Le premier film de l’israélienne Tom Nesher récompensé à Tribeca
La réalisatrice de "Come Closer", un film basé sur la tragédie vécue par sa famille, a remercié les organisateurs du festival pour avoir résisté aux pressions anti-israéliennes
« Come Closer », le premier film de la réalisatrice Tom Nesher, a remporté la premier prix dans la catégorie « Points de vue » du festival du film de Tribeca, jeudi – une catégorie qui récompense les « nouvelles voix innovantes et transgressives du cinéma indépendant ».
« Lorsque nous avons choisi notre lauréate, notre décision a été unanime ; ce film nous a séduits dès les premières images et nous avons eu le sentiment que nous étions entre des mains expertes dans la mesure où il est réalisé avec férocité et superbement interprété », a commenté le panel des juges en remettant le prix.
Nesher, la fille du célèbre réalisateur israélien Avi Nesher, a célébré cette victoire : « Je ne trouve pas les mots pour exprimer l’excitation, la joie et la fierté immense que je ressens en ce moment même », a-t-elle déclaré, selon Haaretz.
Elle a fait remarquer combien il était important que le prix ait été remporté par un Israélien : « Merci à ma talentueuse équipe, à l’équipe de production et merci aux directeurs du festival, Jane Rosenthal et Robert De Niro, qui ont su résister aux pressions et qui ont choisi un film israélien. »
« Come Closer », un film en hébreu qui a été tourné en Israël, raconte l’histoire d’Eden, jeune femme très attachée à son jeune frère et qui est persuadée qu’il n’existe aucune forme de secret, de quelconques barrières entre eux. Lorsque ce dernier est tué dans un accident de voiture, Eden découvre alors sa petite amie nommée Maya, dont elle ne connaissait pas l’existence et elle se lance dans une quête visant à en apprendre davantage, ce qui précipite rapidement les deux femmes dans une relation quasi-obsessionnelle.
Le long-métrage s’inspire directement de la tragédie vécue par la famille Nesher lorsque le frère de Tom, Ari, avait été tué en 2018 dans un accident suivi d’un délit de fuite.
« J’ai vraiment eu le sentiment, lorsque je vivais mon deuil, que j’avais besoin de cette bouée de sauvetage ; que j’avais besoin de trouver le moyen de garder mon frère encore en vie et ces sentiments sont également le moteur de ce que vit mon personnage principal », avait commenté Nesher, au début du mois, dans un entretien accordé au critique Austin Belzer.
Quand le film avait été sélectionné pour le festival, Nesher, aux côtés des producteurs du film, avait salué son inclusion à une période de boycott, à l’international, de plus en plus marqué des artistes israéliens et à un moment où la ville de New York était le théâtre d’importantes manifestations pro-palestiniennes et anti-israéliennes sur fond de guerre en cours à Gaza.
« Le festival du film de Tribeca a été créé par Robert De Niro et Jane Rosenthal en réponse au terrorisme et en réponse à la peur qui était ressentie à New York et aux États-Unis en raison des attentats terroristes du 11 septembre », a noté Liron Edery, l’un des producteurs de « Come Closer ».
« La sélection d’un film israélien par ce festival prestigieux, précisément en ce moment, est un signal fort », avait-il ajouté.
« Et plus que tout le reste, j’attends le jour où le film rencontrera le public israélien », avait renchéri Nesher à ce moment-là.
Également sélectionnés, cette année, au festival, « Sabbath Queen, », un documentaire consacré au rabbin israélo-américain Amichai Lau-Lavie ; « Treasure », un film consacré à un survivant de la Shoah qui retourne en Pologne avec sa fille ; « Between the Temples, » un film au sujet d’un chantre et de son étudiante adulte qui se prépare à sa bat mitzvah et « Bad Shabbos, » un film qui se penche sur l’histoire d’un couple interconfessionnel.
Jessica Steinberg a contribué à cet article.