Le numéro 2 du Hezbollah menace Israël d’une riposte « dans les prochains jours »
Après une série d'attaques attribuées à Israël, Naim Qassem a déclaré que l'heure n'est pas à la guerre mais à une "riposte"
Mardi soir, le numéro 2 du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah soutenu par l’Iran a prévenu que son mouvement allait donner une réponse « surprise » dans les prochains jours à une série d’attaques imputées à Israël.
Les tensions entre le Hezbollah et Israël se sont renforcées depuis samedi soir, quand deux membres du groupe ont été tués dans une frappe israélienne en Syrie.
Des drones se sont également crashés dans un bastion du Hezbollah à Beyrouth, au cours d’un incident également imputé à Israël. Lundi, le Liban a affirmé que des drones israéliens ont attaqué une base palestinienne dans l’est du pays.
Israël a confirmé son implication dans le raid en Syrie, mais n’a pas commenté les autres frappes. Le modèle de drones utilisés dans l’attaque de Beyrouth a soulevé de nombreuses questions sur son origine, et des analystes ont suggéré qu’ils pourraient être iraniens.
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Après que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah a menacé dimanche de mener des frappes de représailles contre Israël, son assistant a ajouté son propre avertissement mardi.
« Nous voulons que la frappe soit une surprise… et donc il n’y a aucun intérêt à entrer dans les détails. Les prochaines jours en diront plus », a déclaré Naim Qassem dans un entretien avec la chaîne russe RT en langue arabe, selon une traduction de Reuters.
Qassem a dit que le Hezbollah voyait l’attaque de Beyrouth comme une attaque à laquelle il devait répondre, puisque si le groupe ne le faisait pas, Israël pourrait alors fixer ses propres règles et changer le statut quo en place depuis la fin de la Deuxième guerre du Liban en 2006.
Mais il a semblé confirmer de précédentes informations publiées mardi par Reuteurs qui ont cité des sources proches du Hezbollah ayant déclaré que l’organisation se préparait à lancer une « frappe calculée » sur Israël afin d’éviter une guerre ouverte avec l’Etat juif.
« J’exclus que l’atmosphère soit celle de la guerre, c’est une réponse à une attaque, a-t-il dit. Tout sera décidé en temps voulu ».
Lors de l’entretien, Qassem a refusé de livrer des détails sur la provenance des drones de Beyrouth et quelles étaient leurs cibles.
Dimanche, dans un discours télévisé, Nasrallah avait menacé : « Je dis à l’armée israélienne le long de la frontière, à partir de ce soir, soyez prêts et attendez-nous. Ne vous reposez pas, ne soyez pas tranquilles, et ne vous imaginez pas un seul instant que le Hezbollah laissera passer… une agression de ce type ».
Nasrallah a qualifié l’incident des drones à Beyrouth de la première « action hostile » du genre depuis la Deuxième guerre du Liban.
L’armée israélienne se prépare à une possible attaque de représailles du Hezbollah, un groupe terroriste soutenu par l’Iran qui fait partie du gouvernement libanais, en déployant des soldats en renfort à la frontière nord et en limitant les déplacements le long de la frontière.
Lundi, un officiel de l’armée israélienne a prévenu que toute réponse israélienne serait disproportionnée, et Israël a envoyé un message au Liban par l’intermédiaire des Etats-Unis, celui qu’il ne limiterait pas sa réponse au Hezbollah, mais que l’ensemble du Liban serait considéré comme une cible légitime, selon des informations parues dans les médias en hébreu.
Lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu le Liban, Nasrallah et le chef de la force Quds de l’Iran « d’être prudents » avec leurs mots et leurs actions.
Netanyahu a déclaré lors d’une conférence à Jérusalem que Nasrallah « sait très bien que l’Etat d’Israël sait comment se défendre, et faire payer ses ennemis ».
« Je veux lui dire et à l’Etat libanais, qui abrite cette organisation hostile qui cherche à nous détruire, et je dis la même chose à Qassem Soleimani : soyez prudents avec vos mots, et encore plus prudents avec vos actions », a-t-il dit.
Netanyahu a ensuite conseillé à Nasrallah de « se calmer ».
Mardi, le ministre des Affaires étrangères de Russie a déclaré que le Premier ministre libanais Saad Hariri avait appelé le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov, pour lui demander d’utiliser son « influence afin d’éviter une escalade supplémentaire des tensions entre Israël et le Liban ».
Selon le bureau d’Hariri, le Premier ministre libanais a dit à Lavrov que l’attaque dans le sud de Beyrouth était un « acte dangereux et une agression » et qu’il comptait sur le rôle de la Russie pour « éviter plus d’escalade et envoyer un message à Israël pour qu’il arrête de violer la souveraineté libanaise ».
Mardi, Le quotidien libanais Al-Akhbar a annoncé que des officiels américains faisaient pression sur le Liban pour contrôler le Hezbollah afin d’éviter une escalade de la violence. Les Américains tentaient de désamorcer des tensions potentiellement explosives.
Selon le journal, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a dit à des officiels libanais qu’Israël « n’avait pas l’intention de changer les règles du jeu » avec l’attaque sur le projet de drone iranien, expliquant que l’attaque qui a tué du personnel du Hezbollah en Syrie « était nécessaire pour empêcher une offensive attendue du côté iranien et que les forces israéliennes ont confirmé qu’il n’y avait pas d’humains dans le quartier général avant de le bombarder, et qu’elles n’avaient pas l’intention de faire de victimes humaines dans les rangs du Hezbollah ».
Il a aussi déclaré au sujet des drones qui se sont écrasés dans le quartier de Dahiyeh à Beyrouth qu’il « n’y avait aucune intention de mener une attaque », rejetant la faute sur une erreur technique.
Judah Ari Gross a contribué à cet article.