Le pape : Israël ne peut pas « répondre au terrorisme par le terrorisme » – média
Selon le "Washington Post", Israël n'a pas rendu publics les détails de cet appel entre Herzog et le pape parce qu'il a semblé qualifier l’opération de Tsahal à Gaza de terroriste

Le mois dernier, le pape François a tenu un appel téléphonique tendu avec le président Isaac Herzog, au cours duquel il a semblé qualifier de « terrorisme » les opérations militaires menées par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, a rapporté jeudi le Washington Post, citant un haut fonctionnaire israélien anonyme qui a eu connaissance des détails de l’appel.
Il est « interdit de répondre au terrorisme par le terrorisme », a déclaré le pape François à Herzog, qui a protesté contre cette classification, selon l’article.
Les responsables israéliens n’ont pas rendu public « l’appel tendu » ni son contenu, selon le Washington Post, parce que « le pape qualifiait leur opération à Gaza d’acte de terrorisme ».
La guerre a éclaté après le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas, qui a vu des milliers de terroristes faire irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant 1 200 personnes et s’emparant de plus de 240 otages de tous âges sous le couvert d’un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes israéliennes. La majorité des personnes tuées étaient des civils – y compris des bébés, des enfants et des personnes âgées.
En réponse à cet assaut meurtrier, Israël a juré d’éliminer le Hamas de la bande de Gaza et a lancé une incursion aérienne et terrestre qui aurait fait plus de 15 000 morts, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
L’article du Washington Post a été publié au cours d’une trêve temporaire entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui a vu la libération de 97 otages civils du Hamas à Gaza jusqu’à mercredi : 73 Israéliens, 23 Thaïlandais et un Philippin. 5 autres otages avaient pu quitter Gaza précédemment, avant l’accord de trêve.

Le Vatican a confirmé que l’appel avait eu lieu, sans toutefois s’étendre sur son contenu. Le bureau d’Herzog s’est refusé à tout commentaire.
Plus tôt en novembre, le pape avait tenu des réunions séparées avec des parents d’otages détenus par le Hamas et des Palestiniens ayant de la famille à Gaza. Après ces réunions, il avait publiquement déclaré : « Mais là, nous sommes au-delà des guerres. Ce n’est pas la guerre. C’est du terrorisme. »
Des groupes juifs ont exhorté le pape à clarifier ces propos et à préciser s’il disait qu’Israël était engagé dans le terrorisme.
Noemi Di Segni, présidente de l’Union des communautés juives d’Italie, a émis une déclaration, mercredi, disant qu’elle aurait préféré une condamnation sans équivoque de l’assaut lancé par le Hamas le 7 octobre de la part du pape François.
« Nous ne pouvons très certainement pas mettre à égalité les responsabilités de personnes qui ont adopté un modèle d’extermination et de terrorisme et les responsabilités de personnes qui se défendent, qui défendent un pays tout entier, qui défendent une communauté qui comprend en son sein des musulmans et des Palestiniens », a noté Di Segni.
Dans un communiqué publié sur le site internet officiel de la communauté juive de Milan, le Conseil d’Assemblée des rabbins italiens (ARI) s’en est pris au pape qui, selon lui, « a ouvertement accusé les deux parties de terrorisme ».
La JTA a contribué à cet article.