Le président de la Knesset se rendra au parlement marocain cette semaine
Le voyage d'Amir Ohana, qui commencera mercredi, sera la toute première visite officielle réalisée par un président de la Knesset au parlement d'un pays musulman
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le président de la Knesset, Amir Ohana, se rendra au Maroc cette semaine, répondant à une invitation lancée par son homologue marocain, a fait savoir lundi le député du Likud.
Le voyage, qui commencera mercredi, sera la toute première visite officielle réalisée par un président de la Knesset au parlement d’un pays musulman.
« Cette visite est rendue possible grâce au leadership innovant du roi du Maroc, Mohammed VI », a commenté Ohana dans un communiqué.
« Le rêve de paix avec les pays islamiques bat dans nos cœurs depuis des temps immémoriaux », a-t-il continué. « Et je suis en droit de me réjouir de ce que sur tous ces pays, le Royaume du Maroc soit le premier à inviter l’un des symboles du gouvernement, le chef de l’autorité législative au sein de l’État d’Israël… dans le cadre d’une visite officielle à sa Chambre des représentants ».
Ohana a fait remarquer que lui-même était d’origine marocaine – il est le premier Juif originaire du Maroc à devenir président de la Knesset.
Il devrait rencontrer son homologue marocain, Rachid Talbi Alami, et Nor-Ddin Elhrouchi, président du groupe parlementaire d’Amitié Maroc-Israël.
Ohana s’entretiendra également avec les responsables de la communauté juive locale et avec les officiels du gouvernement marocain.
Ohana devrait donner une conférence de presse et signer un protocole d’accord portant sur le développement de la coopération interparlementaire entre les deux pays.
Le royaume nord-africain avait normalisé ses liens avec Israël au mois de décembre 2020 dans le cadre d’une série d’accords connus sous le nom d’Accords d’Abraham, qui avaient été négociés par l’administration du président américain de l’époque, Donald Trump.
Depuis 2020, les liens entretenus entre les deux pays se sont rapidement développés, Rabat achetant des drones avancés et des équipements militaires ainsi que des produits liés à la cybersécurité.
Le commerce bilatéral entre Jérusalem et Rabat a augmenté d’un tiers en 2022 et 200 000 Israéliens environ sont venus au Maroc, selon les chiffres officiels. Environ 700 000 Israéliens sont d’origine marocaine et un grand nombre d’entre eux conservent des liens forts avec le pays.
Mais il y a eu des signes de tensions modérées depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu, au mois de décembre. Alors que les violences opposant Israël et les Palestiniens atteignaient un niveau record, au début de l’année, le gouvernement à Rabat s’était attiré les critiques de l’opposition pour ses relations avec l’État hébreu.
Le Maroc répète, de manière régulière, son attachement aux droits des Palestiniens et le roi marocain préside le comité international Al-Quds, qui œuvre à préserver « le caractère arabo-musulman » de Jérusalem.
La cause palestinienne continue à faire l’objet d’une sympathie immense au Maroc et des groupes issus de la société civile ont lancé une campagne pour rejeter toute idée de normalisation.
Dans ce contexte, le sommet du Néguev – qui réunit Israël et des États arabes et qui devait avoir lieu au Maroc, au mois de mars – a été reporté. Il devrait se tenir au mois de juin mais aucune date n’a encore été déterminée.
Les membres arabes du sommet ont demandé également à Israël de changer son nom, de manière à le rendre moins spécifiquement israélien.
Pourtant, la relation bilatérale continue à avancer.
La semaine dernière, la ministre des Transports, Miri Regev, était au Maroc pour signer trois accords visant à faciliter les échanges entre les deux pays dans son secteur. L’un d’entre eux autorisera les Israéliens à utiliser leur permis de conduire sur les routes du Maroc ; le deuxième encouragera les livraisons directes entre les deux pays et le troisième facilitera les échanges liés à la sécurité routière et aux innovations en matière de transports.
L’AFP a contribué à cet article.