Le Premier ministre de l’AP appelle les Chinois à s’impliquer dans la paix
Le vice-président chinois Wang Qishan s'est rendu en Cisjordanie avant de rencontrer Rivlin; il a salué le "capital humain formidable" d'Israël
Le vice-président chinois a visité la ville de Ramallah en Cisjordanie mardi, pour y rencontrer le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP) Rami Hamdallah, qui a appelé à une plus grande implication de la Chine dans le processus de paix israélo-palestinien.
Selon l’agence de presse officielle de l’AP, Wafa, Hamdallah a expliqué à Wang Qishan que l’Etat juif et les Etats-Unis ont largement sapé les pourparlers de paix et la solution à deux Etats, soulignant les constructions dans les implantations et les initiatives prises par Trump, notamment la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël.
Notant que la Chine est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, Hamdallah a dit à Qishan que Pékin devait prendre un rôle actif dans le processus de paix et soutenir l’appel lancé par le président de l’AP Mahmoud Abbas en faveur d’une conférence internationale sur le sujet. Il a également indiqué que la Chine devait faire pression sur Israël concernant les violations présumées du droit international faites par le pays, selon Wafa.
Même si elle est membre du Conseil de sécurité, la Chine, dans l’histoire, a tenu un rôle mineur dans les négociations de paix, qui ont été largement menées par les Etats-Unis. Le pays n’est pas non plus membre du Quartet sur le Moyen-Orient, qui englobe les pays et les organisations internationales impliquées dans le processus de paix israélo-palestinien.
Tandis qu’il se trouvait en Cisjordanie, Qishan a visité l’église de la Nativité à Bethléem, là où Jésus serait né, selon les chrétiens.
Qishan a rencontré plus tard le président Reuven Rivlin à sa résidence officielle de Jérusalem.
« Les relations entre les deux pays sont basées sur une longue histoire partagée, comme vous l’avez mentionné, et également sur des partenariats dans le secteur de l’innovation », a dit Qishan à Rivlin, selon le bureau du président.
« Israël ne possède pas de ressources naturelles importantes mais le miracle du développement repose sur le capital humain formidable de cette nation. Les êtres humains sont l’atout le plus précieux », a-t-il ajouté.
Rivlin, pour sa part, s’est réjoui des liens entre Israël et la Chine, qu’il a qualifiés « d’excellents – basés sur le respect mutuel, un passé partagé et un avenir plein de promesses ».
Qishan est le premier responsable chinois de haut-rang à se rendre en Israël depuis la visite effectuée par l’ancien président Jiang Zemin en l’an 2000.
Wang est arrivé lundi pour une visite de quatre jours consacrée à des discussions de haut-niveau sur la coopération économique.
Peu après son arrivée, à bord d’un avion Air China affrété spécialement pour l’occasion, le numéro huit de la République populaire de Chine a pris la direction de la Vieille Ville de Jérusalem où il a visité le mur Occidental et l’Eglise du Saint-Sépulcre. La Vieille Ville se trouve à Jérusalem Est, que Pékin ne reconnaît pas comme un territoire israélien.
Néanmoins, Qishan y a été accompagné par deux responsables du ministère des Affaires étrangères, le chef du protocole Reuven Meron et le vice-directeur général pour l’Asie et le Pacifique Gilad Cohen.
Il a été accueilli pour le dîner par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a estimé que la visite de Qishan était « un signe de notre amitié grandissante ».
Plus tard cette semaine, Qishan co-organisera la 4e Commission Chine-Israël sur la coopération par l’innovation avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Pékin et Jérusalem vont chercher à développer les questions d’intérêt mutuel durant les réunions cette semaine, notamment un accord de libre-échange et un accord de visas d’entrée sur 10 ans pour les touristes et les hommes d’affaires, selon le ministère.
Avant sa visite, les responsables israéliens ont mis en garde contre un trop grand rapprochement avec la Chine, car le géant chinois pourrait constituer un risque sécuritaire.
A Jérusalem, certains ont fait part de leur crainte quant à la participation des entreprises chinoises à des projets d’infrastructure d’envergure et à la vente de technologies israéliennes à Pékin.
Des responsables auraient alerté sur le fait que certains projets d’infrastructures donneraient aux Chinois la possibilité d’espionner certains des atouts les plus sensibles d’Israël.
Adam Rasgon et Raphael Ahren ont contribué à cet article.
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