Le premier magasin d’impression 3D ouvre ses portes en Israël
3D Factory offre une expérience unique à ses clients et vend des produits personnalisés à des prix compétitifs
David Shamah édite notre section « Start-Up Israel ». Spécialiste depuis plus de dix ans en technologies et en informatique, il est un expert reconnu des start-up israéliennes, de la high-tech, des biotechnologies et des solutions environnementales.
Le magasin le plus rentable au monde n’est pas Macy’s, Harrod’s ou encore Walmart. C’est l’Apple Store qui rapporte le plus d’argent au mètre carré (le meilleur indicatif des ventes dans le commerce de détail).
Bien plus que le magasin lui-même, les gens aiment l’ « expérience » Apple – le merchandising, les ateliers, la possibilité de parler à un « genius », un employé qui vous expliquera comment optimiser l’usage de votre iPhone ou de votre tablette.
La boutique 3D Factory à Tel Aviv ne vend pas de produits Apple mais offre une « expérience » similaire, pour les artistes, designers et autres personnes tous azimuts.
« Jusqu’à présent, l’impression 3D n’était disponible en Israël que dans des laboratoires ou des universités, où ce type de produits était utilisé à des fins plus technologiques et scientifiques », a déclaré Jessica Jaffe, directrice de la boutique, située à Jaffa, au sud de Tel-Aviv.
« Désormais, nous adoptons une approche plus commerciale et offrons à une clientèle moins spécifique — et moins ‘geek » — la possibilité de se lancer dans l’aventure 3D. »
L’imprimante 3D fonctionne comme une imprimante normale. Au lieu d’utiliser de l’encre et des cartouches laser, ce nouveau système privilégie des matériaux et des logiciels spéciaux pour créer un produit en 3D. Parmi ces nouveaux outils, l’on trouve du métal pour reproduire tout type d’objet (dont des armes à feu).
Certaines machines peuvent même « imprimer » de la nourriture, en utilisant du sucre et autre ingrédient malléable, pour faire des bonbons ou du chewing gum. Par ailleurs, la plupart des imprimantes utilise différents types de plastiques (nommés filaments) tels que le PLA, riche en amidon de maïs.
Pour le moment, 3D Factory, qui a ouvert ses portes le mois dernier, n’utilisera que des matériaux à base de plastique (des filaments PLA et ABS). Le service d’imprimante se fera en libre service, à condition que le client apporte ses propres modèles et fichiers informatiques.
La boutique comporte également un espace de vente, où la clientèle peut commander l’article de son choix (par exemple, un vase, un ouvre-bouteille, des « lunch box », ou même des poings américains..!) et le customiser en sélectionnant différents critères (couleur, forme, taille etc.).
L’expérience commence réellement. « Il y a beaucoup de familles et de touristes parmi nos clients. Ils amènent leurs enfants pour observer le fonctionnement des imprimantes, en apprendre davantage sur la 3D, et voir de leurs propres yeux les objets sortir de la machine », explique Jessica Jaffe.
« Nous recevons aussi plusieurs groupes d’étudiants car nous souhaitons organiser des ateliers, des stages de formation, des séminaires, des « soirées spéciales imprimantes » et toutes sortes d’activités dans l’enceinte de la boutique mais aussi dans des écoles et des centres communautaires. »
La directrice de la boutique précise que 3D Factory vend aussi des imprimantes et des filaments aux particuliers, tout en précisant qu’une telle demande n’existe pas encore en Israël.
A en croire la dernière édition du Consumer Electronics Show à Las Vegas début janvier, l’imprimante 3D est la nouvelle tendance du moment. Lors de cet événement, des dizaines de stands d’imprimantes 3D ciblaient les particuliers, avec des prix abordables, pouvant aller jusqu’à 1 000 dollars (soit environ 735 euros).
« Les clients raffolent de l’impression 3D, car cela leur donne l’opportunité de se payer des objets uniques et personnalisés pour un prix plus avantageux que ce qu’ils auraient trouvé sur le marché », observe Jessica Jaffe.
« Pour la première fois, le prix de ces objets sur mesure est à la portée de tout le monde. La plupart des objets chez 3D Factory ne coûte pas plus que 20 ou 25 shekels (soit environ 4 ou 5 euros). »
Grâce à Apple, de plus en plus de boutiques proposent leur propre « expérience » de vente. Par exemple, la marque d’ours en peluche BuildABear située à New York donne la possibilité aux enfants de choisir un modèle et de le personnaliser (les yeux, le nez, les habits etc.). Ainsi, ils peuvent observer en direct le procédé de fabrication d’un ours en peluche.
De la même façon, dans le monde de l’impression 3D, la chaîne MakerBot espère aussi faire des émules. Elle propose notamment à ses clients des services après-vente, des séminaires, des ateliers et autres événements.
Quant à la 3D Factory et à ses fondateurs – Shaul Cohen et Oded Marcus – leurs ambitions dépassent largement les frontières de la Ville Blanche. « Nous envisageons de mettre en place un modèle de franchises, qui permettrait d’ouvrir des branches dans tout le pays et de créer des communautés locales », indique Jessica Jaffe.
« Pour l’instant, ce n’est qu’un début, mais l’enthousiasme de notre clientèle est au rendez-vous et a même dépassé nos attentes. C’est grisant de lancer une nouvelle technologie qui a le potentiel de changer le monde. »