Le Premier ministre irakien se rend en médiateur à Ryad et Téhéran
Au cours de ces visites officielles, "seront abordés des sujets très importants qui touchent à la médiation irakienne destinée à relancer les relations diplomatiques" avec ces pays
Le Premier ministre irakien se rendra « dans les prochaines heures » en Arabie saoudite et en Iran dans le cadre de la médiation de Bagdad pour une reprise des relations entre les deux puissances régionales rivales rompues en 2016, a indiqué samedi à l’AFP une source au sein du cabinet de Moustafa al-Kazimi.
Cinq cycles de pourparlers ont été organisés entre des responsables iraniens et saoudiens ces derniers mois en Irak, qui partage des frontières avec les deux pays.
A l’issue du cinquième cycle de négociations en avril, M. Kazimi s’était dit convaincu qu’une entente était « proche » entre Ryad et Téhéran, deux puissances qui s’accusent mutuellement de déstabiliser le Moyen-Orient.
Dans le cadre de ces efforts, le chef du gouvernement irakien se rendra « dans les prochaines heures » dans les deux capitales, a indiqué à l’AFP un responsable au sein du cabinet de M. Kazimi sous couvert d’anonymat, sans toutefois préciser l’identité de ses interlocuteurs sur place.
Au cours de ces visites officielles, a-t-il poursuivi, « seront abordés des sujets très importants qui touchent à la médiation irakienne destinée à relancer les relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran ».
« Ces visites ne sont pas liées aux affaires politiques internes de l’Irak », a-t-il assuré. « Les pourparlers concernant la formation du nouveau gouvernement (irakien, ndlr) n’ont rien à voir avec ces visites ».
L’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite ont rompu leurs liens en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l’exécution par Ryad d’un célèbre religieux chiite.
Les deux puissances rivales ont cependant entrepris des négociations rendues publiques pour la première fois en avril 2021.
En mars, la presse iranienne avait fait état d’une « suspension » du dialogue après que Ryad a annoncé l’exécution de 81 personnes pour des crimes liés au « terrorisme », notamment des hommes liés aux rebelles Houthis au Yémen, appuyés par l’Iran dans leur guerre face aux forces gouvernementales soutenues par Ryad.
Début mars, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, avait défendu une politique de « coexistence » avec l’Iran. Une déclaration saluée alors par le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, qui y avait vu une « volonté » de Ryad de rétablir les liens avec son pays.