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Ashkénazi est heureux que l’affaire Harpaz soit terminée, mais regrette les longues années d’enquête

Le rapport du procureur général annonce qu’une charge ne peut être retenue contre l’ancien chef d’état major, mais considère sa conduite « inappropriée » pour un haut gradé

Gabi Ashkenazi, alors chef d'état major de l'armée israélienne, en octobre 2010 (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)
Gabi Ashkenazi, alors chef d'état major de l'armée israélienne, en octobre 2010 (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)

Le procureur général Yehuda Weinstein a décidé de clore l’investigation criminelle sur l’ancien chef de l’état major Gabi Ashkenazi sur l’affaire Harpaz, un épisode alambiqué impliquant plusieurs personnalités du plus haut échelon militaire. Les investigations portaient sur une tentative d’influencer la nomination du successeur de Gabi Ashkénazi, qui a pris sa retraite début février 2011.

Cette décision vient contrer une recommandation policière de 2014 qui avait déterminé qu’il y avait assez de preuves pour accuser Ashkenazi de failles de sécurité et de livraison d’informations classifiées à des journalistes.

En janvier 2013, le contrôleur d’Israël avait remis un rapport cinglant découlant d’une enquête de l’état sur la relation combative d’Ashkenazi avec l’ancien ministre de la Défense Ehud Barak. Le nœud de la dispute tournait autour d’une tentative mi-2010 d’influencer la nomination du successeur d’Ashkenazi, et a impliqué une fabrication de document pour torpiller la nomination du général Yoav Galant à ce poste.

L’ancien chef d’Etat major Gabi Ashkenazi a exprimé mercredi sa satisfaction que l’enquête pour corruption contre lui ait été fermée, mais a déploré les cinq années « regrettables » qu’il lui a fallu pour blanchir son nom.

Le procureur général Yehuda Weinstein a pris « une décision sans équivoque qu’aucune preuve n’a été trouvée corroborant l’affirmation de l’ancien ministre de la Défense [Ehud Barak] qu’un putsch avait été mené », a déclaré Ashkenazi.

Lt. Col. (ret) Boaz Harpaz outside his home in March 2012 (Photo credit: Yossi Zeliger/ Flash 90)
Boaz Harpaz devant sa maison en mars 2012 (Crédit : Yossi Zeliger/ Flash 90)

L’affaire impliquait un document écrit par Boaz Harpaz, confident proche d’Ashkenazi, qui affirmait que l’officier haut gradé Yoav Galant prévoyait de tâcher le nom d’Ashkenazi afin de lui succéder comme chef militaire. L’aide de camp d’Ashkenazi, le colonel Erez Weiner, était également impliqué dans l’affaire.

Barak avait décrit l’affaire comme une tentative de putsch d’Ashkenazi, dont le candidat préféré était Gadi Eizenkot (l’actuel chef d’Etat major), alors que Barak préférait Galant (qui est maintenant député pour le parti Kulanu et actuel ministre du Logement).

« Après une enquête sans précédent et les centaines de milliers d’enregistrements de conversations tenues en tant que chef d’Etat major, il a été montré que je n’avais commis aucun crime. Il est simplement regrettable que ce sujet ait été investigué pendant cinq ans et demi », a déclaré mercredi Ashkenazi.

L’affaire contre Avi Benayahu, le porte-parole de l’armée pendant le mandat d’Ashkenazi, a également été fermée mercredi. Benayahu a déclaré que les deux dernières années, pendant lesquelles il a été investigué, ont été intolérables.

« Les deux dernières années ont été insupportables pour moi, j’ai du affronter des suspicions, des enquêtes, une arrestation inutile et très médiatisée, des publications et des nuages sombres au-dessus de ma tête J’ai pensé et ai su depuis le début que justice serait rendue. »

Is that document real? The final draft regarding the Harpaz Affair is almost complete. Here former IDF Chief Gabi Ashkenazi signs his name for universal service. (photo: Noam Moskowitz/FLASh90)
Gabi Ashkenazi signant pour le service universel. (Crédit : Noam Moskowitz/FLASh90)

Weinstein a déclaré qu’Ashkenazi avait eu un rôle « actif » dans la formulation du faux document au cœur de l’affaire Harpaz, selon la Deuxième chaîne, mais qu’il n’y avait pas assez de preuves pour l’accuser.

« Au niveau criminel, les standards sont différents, a écrit Weinstein. Il n’y avait pas de preuve d’une conduite basée sur ‘un plan complet d’action avec des motivations politiques’ ou de ‘collection de données’ qui aient été criminels par nature. »

Weinstein a déclaré que sa décision de clore l’affaire « n’implique pas, ne change pas ou ne ternit pas la sévère critique du contrôleur de l’Etat, la conduite d’Ashkenazi, Weiner et Harpaz était inappropriée pour des officiers militaires si haut gradés. »

Le dirigeant de l’Union sioniste, Isaac Herzog, a tweeté ses félicitations à « Gabi Ashkenazi, Ronit et la famille pour la fermeture de l’affaire et la disparition d’un poids si lourd sur leurs épaules. »

Les rumeurs l’annoncent depuis longtemps qu’Ashkenazi pourrait entrer en politique et faire campagne pour la Knesset, probablement dans un parti de centre gauche, mais n’ont jamais été confirmées.

La mise hors de cause de Gabi Ashkénazi a relancé les conjectures sur l’éventuel avenir politique du général de réserve, très populaire lorsqu’il était à la tête de l’armée. L’intéressé n’a pas donné ses intentions.

Ces derniers mois, Isaac Herzog, chef du parti travailliste, et Yaïr Lapid, celui du parti de centre-droit Yesh Atid, n’ont pas caché leur intention de tenter de faire entrer le général dans leurs rangs et ils se sont empressés de saluer sa mise hors de cause.

Selon les médias, Yaïr Lapid lui aurait proposé il y a quelques mois d’être numéro deux sur la liste de son parti aux prochaines élections mais les négociations auraient échoué.

D’origine séfarade, alors que le gros de l’establishment politique israélien reste ashkénaze, Gabi Ashkénazi est réputé comme un homme au contact facile et au langage direct. Nombre d’analystes politiques estiment qu’il aurait le potentiel pour faire face au chef du gouvernement actuel Benjamin Netanyahu.

A son poste depuis 2009 après un premier mandat de 1996 à 1999, M. Netanyahu passe actuellement pour être sans véritable rival. Il devrait atteindre les dix ans de pouvoir en 2016. Seul David Ben Gourion, fondateur de l’Etat d’Israël, sera resté plus longtemps.

« Blanchi, l’ancien chef d’état-major peut-il devenir le prochain Premier ministre d’Israël ? », se demandait jeudi le quotidien Haaretz.

Le public israélien ne verrait pas d’obstacle – malgré l’affaire Harpaz – à ce que Gabi Ashkenazi se présente à la plus haute fonction de l’Etat, écrivait Haaretz.

Mais son avenir politique reste incertain, ajoutait-il: « S’il se décide (à entrer en politique), où ira-t-il ? Être le numéro deux de Yesh Atid de Yaïr Lapid (…) n’est pas à l’ordre du jour (…) Un scénario dans lequel il se présente pour la présidence du parti travailliste est peu probable (…) Une troisième option, celle de créer un nouveau parti de centre-gauche, est probablement aussi une des options qu’Ashkenazi envisage. »

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