Le Premier ministre australien : le Hamas responsable des morts de Gaza
Le groupe terroriste "pousse les gens à la frontière", affirme Turnbull ; Canberra appelle aussi Israël à éviter l’utilisation excessive de la force
Le Premier ministre d’Australie a accusé le Hamas d’être reponsable de dizaines de morts à Gaza dans les affrontements violents de la veille entre les manifestants palestiniens et les forces israéliennes le long la frontière.
C’était la journée la plus sanglante du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de Gaza en 2014, avec au moins 58 Palestiniens tués et plus de 2700 Palestiniens blessés, selon les chiffres du Ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le Hamas. Les morts comprenaient des mineurs, a déclaré le ministère de la Santé.
Le Premier ministre Malcolm Turnbull a dit à la Malbourne Radio 3AW que la perte de vies est tragique mais que la « conduite du Hamas est agressive. Ils cherchent à provoquer l’armée israélienne ».
Turnbull a déclaré que le groupe terroriste « poussait les gens à la frontière. Dans cette zone de conflit, vous poussez les gens à se mettre dans des conditions où ils vont probablement se faire tirer dessus ».
Dans le même temps, la ministre des Affaires étrangères Julie Bishop a appelé Israël à être proportionnée dans sa réponse et à limiter l’usage excessif de la force. Elle a ajouté dans un communiqué qu’Israël avait le droit de protéger sa population et a appelé les Palestiniens « à éviter la violence et à ne pas entrer dans le territoire israélien ».
Les affrontements ont commencé avant que des responsables et une délégation de la Maison Blanche, dont la fille du président Donald Trump, Ivanka, ouvrent formellement l’ambassade à Jérusalem, et ont continué toute la journée. Les manifestations de lundi, qui étaient prévues pour coïncider avec le transfert, faisaient aussi parti de la campagne de plusieurs semaines de la Marche du Retour marquant le 70e anniversaire de la création d’Israël, ou Nakba (« catastrophe »), comme les Palestiniens l’appellent.
Israël a accusé le Hamas d’être responsable des violences mortelles, déclarant que le groupe terroriste a encouragé et a dirigé les manifestations, qui incluent des attaques sur les troupes israéliennes et des tentatives de traverser la barrière de frontière.
Le porte-parole de Tsahal a dit que le Hamas a déployé 12 « cellules » terroristes séparées pour essayer de traverser la forntière à différents endroits, et toutes ont été repoussées. Citant des sources palestiniennes, la chaîne Hadashot TV d’Israël a dit que 10 de membres du groupe terroriste étaient parmi les morts des confrontations, y compris un fils de son co-fondateur, Abdel Aziz al-Rantisi.
Plusieurs pays ont condamné les événements, questionnant la proportionnalité de la réponse d’Israël tout en incitant le Hamas à éviter la violence. L’UE a appelé à « la plus grande retenue » de tous les côtés. L’Afrique du Sud et la Turquie ont dit qu’ils rappelaient leur ambassadeurs d’Israël, et Ankara accuse Jérusalem de commettre un « génocide ».
Les Etats-Unis étaient l’un de seuls pays à soutenir la version d’Israël des événements et à rendre le Hamas totalement responsable pour les morts à la frontière. Plus tard lundi, les Etats-Unis ont aussi bloqué l’adoption d’une déclaration du Conseil de Sécurité des Nations Unis qui aurait appelé à une enquête indépendante sur la violence.
Une permière version de la déclaration notait que le « Conseil de Sécurité exprime son indignation et sa tristesse devant le meurtre des civils palestiniens exercant leur droit à manifester pacifiquement. Le Conseil de Sécurité appelle à une enquête indépendante et transparente sur ces actions pour mettre en évident les responsabilités ».
« Le Conseil de Sécurité appelle toutes les parties à la retenue afin d’éviter toute escalade future et pour revenir au calme », pouvait-on lire.
Le Conseil doit tenir une réunion d’urgence sur les violences mardi, réunion convoquée à la demande du Kuwaït. Il n’est pas encore clair quant à savoir ce qu’il ressortira de la discussion. Lors d’une rencontre d’urgence après des manifestations similaires en mars, les membres du conseil ont également appelé à la retenue des deux côtés mais n’ont décidé d’aucune action ni d’un message commun.