Le Parlement le plus vert du monde est à Jérusalem
Avec ses toits solaires, son papier recyclé, ses climatiseurs et son éclairage économe, la Knesset opte pour la durée
Si les gouvernements israéliens ne durent peut-être pas très longtemps, on peut pas en dire autant du bâtiment de la Knesset, qui, lui, est là pour durer. En prenant des mesures que tout digne propriétaire écologique adopterait, la maison de la politique israélienne est récemment devenue le Parlement le plus vert au monde.
Le 29 mars, la Knesset a dévoilé un champ solaire – sur son toit et sur ceux des bâtiments environnants – de 4 560 mètres carrés. Si les 1 500 panneaux solaires sont le point culminant et l’aspect le plus évident de la transition écologique de la Knesset, ils ne sont pas sa seule façon de conserver de l’énergie.
Le « Projet vert de la Knesset », lancé en janvier 2014, comprend 13 projets écologiques différents d’un coût total de 7 millions de shekels.
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« Aujourd’hui, c’est un cercle qui se referme. Il y a huit ans, nous avons rêvé de faire de la Knesset un parlement vert », déclare Dov Khenin de la Liste arabe unie et président de la commission parlementaire de l’environnement, à un groupe de journalistes qu’il croise sur sa route vers la cérémonie d’inauguration.
Le champ de production solaire, plus grand que ses concurrents du Reichstag à Berlin et de la Chambre du Parlement australien à Canberra, générera 10 % de l’électricité utilisée à la Knesset – d’une valeur annuelle de 300 000 shekels.
En comparaison, seulement 2 % de l’électricité d’Israël est actuellement produite à partir de sources d’énergie renouvelables.
Avec des mesures d’économie d’énergie supplémentaires, le panneau solaire doit satisfaire un tiers des besoins énergétiques de la Knesset.
Le champ coûte 2,4 millions de shekels, et les économies qu’il générera devraient couvrir le coût de sa construction sous huit ans.
L’éclairage dans la salle Khenin a été remplacé par des lampes à diode électroluminescentes (LED), plus économiques, de même que celui de tout le bâtiment.
Des modifications comme celle-ci ont été nécessaires principalement dans la partie ancienne du bâtiment de la Knesset, inaugurée en 1966. La nouvelle section de la structure, inaugurée en 2008, a été construite selon des normes plus modernes.
Par exemple, les baies vitrées vieillies entourant la célèbre salle des tapisseries de l’artiste Marc Chagall, dans l’ancien bâtiment, ont récemment été changées par des fenêtres à double vitrage à isolation thermique.
D’autre part, le nouveau bâtiment a été conçu pour utiliser la lumière naturelle et le rayonnement solaire afin de fournir de la chaleur pendant l’hiver. Il contient des structures de type auvent au-dessus des fenêtres qui maintiennent la fraîcheur à l’intérieur du bâtiment en bloquant l’intense soleil d’été.
Malgré la réputation d’Israël de « nation start-up » et de pays qui développe et exporte les technologies de pointe – y compris la technologie solaire – dans le reste du monde, apporter des solutions environnementales progressistes à la Knesset a demandé un certain effort, principalement en termes de rééducation, des membres de la Knesset mais aussi de son personnel.
« Il s’agit de changer la culture organisationnelle », déclare Ronen Plot, directeur général de la Knesset. « Pendant les vacances préélectorales [de janvier à mi-mars 2015], nous avons proposé un cours approfondi sur la durabilité à 35 employés de différents ministères. »
Cette semaine de cours avancés – sur des sujets tels que l’éthique, le droit et l’économie de l’environnement – a été suivie par des ateliers de développement durable obligatoires pour tous les employés de la Knesset.
« Nous entrons dans l’ère de la durabilité, mais il ne s’agit pas seulement du bâtiment. Il s’agit d’influencer le personnel et les membres de la Knesset. Tout le monde doit être à bord si nous voulons servir d’exemple aux parlements du monde entier », affirme Samuel Chayen, coordonnateur de la durabilité pour le Projet vert de la Knesset.
Selon Plot, tous les députés se félicitent des changements. Il semble qu’il faudra un certain temps avant qu’ils n’obtiennent le programme, qui est est très vaste – des bouteilles d’eau en plastique individuelles remplacées par des pichets en verre dans les salles des commissions, à l’installation aux toilettes de systèmes de chasse de deux volumes (trois litres pour les déchets liquides, et six litres pour les déchets solides ; les anciennes toilettes utilisaient un volume de neuf litres).
Tout l’éclairage et la climatisation s’éteignent automatiquement quand une salle est désertée.
Même les ordinateurs laissés allumés, mais non utilisés, sont désactivés à distance après un signal d’avertissement. 80 % du papier utilisé à la Knesset provient de sources recyclées, et toute l’impression est recto-verso.
Plus important encore, le papier sera remplacé par une livraison électronique de l’information. Les députés ont reçu des tablettes électroniques, et les écrans d’ordinateur du plénum sont en cours de modernisation.
Avant, la seule chose qu’un député pouvait faire avec l’écran était de voter les lois proposées. Maintenant, les députés pourront obtenir sur ces écrans toutes sortes d’informations sur les projets de loi et d’autres questions parlementaires.
« Certains députés préfèrent le papier, mais ils n’obtiendront plus l’énorme budget annuel sous forme imprimée », prévient Plot, en écartant les mains pour montrer l’épaisseur du document.
« Il sera distribué sur un lecteur flash qu’ils pourront brancher sur leur ordinateur » explique-t-il.
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