesh Atid survivrait malgré la composition hétéroclite de l’alliance et sa faible majorité à la Knesset.
« Ce gouvernement durera les quatre années complètes et c’est le gouvernement de tout Israël », a-t-il déclaré. « Il n’y a qu’un seul Israël. »
Bennett a également annoncé qu’il lançait une campagne d’adhésion pour développer Yamina, qui n’a obtenu que sept sièges aux élections. « Yamina va s’épanouir pour devenir le parti au pouvoir de l’État d’Israël. »
Bien qu’il n’ait remporté que sept sièges – qui sont tombés à six lorsqu’un des députés a refusé de soutenir la coalition – Bennett a pu s’assurer la première place dans le cadre d’un accord de rotation avec Lapid, en raison de son rôle de faiseur de roi placé entre les partis qui ont refusé de siéger avec l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, et le bloc de Netanyahu.
Bennett a décrit son expérience de s’asseoir dans le fauteuil du Premier ministre pour la première fois : « À ce moment-là, je n’ai ressenti ni fierté ni honneur, mais seulement le lourd poids de la responsabilité qui descendait lentement. »
Bennett a déclaré que la décision de choisir de siéger dans une coalition qui comprend également des listes de gauche et un parti arabe était la bonne chose à faire, même si cela a irrité certains de ses partisans de droite.
« À choisir entre un gain politique à court terme et faire ce qui était bon pour Israël, nous avons fait le bon choix », a-t-il dit. « C’est notre boussole. Si nous continuons ainsi, lentement mais sûrement, nous allons grandir et grandir pour diriger Israël pour de nombreuses années à venir. »
Le Likud de Netanyahu a réagi à la conférence en déclarant : « Seul un tricheur peut célébrer une ‘victoire’ avec six sièges. »
Le Likud et Netanyahu accusent Bennett d’avoir trahi la droite après avoir juré, lors de la campagne électorale, de ne pas s’allier à Lapid.
Parallèlement, le leader du parti Tikva Hadasha et ministre de la Justice, Gideon Saar, qui a rompu avec le Likud et rejoint la coalition d’unité, a accusé le Likud de faire de la politique avant de penser à l’intérêt du pays.
Lors d’un événement pour les militants de son parti, Saar a critiqué Netanyahu et le Likud pour ne pas avoir voté avec la coalition pour approuver une extension de la loi dite de « regroupement familial » pour les Palestiniens, notant qu’elle avait été adoptée en 2003 sous un gouvernement dirigé par le Likud et que le parti avait depuis longtemps soutenu les prolongations annuelles.
« Le Likud tente de contrecarrer la prolongation de l’arrangement. Ils placent leurs intérêts personnels et politiques au-dessus du bien du pays », a-t-il déclaré.
Saar a prédit que chercher à défier la coalition sur l’extension pourrait se retourner contre le Likud.
« Que pensez-vous, que le peuple d’Israël ne comprendra pas cela ? Que tout est casher ? Que cela vous rapprochera de votre retour au pouvoir ? Au contraire, cela va vous éloigner encore plus du pouvoir », a-t-il déclaré. « Reprenez vos esprits, pour l’amour de Dieu. Servez le peuple et le pays depuis l’opposition. »
Il s’en est également pris à Netanyahu et aux plus proches partisans de l’ancien Premier ministre.
« Le groupe dirigé par Netanyahu doit être banni du pouvoir pour une longue période jusqu’à ce qu’il comprenne à nouveau que le rôle des fonctionnaires est de servir les citoyens d’Israël et non les intérêts personnels de quelqu’un », a-t-il déclaré.
Le chef de Tikva Hadasha un ancien ministre du Likud, a également fustigé son ancien parti comme étant un « moteur turbo d’incitation à la haine et de toxicité… dans les médias, sur les réseaux sociaux, partout ».