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Le Premier ministre dénonce le traitement réservé par le Shin Bet aux suspects dans l’affaire des fuites

Évoquant une "chasse aux sorcières" dans une vidéo, Netanyahu a jugé que des informations vitales lui étaient cachées ; il a qualifié Feldstein de "patriote israélien" ; un ancien chef du Shin Bet, pour sa part, a condamné le comportement "odieux" du Premier ministre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu évoque dans une vidéo l'affaire des fuites de documents et la détention d'Eli Feldstein dans ce cadre, le 23 novembre 2024. (Capture d'écran : X)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu évoque dans une vidéo l'affaire des fuites de documents et la détention d'Eli Feldstein dans ce cadre, le 23 novembre 2024. (Capture d'écran : X)

Dans une déclaration filmée qui a duré environ neuf minutes et qui a été diffusée sur les réseaux sociaux, samedi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que les enquêtes en cours sur le vol présumé de documents relevant du secret-défense et leur fuite auprès des médias – une affaire dans laquelle plusieurs de ses proches collaborateurs sont impliqués – s’apparentaient à « une chasse aux sorcières » le prenant pour cible, ainsi que ses conseillers. Il a fustigé le ministère public et les enquêteurs qui, selon lui, pratiquent une application sélective de la loi – avec pour objectif de lui porter atteinte et de nuire plus généralement « à un camp politique tout entier ».

« Cette réalité qui est celle de jeunes gens qui sont maintenus en détention comme s’ils étaient les pires des terroristes, des jeunes gens qui sont restés menottés pendant de longues journées, à qui il a été interdit d’avoir accès à leurs avocats, avec ces violations des droits fondamentaux qui sont ceux de tous les citoyens… cette réalité m’ébranle », a-t-il déclaré dans sa vidéo, faisant référence à son collaborateur, Eli Feldstein, et à un réserviste de Tsahal qui ont tous les deux été mis en examen jeudi. Ils doivent répondre de violations faites à la sécurité de l’État.

Avec cette vidéo, le Premier ministre s’est laissé aller à ses critiques les plus cinglantes, jusqu’à présent, concernant l’affaire de la fuite auprès du journal allemand Bild d’un fichier classifié – un document qui aurait été volé avec l’aide d’Eli Feldstein, porte-parole officieux de Netanyahu. D’autres officiels du bureau du Premier ministre seraient également impliqués dans cette affaire ultra-sensible.

Feldstein a été inculpé jeudi pour transfert d’informations classifiées avec l’intention de nuire à l’État, un chef de mise en examen passible d’une peine de prison à vie, ainsi que pour possession illicite d’informations classifiées et pour obstruction à la justice.

Feldstein est accusé d’avoir divulgué le contenu d’un document – qui avait été volé dans une base de données de l’armée israélienne par l’autre accusé dans cette affaire, un sous-officier – dans le but d’influencer l’opinion publique en défaveur d’un accord de cessez-le-feu qui aurait ouvert la porte à la remise en liberté des otages à Gaza. Il aurait reçu le fichier au mois de juin avant de le faire fuiter alors que six otages avaient été froidement exécutés par le Hamas, fin août – à un moment où Netanyahu était âprement critiqué pour la manière dont il menait les négociations portant sur l’accord sur la libération des captifs.

Le reportage publié dans Bild soulignait la stratégie obstinée du Hamas concernant la négociation de la remise en liberté des otages – et Netanyahu avait dit que cette stratégie présentée dans la presse allemande avait renforcé son refus de conclure un accord de cessez-le-feu, avec une guerre qui se serait terminée en échange de la remise en liberté des otages.

Le second accusé, un sous-officier qui n’a pas été identifié, a été mis en examen pour transfert d’informations classifiées, un délit passible de sept ans de prison, ainsi que pour vol par une personne autorisée et pour obstruction à la justice. Cela fait plus de trois semaines que les deux hommes sont incarcérés – et les services d’un avocat leur avaient été refusés dans un premier temps.

S’adressant aux familles des deux suspects, le Premier ministre a indiqué : « C’est blessant de constater que vos fils sont utilisés comme outils pour me nuire et pour nuire à un camp politique tout entier ».

Netanyahu a ajouté que les accusations laissant entendre que les deux hommes avaient l’intention de porter atteinte à la sécurité de l’État étaient « méprisables » et « ridicules ».

« Je connais Eli Feldstein, » a-t-il expliqué. « Nous parlons ici d’un vrai patriote israélien, d’un sioniste passionné ».

« Il est impossible qu’il ait fait quelque chose dans l’objectif de nuire intentionnellement à la sécurité du pays », a-t-il ajouté.

Les procureurs ont fait remarquer que pour justifier la retenue du chef d’accusation portant sur « l’intention » de nuire à la sécurité de l’État, il était simplement nécessaire de prouver que l’accusé avait été amené à envisager avec une quasi-certitude que ses actions entraîneraient des atteintes à la sécurité nationale – ce qui a été le cas de Feldstein, ont-ils affirmé.

Eli Feldstein, à gauche, ancien porte-parole du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est le principal suspect dans une enquête lancée fin octobre 2024 sur l’accès illégal présumé et la fuite de matériel de renseignement classifié. (Capture d’écran Kan) ; le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, lors d’une séance plénière à la Knesset, Jérusalem, 12 novembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90) ;

Netanyahu a noté que les conditions de détention de Feldstein pouvaient briser n’importe quel individu, obligeant le prisonnier à reconnaître des crimes qu’il n’a pas commis. « Si des hommes masqués arrivent chez vous en pleine nuit, qu’ils vous placent en état d’arrestation, qu’ils vous isolent et qu’ils vous menacent ; s’ils vous menacent de la prison à vie si vous ne leur donnez pas ce qu’ils souhaitent obtenir, n’importe qui peut tout à fait craquer et avouer le meurtre d’Arlozoroff », a-t-il commenté.

« Quand quelqu’un qui a fait plus de 200 jours dans la réserve est tellement brisé qu’il dit qu’il préfère mourir que vivre, cela me choque et j’ai la certitude que cela vous choque aussi », a continué le Premier ministre.

Netanyahu a aussi affirmé que les renseignements relevant du secret-défense n’arrivaient pas jusqu’à lui – ce qui est la raison pour laquelle les suspects les avaient transférés depuis les bases de données de l’armée jusqu’au bureau du Premier ministre. « Je suis le Premier ministre. Je suis tenu de recevoir des fichiers classifiés de premier plan et je note que par ailleurs, parfois, certaines informations déterminantes n’arrivent pas jusqu’à moi », a-t-il dit.

Le document volé dans une base de données de Tsahal qui a finalement fuité auprès du tabloïd Bild « aurait dû se trouver sur mon bureau », s’est exclamé le Premier ministre. « C’était un document top-secret. Pourquoi n’est-il pas arrivé entre mes mains ? Je dois prendre des décisions sur la base de ce type de fichiers », a-t-il affirmé, répétant qu’il n’avait pas eu connaissance du document. « Et ce n’est pas la première fois », a-t-il continué, semblant apparemment aller dans le sens des explications qui ont été fournies par les suspects dans l’affaire – ils avaient dit avoir pris possession du fichier pour le porter à son attention.

Il a ajouté qu’il avait lu l’acte de mise en examen qui a été émis jeudi – et qu’il est clair que le sous-officier qui a été inculpé dans le cadre de ce dossier s’inquiétait de « ce que des documents pertinents ne parviennent pas jusqu’à moi ».

Si le mobile du vol et de la fuite de renseignements militaires classifiés était effectivement de les porter à l’attention du Premier ministre, Netanyahu n’a pas expliqué pourquoi Feldstein ne lui avait pas montré le fichier. Feldstein avait reçu, semble-t-il, le document au mois de juin et la fuite avait eu lieu deux mois plus tard. Dans un communiqué, le Bureau du Premier ministre avait fait savoir, le 2 novembre, que « le document qui a été publié n’a jamais été remis par Tsahal au bureau du Premier ministre et ce dernier a appris l’existence de ce fichier par le biais des médias ».

Citant les propos qui ont été tenus par les responsables militaires, les procureurs ont indiqué que le document en question n’avait pas été envoyé au Premier ministre dans la mesure où d’autres renseignements étaient tombés très rapidement sur le même sujet, des informations qui avaient été alors considérées comme beaucoup plus pertinentes. Elles avaient donc été transmises aux dirigeants israéliens à la place du fichier initial.

Il ne s’agissait pas d’un document du Hamas, a-t-il été confié au Times of Israel – il n’avait pas été trouvé à Gaza et il n’avait pas été écrit par Yahya Sinwar, feu le chef du Hamas, ou trouvé sur son ordinateur personnel ou dans un tunnel. C’était, en réalité, un fichier obtenu par les renseignements militaires auprès d’une source restée secrète – un juge avait tiré la sonnette d’alarme dans le cadre de ce dossier brûlant, au début du mois, s’inquiétant à l’idée que la publication du fichier pouvait avoir compromis cette source. Bild n’avait pas publié le document en lui-même, et son intégralité n’a été rendue publique nulle part.

Eli Feldstein, porte-parole du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. (Crédit : Capture d’écran Kann, utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Le Premier ministre a aussi démenti les affirmations qui ont laissé entendre qu’un officier travaillant au sein de son secrétariat militaire avait fait l’objet d’un chantage de la part d’un autre employé de son bureau, disant que « la chasse aux sorcières » lancée contre ses collaborateurs visait également les Israéliens qui le soutiennent.

Lançant un appel en direction du public israélien – qui, a-t-il déclaré, ne se laissera pas leurrer par une telle « application sélective » de la loi – il a indiqué que « le pays se bat actuellement sur sept fronts. Et nous nous battons également sur ce front ».

Les alliés de Netanyahu ont présenté les suspects comme des lanceurs d’alerte qui essayaient de tirer le signal d’alarme auprès du Premier ministre concernant le contenu du document et d’autres – des documents que l’officier anonyme avait illégalement retirés de l’armée israélienne.

« Cinq fuites sans enquêtes »

Comme il l’a déjà fait dans le passé, Netanyahu a déploré, samedi, qu’aucune enquête n’ait été ouverte sur d’autres fuites survenues dans le passé. Il a cité cinq exemples qui, a-t-il affirmé, avaient mis en péril la sécurité de l’État et qui n’ont fait l’objet d’aucune investigation, et ce, malgré ses demandes répétées.

Ce « flot de fuites » qui, a-t-il expliqué, avait mis en danger les vies des soldats israéliens et celles des otages détenus par le Hamas, des fuites qui étaient venues en aide à l’Iran, au Hamas et au Hezbollah, avaient concerné des discussions qui avaient eu lieu lors de différentes réunions du cabinet – mais elles avaient aussi concerné certaines conversations entre les membres de l’équipe chargée des négociations en faveur de la libération des otages et diverses délibérations à huis-clos du cabinet de sécurité de haut-rang.

Il a tout d’abord cité une fuite « d’informations stratégiques » sur les capacités de l’armée, survenue le 11 octobre 2023 au quartier-général de Tsahal – une fuite qui selon lui, a été « l’une des plus graves de toute l’Histoire d’Israël ».

Il a également déploré l’absence de toute enquête sur la fuite d’images en provenance du centre de détention militaire de Sde Teiman – des images qui prétendaient montrer des soldats en train de maltraiter un détenu. Une enquête a été ouverte à ce sujet.

Ensuite, il a mentionné la fuite de documents issus d’une discussion qui avait eu lieu, le 2 août, au sujet des otages et des stratégies envisagées dans le cadre des négociations portant sur un potentiel accord – une fuite faisait état des concessions qu’Israël était prêt à consentir, ce qui avait contribué, selon lui, au durcissement des positionnements du Hamas.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Knesset à Jérusalem, le 13 novembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldbergl/Flash90)

Il a mentionné les renseignements qui, a-t-il dit, avaient fuité auprès du New York Times et des médias locaux, qui avaient révélé des informations précieuses sur les délibérations israéliennes relatives à l’attaque aux missiles balistiques qui avait été lancée par l’Iran en direction du territoire de l’État juif.

Il a enfin mentionné la fuite auprès de l’émission « Uvda », qui est diffusée sur la chaîne d’information N12, du contenu du document dit « Mur de Jéricho », qui détaillait les plans du Hamas en amont du pogrom qui avait été commis sur le sol israélien par le groupe terroriste, le 7 octobre 2023.

Il n’y a pas eu d’enquêtes dans ces cas, a noté Netanyahu, qui a ajouté qu’il pouvait entrer dans le détail de nombreux autres incidents portant sur des vols de documents et sur leur transfert à des personnes non-autorisées. Il a indiqué que la majorité de ces fuites visaient à l’atteindre personnellement et qu’elles servaient un narratif de capitulation devant l’ennemi, et qu’il était donc « facile de comprendre » la raison pour laquelle des investigations n’avaient pas été lancées sur ces différentes affaires.

Dans le cadre d’une initiative très inhabituelle, le bureau du procureur de l’État a réfuté, vendredi, les accusations laissant entendre qu’il pratiquait une application sélective de la loi, postant un document sous forme de questions-réponses de trois pages sur les réseaux sociaux.

Le bureau du procureur de l’État a fait savoir qu’il postait ce document en réponse aux « questions et autres affirmations parues dans les médias et reprises dans le discours public dans l’affaire Feldstein, et en réponse à la désinformation généralisée qui a été propagée par des personnes qui ont des intérêts particuliers » dans ce dossier.

Un leadership « odieux »

Réagissant à la vidéo qui a été diffusée par Netanyahu, Yoram Cohen, ancien chef du Shin Bet, a dénoncé le Premier ministre pour avoir « jeté l’opprobre » sur le service de sécurité et son chef, affirmant que son leadership était « odieux ».

L’ancien chef du Shin Bet, Yoram Cohen, prenant la parole lors d’une manifestation contre le projet judiciaire du gouvernement, à Jérusalem, le 18 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Cohen a indiqué que le Shin Bet – qui a été sollicité par l’armée pour apporter sa contribution à l’enquête sur les documents volés – avait lancé quinze investigations différentes sur des cas de fuite d’informations au cours des douze derniers mois. Il a aussi fait remarquer que l’enquête sur cette fuite spécifique avait été ouverte – à la demande de Tsahal, les militaires s’inquiétant du vol de documents relevant du secret-défense sur ses ordinateurs et de la publication de renseignements dans Bild – avant qu’il soit possible de seulement imaginer que Feldstein et le bureau du Premier ministre seraient mis en cause, rejetant l’idée que quiconque ait souhaité s’en prendre au chef de gouvernement.

Faisant le lien entre le dossier et les critiques croissantes proférées par Netanyahu et par ses partisans à l’encontre de Ronen Bar, le dirigeant du Shin Bet, Cohen a fait remarquer que le Premier ministre est « le patron direct du dirigeant du Shin Bet ». Il a expliqué avoir été « stupéfait » lorsque le Premier ministre s’est attaqué au Shin Bet dans sa vidéo, faisant apparemment allusion au fait que le Premier ministre a évoqué l’agence en affirmant qu’elle appliquait aux deux suspects le traitement qu’elle réserve habituellement « aux pires terroristes ».

« Mais que dit-il aux milliers d’employés du Shin Bet qui travaillent pour le bien du pays vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, en jetant ainsi l’opprobre sur le chef de cette agence ? C’est inconcevable de la part d’un homme qui devrait afficher du leadership ! », s’est emporté Cohen.

Cohen a poursuivi en disant que « c’est dur pour moi de le dire, mais le Premier ministre fait preuve d’un comportement odieux ».

L’avocat de Feldstein : il a agi au nom du Premier ministre

Samedi soir également, l’avocat qui représente Feldstein a indiqué, lors d’un entretien télévisé, qu’il avait été embauché par la famille de l’accusé parce que le père de Feldstein craignait, lorsque son fils avait été arrêté, que « cette bonne âme ne se sacrifie afin de n’impliquer personne du bureau du Premier ministre ».

Oded Savoray a expliqué devant les caméras de la chaîne d’information que son client avait pensé, pendant toute l’affaire, travailler pour le compte de Netanyahu.

Oded Savoray, avocat représentant Eli Feldstein, collaborateur du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans une affaire de vol et de fuite de documents militaires, devant les caméras de N12, le 23 novembre 2024. (Capture d’écran/N12/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

« Il est clairement établi que Feldstein est une personnalité mineure qui a compris, en temps réel, qu’il effectuait un travail qui avait été permis et autorisé », a-t-il expliqué.

« Eli Feldstein n’a pas agi de son propre chef », a continué le juriste. « Il a fourni des services de conseil au bureau du Premier ministre ».

Savoray a ajouté que Feldstein avait estimé qu’il était légitime de laisser fuiter le document auprès de Bild – même s’il était conscient qu’en Israël, le fichier serait immanquablement bloqué par la censure militaire – parce que « le Premier ministre est la seule personne autorisée à passer outre le jugement du censeur militaire en Israël. Le Premier ministre reçoit tous les renseignements, il sait ce qui est autorisé ou interdit à la publication », aurait dit son client.

« S’il y a des plaintes dans ce dossier, elles doivent être dirigées vers le bureau du Premier ministre. En temps réel, [Feldstein] savait pertinemment que la personne vers laquelle il devait se tourner était quelqu’un qui avait la confiance du Premier ministre et qui travaillait là depuis une décennie. Quand cette personne était revenue vers lui et qu’elle lui avait dit : ‘Sortez le document, sortez-le’, et qu’elle l’avait mis en contact avec quelqu’un qui l’avait renvoyé vers Bild, [Feldstein] était certain qu’il travaillait au nom du Premier ministre », a noté Savoray.

Le porte-parole du Likud, Jonatan Urich, s’exprimant lors d’une réunion de la commission centrale électorale, à la Knesset, à Jérusalem, le 3 avril 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Alors qu’il lui était demandé si la « personne » à laquelle il faisait référence était Jonathan Urich, un conseiller de Netanyahu, Savoray a répondu qu’il ne mentionnerait aucun nom. L’acte de mise en examen indique que c’est effectivement vers Urich que Feldstein s’était tourné pour avoir des conseils. Urich aurait été interrogé par les enquêteurs à deux reprises après lecture de ses droits dans ce dossier.

Feldstein a-t-il alors été la victime d’une bataille entre le bureau du Premier ministre et l’establishment de la Défense ? « C’est très exactement ce que je suis en train de dire », a affirmé Savoray en réponse à cette question.

Feldstein « agissait au nom du Premier ministre », a répété Savoray. « C’est le bureau du Premier ministre qui agissait ici. Et il a agi par l’intermédiaire de Feldstein. Aujourd’hui, Feldstein est laissé seul, seul, tout seul ».

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