Le plus grand syndicat canadien rejoint le BDS
Fort de plus de 300 000 membres, l'Unifor a adopté une motion de soutien au mouvement BDS
Si la motion précise ne soutenir « aucune forme de violence contre des civils innocents ou d’autres violations des droits de l’homme », elle a néanmoins approuvé la vision du BDS – mouvement de boycott, désinvestissement, et sanctions à l’égard d’Israël – qui cible les secteurs de l’économie israélienne tirant profit de « l’occupation des territoires palestiniens ».
Selon le Canadian Jewish News, la motion a été votée lors de la journée de convention « Solidarité pour un monde meilleur » du syndicat Unifor, avec une douzaine d’autres motions.
L’Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé canadien.
La résolution, intitulée « Autodétermination palestinienne et mouvement pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions », est ainsi rédigée :
« Il est décidé qu’Unifor soutient l’usage du désinvestissement, du boycott et des sanctions (BDS) qui vise ces secteurs de l’économie et de la société israéliennes qui profitent de l’occupation des territoires palestiniens occupés ; […] il est décidé qu’Unifor soutiendra une telle forme de BDS jusqu’à ce qu’Israël mette en place une interdiction permanente des constructions dans les colonies des territoires palestiniens occupés, et entre dans des négociations de bonne foi avec des représentants du peuple palestinien dans l’objectif d’établir un état palestinien viable, continu et réellement souverain, et par conséquent, il est finalement décidé qu’Unifor s’oppose à tous les efforts pour interdire, punir ou dissuader les expressions de soutien au BDS. »
Les 19 autres motions adoptées par le syndicat portent sur l’égalité des salaires, l’éducation des employés et les handicapés, selon le Toronto Sun. Aucune autre motion liée à des violations des droits de l’Homme n’était présente dans l’ensemble de résolutions « Solidarité pour un monde meilleur » adoptée par les délégués syndicaux.
Avi Benlolo, le président du Centre Simon Wisenthal, cité par CJN, rappelle que si Unifor a voté cette motion au nom de « la construction d’un monde meilleur », le BDS est considéré comme un mouvement antisémite.
« Il est écœurant qu’Unifor se soit autorisé à être traîné dans la campagne antisémite, clivante et contreproductive du BDS contre Israël. La résolution qui a été adoptée la semaine dernière par le Conseil canadien d’Unifor est erronée et honteuse, et elle suggère qu’Unifor ne comprend absolument pas les complexités du conflit israélo-palestinien. Le BDS a été vivement rejeté par tous les grands partis politiques », a dit à CJN Shimon Koffler Fogel, directeur exécutif du Centre pour Israël et les Affaires juives.