Le père d’un otage du Hamas à la RNC : Trump m’a dit qu’il « soutenait les otages »
"Ramenez-les !", des milliers de personnes accueillent avec enthousiasme les parents d'Omer Neutra et un diplomé de Harvard qui poursuit l'université pour son laxisme face à l'antisémitisme
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
MILWAUKEE, Wisconsin – S’exprimant lors de la Convention nationale républicaine (RNC) mercredi soir, le père d’un otage israélo-américain détenu à Gaza a affirmé que l’ancien président américain Donald Trump lui avait dit « qu’il était avec les otages américains ».
« Le président Trump nous l’a dit personnellement juste après le pogrom, quand Omer a été pris en otage. Nous savons qu’il soutient les otages américains », a affirmé Ronen Neutra, venu s’exprimer devant le RNC aux côtés de sa femme Orna.
Trump n’a pas beaucoup évoqué la question des otages depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, mais il a exprimé à plusieurs reprises sa conviction que de nombreux otages étaient morts.
Une foule de milliers de personnes a accueilli Ronen et Orna Neutra aux cris de « Ramenez-les à la maison ».
Orna a commencé son intervention en parlant de son fils, Omer.
« Il est né à New York un mois après le 11 septembre. Enceinte de huit mois, je traversais le Queensborough Bridge pour rentrer chez moi ce jour-là. Et aujourd’hui, 23 ans plus tard, il est victime d’un autre attentat terroriste ignoble », a-t-elle déclaré.
Contrairement à leurs apparitions lors d’événements en marge de la RNC plus tôt dans la journée de mercredi, dans leur discours à la convention, les Neutra n’ont pas appelé à l’adoption de l’accord de libération des otages et de cessez-le-feu actuellement en cours de discussion. Cet accord, soutenu par le président américain Joe Biden, n’a même pas été mentionné dans leur discours prononcé à une heure de grande écoute devant Trump, les milliers de personnes présentes au Fiserv Forum et les millions de téléspectateurs.
Au lieu de cela, Ronen a utilisé son discours pour souligner que l’attaque du Hamas du 7 octobre était autant une question intérieure qu’une question de politique étrangère pour les Républicains.
« Lors de l’assaut brutal Israël le 7 octobre, plus de 1 200 personnes ont été massacrées, dont 45 citoyens américains. Où est l’indignation ? Il ne s’agissait pas seulement d’une attaque contre Israël. C’était et cela reste une attaque contre les Américains », a-t-il déclaré.
Les Neutra ont pris la parole peu après l’intervention de Shabbos Kestenbaum, un diplômé de l’université de Harvard qui poursuit son alma mater pour n’avoir pas protégé ses étudiants juifs contre la discrimination au cours de l’année académique écoulée.
« Après le 7 octobre, le monde a enfin vu ce que moi et tant d’étudiants juifs de ce pays vivons presque tous les jours », a-t-il déclaré à une foule très réceptive.
« Bien que j’ai voté une fois pour Bernie Sanders par le passe, je reconnais maintenant que l’extrême gauche a non seulement abandonné le peuple juif, mais aussi le peuple américain », a déclaré Kestenbaum.
« Élisons un Président qui reconnaît que si Harvard et la Ivy League ont depuis longtemps abandonné les États-Unis d’Amérique, le peuple juif, lui, ne le fera jamais. Parce que les valeurs juives sont des valeurs américaines et que les valeurs américaines sont des valeurs juives », a-t-il ajouté noyé sous les applaudissements.
Avant le discours de Kestenbaum, la convention a rendu hommage à une fraternité de l’université de Caroline du Nord qui ont fait la une des journaux pour avoir protégé un drapeau américain lors d’une manifestation pro-palestinienne hostile en avril dernier.
Le thème de la troisième soirée de la convention, mercredi soir, était la politique étrangère, bien que la plupart des discours portaient sur l’immigration.
L’ancien représentant juif Lee Zeldin s’est démarqué en s’en tenant au thème prédéterminé, profitant de l’occasion pour critiquer la politique de Biden au Moyen-Orient et saluer celle de Trump.
La tête d’affiche de la soirée était JD Vance, qui a lancé un appel à l’unité dans son discours d’acceptation de la nomination de son parti comme candidat à la vice-présidence.
« Je veux répondre moi-même à l’appel à l’unité [de Trump]. Nous avons dans ce parti de nombreuses opinions différentes, de la sécurité nationale à la politique économique, mais le message que je vous adresse, chers collègues républicains, est que nous aimons ce pays et que nous sommes unis pour gagner », a-t-il déclaré.
Ce message semblait s’adresser à ceux qui, au sein du parti, en particulier les membres pro-Israel, redoutent les positions plus isolationnistes de Vance en matière de politique étrangère.
« Je pense que nos désaccords nous rendent plus forts. C’est ce que j’ai appris au Sénat des États-Unis, où parfois je persuade mes collègues et parfois ils me persuadent », a-t-il poursuivi.
« Mon message à mes concitoyens américains – à ceux qui nous regardent dans tout le pays – est que vous devriez être gouvernés par un parti qui n’a pas peur de débattre des idées et de trouver la meilleure solution. Tel est le parti républicain pour les quatre prochaines années : uni dans son amour du pays et attaché à la liberté d’expression et à l’échange ouvert d’idées », a déclaré Vance.
Le message de Vance contrastait fortement avec celui, plus combatif, de l’ancien conseiller de Trump à la Maison Blanche, Peter Navarro, l’un des orateurs les plus chaleureusement accueillis de la soirée.
Navarro s’est réveillé mercredi matin dans une prison fédérale à Miami. Quelques heures plus tard, il montait sur scène à Milwaukee sous une longue ovation après avoir purgé une peine de quatre mois pour avoir refusé de témoigner devant le Congrès sur les tentatives de Trump de renverser le résultat de l’élection de 2020.
« Vous n’êtes là que pour voir mon tatouage MAGA », a-t-il plaisanté avant de se lancer dans une série d’attaques contre les Démocrates.
Il a parlé du « Département de l’injustice ». Certains délégués ont scandé « Libérez-les ! Libérez-les ! », en référence aux centaines de personnes condamnées pour avoir participé à l’occupation du Capitole le 6 janvier 2021.
Pour un parti qui s’est longtemps présenté comme un fervent défenseur de la loi et de l’ordre, le moment était surréaliste. Cela a également servi à rappeler les problèmes juridiques auxquels est confronté Trump, qui a été reconnu coupable d’un crime en mai, tout comme nombre de ses assistants, conseillers et alliés qui ont été inculpés ou emprisonnés pour avoir enfreint la loi dans l’exercice de leurs fonctions.
« S’ils peuvent s’en prendre à moi, s’ils peuvent s’en prendre à Donald Trump, faites attention, ils s’en prendront à vous », a-t-il ajouté.
La vision sombre de Navarro contrastait fortement avec le thème fédérateur que la campagne de Trump s’est efforcée de répandre tout au long des quatre jours de rassemblement.
L’AP a contribué à cet article.
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